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La playlist de l’été, spéciale jeux vidéo

C’est l’été, en tout cas pour nous dans l’hémisphère Nord, et dans quelques jours Le Tote Bag va s’autoriser un peu de repos. Mais avant de vous laisser, je souhaitais vous concocter une petite playlist de musiques de jeux vidéo sur le thème estival.

Que ce soit par leur sonorité, leur implémentation en jeu, l’univers ou l’ambiance dans lequel ils s’inscrivent ou juste parce que j’ai envie, voici 20 morceaux sur le thème de l’été, qui je l’espère vous plairont et vous accompagneront sur les plages ou dans le métro (parce qu’il y a aussi des gens qui ne partent pas en juillet/août).

Can You Feel the Sunshine – Sonic R – Richard Jacques

Je n’entame peut-être pas cette playlist avec un morceau qui fera l’unanimité. Alors que dans un monde parfait ce serait le cas. Il était en tout cas impensable de ne pas démarrer avec ce légendaire morceau tiré du jeu de course dans l’univers de Sonic sorti sur Saturn en 1997.

Ici, point de kart, de moto, ou autre, c’est directement avec les personnages iconiques de la série de jeux Sonic que vous allez courir. C’est quand même plus éco-responsable que Mario et toute sa clique avec leurs karts !

Outre le titre, qu’est-ce qui fait plus été qu’un morceau qui aurait toute sa place dans une compilation Dance Machine. Le magnum opus de Richard Jacques, compositeur de génie, a qui l’on doit une grande partie de la couleur musicale iconique de cette époque chez Sega.

Attention, si vous pouvez sentir le soleil c’est probablement qu’il faut remettre de la crème solaire !

Coasting – Transistor – Darren Korb

C’est avec une ambiance plus intimiste que nous enchaînons. Qui pourrait croire à l’écoute de ce morceau qu’il intervient dans un jeu à l’ambiance dystopique, dans la ville de Cloudbank où une intelligence artificielle fait régner la terreur. Mais derrière ces murs, où le danger est omniprésent, Red, la protagoniste nouvellement aphone que nous incarnons, trouve un petit havre de paix. Un des rares endroits du jeu où il ne faut pas être sur le qui-vive. Du sable, un hamac, un ballon de plage, tout est là pour nous donner envie de souffler. Et la musique de Darren Korb (dont il faudra absolument que je vous parle un jour) nous entraîne dans cette direction. Peut-être que vous aussi flânerez au son de Coasting désormais.

Il ne manque plus qu’un petit cocktail avec son ombrelle

Summer (Nature’s Crescendo) – Stardew Valley – ConcernedApe

Vu le titre du morceau, je ne vais pas avoir trop de mal à me justifier. Stardew Valley, la success story d’Eric Barone. Nous y incarnons un avatar qui reprend la ferme de son grand-père après avoir quitté une vie de bureau fade et monotone. Les manches remontées, les bottes ajustées, nous dégageons notre terrain avant d’y faire pousser différents fruits et légumes selon les saisons. Pour l’été je conseille le melon, les myrtilles et le chou rouge. Mais n’oubliez pas de les arroser et de laisser un épouvantail à proximité. Et sur votre temps libre vous pouvez faire plus ample connaissance avec Abigail ou Sebastian, mes deux PNJ préférés. Notons qu’Eric Barone, créateur du jeu, est aussi le compositeur des musiques !

Paradise (Stay Forever) – Paradise Killer – Barry Topping Epoch

Ce n’est pas que l’été, c’est carrément l’été des années 80 qui transpire de cette BO. On en sortirait presque les patins à roulettes et le mini short fluo pour aller prendre le soleil sur la baie de San Diego. En jeu par contre vous n’aurez pas le temps pour ça. Dans la peau de Lady Love Dies, une détective bannie depuis plus de 8000 ans, vous allez reprendre le boulot pour enquêter sur l’assassinat de plusieurs membres du Syndicat. Dans la 25e itération d’une île paradisiaque crée pour vénérer des dieux extraterrestres morts, vous allez interroger un à un des personnages aux design et aux caractères improbables. Le tout au son des compositions de Barry Topping, dit Epoch, qui transpirent le soleil et l’ambiance 80’s.

« Et tout ça c’est uniquement du home staging ». Stéphane Plaza.

Changing Seasons – Persona 3 – Shoji Meguro

Les jeux Persona se déroulent tout au long d’une année scolaire japonaise. Cela implique plusieurs changements de saisons. Et ça tombe bien car à l’occasion de l’un d’eux, Persona 3 nous offre ce morceau, avec ses paroles en français. 

« Comment vous dire ? La vérité, chez nous toujours, reste à découvrir. À chaque jour suffit sa peine. Chacun trouve chaussure à son pied. Le temps blanchit les têtes sans mûrir la raison. »

Mais si j’ai choisi un morceau de la licence Persona, c’est parce que ces jeux possèdent ce côté “amitié d’été”, où l’on se rencontre, se découvre, crée des liens extrêmement forts avant que l’heure de la déchirante séparation n’arrive. Et c’est exactement ce que me font ressentir les fins de ces jeux.

