Il est d’ocre et d’agate, de safran et de cornaline. Il brûle dans le haut d’une flamme, il fait la chaleur et tomber les feuilles. Kandinsky, dans Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, le décrit comme une personne sûre d’elle, le son de la « voix puissante d’un alto » ou d’« une cloche […]
« La réalité c’est implacable. Je ne peux pas la photographier. J’ai besoin de m’en évader pour m’en approcher. » La photographie de Sarah Moon est une fuite du réel, une histoire d’ombre et de brouillard, un jeu avec la lumière. Tour dans les mirages de cette artiste hors-pair, hors du temps.
« Pourquoi n’accorderais-je pas au rêve ce que je refuse parfois à la réalité, soit cette valeur de certitude en elle-même, qui, dans son temps, n’est point exposée à mon désaveu? » André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924.
Rêve, réel et surréalisme sont intimement liés, les uns étant la matière de l’autre. Dans cette équation, vient la photographie, par essence surréaliste. Et, dans la foule des artistes surréalistes, il y a des photographes, et des femmes. Parlons d’elles, de réel, de rêves.
Du 6 septembre au 3 novembre 2024, la collective Phèmes donne rendez-vous aux Réserves du FRAC Île-de-France pour sa première exposition, « Coller l’oreille aux colimaçons ». Nous y sommes allés, voici un récit de cette visite, ce que l’on a entendu en collant notre oreille à ces colimaçons.
– Il faut en prendre ton parti, maman. Depuis la guerre, nous sommes toutes devenues, plus ou moins, des garçonnes !
(Victor Margueritte, La Garçonne)
Zelda Fitzgerald, Kiki de Montparnasse, Tamara de Lempicka ou Coco Chanel : elles avaient vingt ans dans les Années Folles et dresser le portrait de leurs années 1920, c’est dresser celui de la femme de leur temps, les cheveux à la garçonne, le rouge aux lèvres, la cigarette à la main et surtout, une insolente liberté dans les yeux.
Je suis bretonne : il fallait bien qu’un jour j’écrive sur le pays de mes pères. Vous qui connaissez la fierté bretonne, qui savez que nous ne tenons jamais longtemps avant de dire que nous venons du bout du monde, vous devez sourire.
Ce titre, glas, a en Bretagne un double sens, et c’est de ce double sens, justement, que m’est venue l’idée de cet article. En français, le glas est la cloche qui sonne pour annoncer un décès. En breton, c’est la couleur de la mer et du ciel, oscillant entre bleu, gris et vert, un terme intraduisible que l’on retrouve dans les autres langues d’origine celtique.
Deux sens très différents, mais qui se trouvent finalement être liés en pays breton. L’un sonne souvent à cause de l’autre. Le glas de l’église, c’est la religion et la société, et la mer, c’est le décor de la Bretagne, l’ennemie et l’amie. Tous deux sont finalement, tristement, liés par la mort (en breton mer se dit d’ailleurs mor ; le mot n’est pas lié à la faucheuse, mais la coïncidence est étonnante).
Parlons donc de ma Bretagne, de sa culture, de ses croyances, de ses paysages.
Certaines histoires traversent les âges et fascinent les Hommes, parce que ce qu’elles racontent est éternel : les Légendes du Roi Arthur en sont. Les Préraphaélites s’y sont particulièrement intéressés, et de nombreux parallèles sont possibles entre leurs vies et les aventures des Chevaliers de la Table Ronde : j’aimerais ici vous raconter la quête du Graal préraphaélite.
On sait Victor Hugo poète, romancier, homme politique, orateur : souvent, on ignore qu’il fut également un formidable dessinateur. Voici quelques uns de ses dessins réalisés dans ses années d’exil, des dessins dont Gérard Audinet dira qu’il furent réalisés sous les « rayons d’astres et les soleils de la nuit ».
Donne-moi quelque chose qui ne meure pas : c’est la grande et folle promesse que nous a faite la photographie.
Métaphysique, surréaliste, elle prend le réel et le temps au corps à corps. Parlons lumière et ombre, réel et irréel, parlons du temps et de la mort : parlons photographie.
Il est des artistes qui passent comme des comètes ; Francesca Woodman en est. Elle naît en 1958, commence la photographie à treize ans, et se suicide en 1981, à l’âge de 22 ans. Elle laisse derrière elle une oeuvre étonnamment mature et prolifique, composé surtout d’auto-portraits et de nus. Le corps, le sien surtout, […]