Catégories
DossiersUSA

Donald Trump VS Joe Biden

Alors que Donald Trump était en 2016, un électron libre du Parti Républicain, Joe Biden est quant à lui en 2020 un pur produit du Parti Démocrate. Il est le candidat de la synthèse, un démocrate modéré ayant pour mission de rallier de la gauche de son parti aux républicains modérés non convertis au « Trumpisme ».

Donald Trump

Eléments biographiques :

Âgé de 74 ans, il est le (très) décrié 45e président des Etats Unis depuis le 20 janvier 2017.

Homme d’affaire ayant fait ses débuts dans l’entreprise de son père, il s’est fait connaître pour ses investissements dans l’immobilier, les casinos, les golfs et les médias. Il est connu comme célébrité pour avoir présenté une émission de téléréalité de 2004 à 2015.

Candidat victorieux de l’élection présidentielle de 2016, il s’est érigé dès le début de sa campagne pour les primaires républicaines comme l’adversaire du politiquement correct et de l’establishment américain. Il se vante ainsi d’être le seul candidat à écouter les citoyens, et ce quitte à flatter leurs préjugés, par exemple en accusant les étrangers de voler le travail des américains.

Aujourd’hui presque au terme de son premier mandat, il peut se vanter de bons résultats en termes d’emploi et de croissance, du moins avant la crise du Covid-19, bien que ce progrès économique ait plus profité aux très riches qu’aux classes populaires. Cependant, en ciblant et menaçant plusieurs entreprises de démantèlement en cas de non rapatriement de leur production sur le sol national, il s’est illustré comme un défenseur des travailleurs américains face à la mondialisation.

Ses principaux faits en matière de politique extérieure sont les décrets restreignant l’immigration musulmane et mexicaine (signés dès le début de son entrée en fonction), le retrait des Etats Unis de nombreux accords et organisation internationales (les accords de Paris pour l’environnement, les accords sur le nucléaire iranien, l’organisation mondiale du commerce et l’organisation mondiale de la santé en sont les principaux exemples). Il est aussi à l’origine du retrait des troupes américaines de Syrie et à l’initiative d’une guerre commerciale avec la Chine. Enfin, on notera sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et le rétablissement, partiel, des relations américaines avec la Corée du nord.

L’engagement politique de Donald Trump est en lui-même assez singulier. D’abord engagé au Parti Démocrate, il se fait virulent soutien du Président Reagan et rejoint le Parti Républicain. Il s’est néanmoins exprimé contre la guerre d’Irak, tout en admettant que Saddam Hussein devait mourir. En 2008 il a participé au financement de la campagne d’Hillary Clinton pour l’investiture démocrate. Catholique mais se disant influencé par l’idéologie démocrate de Manhattan, il s’est publiquement opposé à l’élection de Barack Obama et a été jusqu’à remettre publiquement en cause, et pendant plusieurs années, le fait que celui-ci soit bien né sur le territoire américain et donc sa légitimité à exercer les fonctions de président.

D’un point de vue moral, de nombreuses femmes lui reprochent des agressions à caractère sexuel, il est coutumier des propos injurieux et il est connu pour être l’un des principaux relais des fake news et théories du complot aux Etats-Unis. D’après les témoignages de ses proches, il est étranger à toute littérature et son unique source d’information est la chaîne Fox News, socle médiatique de la droite dure américaine.

Eléments d’analyse personnelle (momentanée) :

Electron libre au sein du parti républicain, novice en politique, il n’avait jamais exercé le moindre mandat politique législatif ou exécutif avant son élection. Donald Trump a probablement moins gagné en 2016 pour ses idées, de toutes manières fluctuantes, que parce que médias et personnalités de tous horizons n’ont eu de cesse d’appeler à le contrer, et qu’il fait visiblement bon incarner l’antiélitisme au XXIe siècle. Ceci mérite néanmoins d’être objectivé. Si les Etats-Unis, présentés à l’international comme radieux de 2008 à 2016, sous la présidence du premier président noir d’un pays dont le racisme a longtemps constitué le principal problème, ont élu Donald Trump ; c’est bien que Barack Obama, et avec lui le Parti Démocrate, n’ont pas vu et n’ont pas su régler les fractures profondes de toute une partie du peuple américain qui en est finalement arrivé à rejeter ses élites. Ultra populaire à l’international, il demeure qu’en huit ans de présidence, Barack Obama n’était pas parvenu à endiguer les tueries de masses, à réglementer efficacement le commerce des armes à feu, à mettre fin au racisme institutionnel et aux violences en découlant… Il n’est donc pas illégitime que les américains se soient tournés vers un candidat semblant proposer autre chose et accusant surtout les élites en place d’avoir failli.