Beacon Beach – Oxenfree – scntfc

C’est pour la même raison que Beacon Beach se trouve dans cette sélection. À son écoute, vous allez sûrement vous dire qu’il s’agit du morceau le moins estival de toute la liste. Mais l’été ce n’est pas que la plage, le sable, le soleil… Parfois c’est aussi des nuits blanches entre amis qui ont démarré par un “action ou vérité”, avant de prendre des tournures inattendues. Et cela peut aussi être des aventures improbables, parce que le goût de l’aventure a exceptionnellement pris le pas sur notre méfiance et nos appréhensions à sortir du rang.

Et tout cela est aussi l’occasion de vous recommander de découvrir Oxenfree, dont la suite est sortie il y a 2 jours. Andrew Rohrmann, dit Scntfc est toujours à la composition musicale et ça c’est une autre bonne nouvelle. L’OST du 2 est d’ailleurs gratuite sur bandcamp

Mortalité d’Oxenfree : Ne jouez jamais à action ou vérité !

Fisherman’s Horizon – Final Fantasy VIII – Nobuo Uematsu

J’ai tenu jusque là sans mettre du Final Fantasy, autant vous dire que la boîte de Pandore est désormais ouverte. Et si je démarre par le VIII c’est parce qu’il est un jeu de l’été pour moi, de part la période à laquelle je l’ai découvert et littéralement retourné !

Quant au morceau, Fisherman’s Horizon, il est une douceur sucrée, survenant alors que nous arrivons dans la ville d’Horizon après avoir découvert que les locaux de notre université étaient un vaisseau capable de voler. C’est quand même une meilleure surprise que des poutres qui tombent sur des étudiants en plein amphithéâtre et de l’amiante dans les murs (toute ressemblance avec des faits réels serait purement fortuite).

Une pensée pour le pêcheur qui a donné son nom à ce morceau et qui vit une journée peut-être aussi surprenante que les étudiants de Balamb à ce moment du jeu.

Mother Nature – Element4l – Mind Tree

C’est au son des vagues mourant en écume sur ce que l’on suppose être une plage de sable blanc que démarre ce morceau. Puis il évolue dans un mélange entre la comptine pour enfant et des sonorités électro’ qui rappellent les meilleures œuvres d’Aphex Twin.

Si vous appréciez, sachez que toute l’OST est de cet acabit. Une merveille. 

Quant au jeu, c’est un plateformer où l’on incarne un être capable de se transformer en 4 éléments : L’air, le feu, l’eau, et la terre. Loin d’être facile, le jeu regorge d’excellentes idées de level design et d’une direction artistique épurée et onirique.

Memories of Memories – Tunic – Lifeformed

La douceur du crépuscule vu depuis une plage. Voilà ce que m’évoque ce morceau, mystérieux et éthéréen de Tunic. C’est d’ailleurs sur une petit plage que se réveille notre renard au moment de démarrer l’aventure. Mais si j’ai choisi ce morceau c’est aussi parce que Tunic est une ode aux livrets qui accompagnaient autrefois nos jeux vidéo. Et cela me replonge dans les étés chez mes grands-parents où je lisais encore et encore le livret du jeu qu’ils venaient de m’acheter pour patienter le temps de la route qui nous ramenait à la maison.

Le début d’une incroyable aventure !

Fiji- Paraiso Mix – Tekken Tag Tournament 2 – Yoshie Arakawa

Changement total d’ambiance avec ce morceau tiré de Tekken Tag Tournament 2. Niveau sonorité je pense que je ne peux pas viser plus juste. C’est kitsch, c’est ridicule, c’est trop dans tous les sens du terme, c’est parfait. À l’image de toutes les autres musiques de l’OST. Les percussions de ce morceau sonnent plus estivales que le mois d’Août lui-même.

Ruby Sunrise – Final Fantasy XIV – Masayoshi Soken

Bienvenue à Costa Del Sol en Noscea orientale, une zone accessible assez tôt dans le jeu. Son nom est inspiré d’une ville côtière de l’univers de Final Fantasy VII.  C’est doux, chaud, et à l’image du lieu en jeu, ça donne envie de se poser sur un transat pour oublier ses soucis en attendant que le soleil disparaisse complètement derrière l’horizon.

Sailing – Tchia – John Robert Matz

Si je vous dis Nouvelle-Calédonie, vous allez forcément penser à une météo et des températures estivales. Paradoxalement, c’est actuellement l’hiver là bas, au jour où sort cet article. Il doit faire 23° avec quelques nuages. Oui, la notion de saison n’est pas vraiment la même qu’en métropole. Et à défaut de pouvoir y aller, il vous reste Tchia pour vous y balader, planer avec votre paravoile au dessus du cœur de Voh, ou prendre votre bateau pour que se déclenche ce morceau, le bien nommé “Sailing”. Quant au jeu, je vous en parle à la rentrée, promis.

C’est bon là, ça fait assez vacances et été ou je rajoute un transat ?

Delphinus Delphis – Abzu– Austin Wintory

Directeur artistique sur Journey, Matt Nava a ensuite décidé de tenter l’aventure de son coté avec son studio Giant Squid. Une appellation qui ne donne pas spécialement envie de se baigner, et c’est pourtant avec dans voyage sous l’eau, en plongée que nous emporte Abzu, le premier jeu du studio. Et à la musique, nul autre qu’Austin Wintory, lui aussi déjà présent sur Journey, et dont on retrouve l’ambiance et l’identité musicale pour un résultat tout aussi sublime, bien que plus attendu après son chef d’oeuvre de composition pour Journey. La simple écoute de ce morceau vous Abzu de vos péchés.

A Drifting Lens – In Other Waters – Amos Roddy

Il y a la plongée introspective, celle du lâcher prise et de la poésie, parfaitement incarnée dans Abzu, et il y a la plongée à but scientifique, plus pragmatique et mystérieuse. Et c’est là que nous emporte In Other Waters. Pourtant, ici pas question de se mouiller, car nous incarnons l’IA qui va guider le plongeur dans ses recherches. Et le résultat est un jeu narratif avec une expérience unique, malheureusement totalement en anglais, qui nous rappelle l’importance de l’imagination dans l’immersion d’un jeu vidéo.

Birdman – Pilotwings 64 – Dan Hess

Sortons de l’eau, pour une autre activité bien plus agréable l’été que l’hiver, voler dans les airs. Avec un deltaplane, un jetpack, un gyrocoptère ou le temps d’un saut en parachute, voilà ce que je propose Pilotwings 64. Mais il y a aussi un mode “homme-oiseau” qui nous permet de voler librement, sans contrainte, sans objectif. Et c’est à ce moment qu’arrive ce morceau, doux et kitsch, parfaitement repris ici par The 8-bits Big Band (la version de base n’étant pas dans Spotify).

Prenez une assurance santé rapatriement quand même avant de vous lancer dans ce genre d’expérience !

Sunshine Coastline – Ys VIII – Hayato Sonoda ou Takahiro Unisuga

Ys est une ville légendaire bretonne qui aurait été engloutie par l’océan. Et cette légende a inspiré l’une des plus anciennes licence de JRPG, encore active, que l’on doit au studio Falcom (qui continue de créditer n’importe comment les compositeurs sur ces jeux).

Après une introduction qui passe l’envie de partir en bateau, nous arrivons sur une plage, au sein d’une île dont nous ne connaissons rien. Après un premier combat tutoriel, nous sommes enfin libre d’explorer la zone, et c’est à ce moment que cette musique arrive. Et ça c’est la patte Falcom et plus spécifiquement Ys. Nous cueillir à froid avec des bangers qui vont énergiser l’aventure.

Si vous cherchez une association spécialisée dans les légendes bretonnes, il en existe une qui s’appelle l’Asso 6 et se trouve dans cette ville engloutie.

Oui, c’est au Ys l’Asso 6.

Spira Unplugged – Final Fantasy X – Nobuo Uematsu

C’est avec Masashi Hamauzu et Junya Nakano que Nobuo Uematsu partage la composition de cet opus, une première dans l’histoire de la licence. Pour autant ce morceau est bien de lui. Spira n’est rien d’autre que le monde dans lequel prennent place Final Fantasy X et X-2. Avec ce morceau entièrement à la guitare acoustique, Uematsu nous met dans l’ambiance, tandis que l’île de Besaid, première zone visitable du jeu nous offre ses plages et ses végétations verdoyantes. Tout cela avant que nous entamions le voyage le plus important de la vie de Yuna.

N’y a t’il aucune technologie à l’horizon sur cette île ?

Beach Buds – A Short Hike – Mark Sparling

On a fait de la plongée, du bronzage sur transat, du deltaplane. Place à la randonnée, toujours au soleil, pleine de douceur et de poésie dans A Short Hike. Nous y incarnons Claire, un oiseau anthropomorphe qui va tenter de rejoindre le sommet de l’île où elle se trouve. Pour la musique c’est Mark Sparling qui nous offre une bande son adaptative qui fait que varie selon notre position sur l’île.

Koopa Beach – Super Mario Kart – Soyo Oka

C’est l’heure de sortir les bananes, les carapaces vertes et rouges (pas les bleues, si je suis premier, merci) et de se tirer la bourre sur les pontons, le sable de la plage, et entre les cocotiers. Mais une fois de plus Nintendo n’a pas daigné mettre l’OST du jeu en libre accès. L’occasion pour moi de vous faire découvrir, ou redécouvrir The OneUps, un groupe connu pour ses reprises de musiques de jeux vidéo depuis… 2000. Bien avant que Youtube ne popularise l’exercice et ne révèle nombre de groupes tout aussi talentueux les uns que les autres.

Last Wave – OutRun – Hiroshi Kawaguchi

Et pour finir, un peu de douceur, un peu de mélancolie. Comme celle qui accompagne les derniers jours de l’été, avant de sortir de cette bulle salvatrice, et d’espérer que nous avons pu souffler assez pour oser ce nouveau départ sur de bonne base que l’on s’était donné comme objectif. Une dernière vague, comme le dit le nom de ce morceau qui accompagne la page des scores à la fin de notre partie d’OutRun, l’emblématique jeu de course de Sega.

Valentin C.