Il est à peine nécessaire de préciser qu’après quatre ans de présidence Trump, il est incontestable qu’aucun des problèmes de fonds qui persistait de l’ère Obama n’a été réglé, ou même un tant soit peu solutionné. Face à cela, les Etats-Unis ont continué à accroître leur bonne santé économique, que les effets d’annonce de Donald Trump lui permettent de capitaliser sur sa personne et sa présidence. Trump est quelqu’un qui est toujours parvenu à vendre une meilleure image de lui-même et de ses actions que la réalité, qui n’est pour lui qu’affaire de perspectives et donc de récit. Le président américain incarne en fait aujourd’hui l’opportunisme politique et la démagogie. Il y a d’ailleurs à bien des égard converti le Parti Républicain. Compétences politiques, sincérité et vérité ont été abandonnées sur l’autel de l’opinion publique, auquel il s’attache en permanence à vendre le récit d’un excellent mandat qui ne cesse d’extraire les Etats-Unis du bourbier dans lequel les démocrates les avaient plongés. Force est de constater, n’en déplaise aux idéalistes, que c’est aussi ça faire de la politique et que Donald Trump a eu le mérite d’adresser un récit de succès aux individus non mondialisés habitués à être exclus des victoires.

Malgré des faits en matière de politique extérieure particulièrement notables, dont le rétablissement des relations avec la Corée du Nord et la guerre commerciale avec la Chine, dont la montée en puissance numérique menace aujourd’hui l’occident en matière de sécurité et d’indépendance technologique ; c’est pourtant lors de sa présidence que quelque chose se sera cassé dans ce que représentent les Etats Unis à l’international. Pour le monde, Donal Trump est le symbole d’une Amérique égoïste et corrompue, rejetant les immigrés et ayant abandonné leur rôle de repère moral et de gendarme du monde qu’ils avaient hérité de la guerre froide. La faible légitimité démocratique de Donald Trump et les potentielles ingérences russes lors de l’élection de 2016, sur lesquelles il garde le silence, alimentent les rumeurs de collusion et remettent donc en cause la fiabilité du président américain. Enfin, il est aujourd’hui pointé du doigt pour sa gestion erratique de la crise du Covid-19.

A l’approche de l’élection de 2020, Donald Trump n’est cependant plus le candidat anti système qu’il était. Si sa base électorale lui reste fidèle, l’évolution de la société américaine et son acceptation du paradigme désormais en vigueur depuis 2016, risque de le priver du pur vote de contestation. Si les médias et personnalités lui restent globalement hostiles, les partis semblent quant à eux l’avoir accepté ; les républicains comme le nouveau visage de la droite américaine, populiste, conservative et isolationniste ; les démocrates comme le meilleur ennemi possible, pour la caricature qu’il représente. Il conserve également le soutien inconditionnel des ultras conservateurs qui ont dès le début de son succès politique vu en lui un allié de raison, et qui se sont déjà vu offrir en retour : la Vice-présidence et nombre de nominations ministérielles et judiciaires (dont déjà une à la Cour suprême).

Donald Trump, décrit comme un électron libre, demeure pourtant un pur produit du système américain en ce sens qu’il est le monstre que le système s’est lui-même créé. Donald Trump s’est ainsi semble-t-il construit politiquement sur un modèle vindicatif : Rejeté massivement par les médias, il n’a eu de cesse de les taxer de « Fake News », les a exclus de sa politique, préférant une communication directe, bien que lacunaire, sur Twitter. En ce sens, et en faisant formellement de ses électeurs les premiers destinataires de sa politique, il a rapproché peuple et politique, bien que cela se soit fait par un abaissement de la seconde au niveau du premier. Puis initialement rejeté par les partis, il est parvenu à arracher l’investiture du Parti Républicain, dont il a depuis domestiqué l’appareil. Face à l’opposition parlementaire depuis les élections de mi-mandat, il s’est érigé en figure d’un pouvoir exécutif très fort, quitte à être censuré par le pouvoir législatif lors de ses immixtions et par le pouvoir judiciaire lors de ses débordements.

Pour autant, les pouvoirs américains, à l’exception de la Cour suprême pour laquelle il a nommé un ultraconservateur (Brett Kavanaugh) et s’apprête à en nommer ultimement une seconde (Amy Coney Barrett), semblent jusqu’alors avoir résistés à celui qui est régulièrement décrit comme un autocrate en puissance. La presse, bien que très critique reste totalement libre, de même que les associations médiatiques, qui le vilipendent depuis maintenant plus de quatre ans.

Joe Biden

Eléments biographiques :

Autant Donald Trump était un novice en politique lors de son entrée en campagne pour l’élection présidentielle de 2016, autant Joe Biden, aujourd’hui âgé de 77 ans, est un politique de longue date. Engagé au Parti Démocrate depuis ses débuts, il a été sénateur de l’âge de 30 ans (1973) à son accession à la vice-présidence (2009). Il a notamment été président de la commission judiciaire du Sénat de 1987 à 1995 et du comité des affaires étrangères par intermittence de 2003 à 2009, c’est-à-dire notamment pendant la guerre d’Irak. Il a signé le Patriot act mais a été très critique sur la gestion de l’après-guerre par les Etats-Unis.

Joe Biden est issu d’une famille catholique modeste, il a fait des études d’histoire, de sciences politiques et de droit.

Après deux tentatives infructueuses aux primaires démocrates, en 1988 et 2008, il devient colistier puis vice-président de Barack Obama, lui apportant une caution d’expérience politique et d’aptitudes en matière de relations extérieures. Il est réélu à ce poste en 2012.

Politiquement, il fait partie de l’aile modérée du Parti Démocrate. Moins progressiste mais aussi moins clivant que nombre des figures montantes du parti de ces 15 dernières années. C’est ce positionnement central qui lui a néanmoins permis d’accéder ultimement à l’investiture démocrate pour les élections présidentielles de 2020. Ultimement parce que sa victoire était loin d’être acquise, il n’est que tardivement parvenu à s’imposer face à Bernie Sanders, candidat de l’aile gauche du parti, et doit son succès au ralliement à son égard de l’appareil partisan démocrate. Le Parti Démocrate a en effet préféré la modération au clivage pour affronter Donald Trump et rallier la droite modérée. On pourra néanmoins noter que ce calcul, le même qu’en 2016 avec Hillary Clinton et déjà face à Bernie Sanders, s’était alors soldé par un échec.

Si ses positions sur les grands sujets de sociétés ont évolué, il se revendique aujourd’hui comme opposé à la peine de mort au niveau fédéral, en faveur du droit à l’avortement et pour un renforcement de l’encadrement des armes à feu. Trois positions politiques qui l’opposent frontalement à Donald Trump et au Parti Républicain.

Agé de 77 ans et ayant déjà eu deux attaques cérébrales et une embolie pulmonaire, le choix de sa colistière est vite apparu comme un choix de premier ordre. Il a désigné Kamala Harris, démocrate de l’aile modérée, âgée de 56 ans, qui deviendrait en cas de victoire, la première femme vice-présidente des Etats-Unis.

— Eléments d’analyse personnelle (momentanée)

Alors que Donald Trump était en 2016, un électron libre du Parti Républicain, Joe Biden est quant à lui en 2020 un pur produit du Parti Démocrate. Il est le candidat de la synthèse, un démocrate modéré ayant pour mission de rallier de la gauche de son parti aux républicains modérés non convertis au « Trumpisme ».

Il demeure que face à un Donald Trump toujours plus vitupérant et politiquement incorrect, même s’il semble que ce soit devenu, avec l’opportunisme, la marque de fabrique de la droite américaine, et un Bernie Sanders ressuscitant un imaginaire socialiste aux Etats-Unis ; Joe Biden, candidat du compromis, risquait d’apparaître comme fade. Si cela ne l’aurait pas nécessairement desservi, car la fadeur peut presque constituer un atout après quatre ans d’excès et de crispations en provenance de la Maison blanche, Joe Biden s’est de toutes manières illustré depuis la fin des primaires et lors des deux débats télévisés qu’il a eu avec Donald Trump, comme un candidat déterminé et vigoureux, capable de tenir la tête à l’incorrigible Trump, notamment lorsqu’il a lâché face à une diatribe de son adversaire un : « Will you shut up man… this is so unpresidential ».

S’il est peu vraisemblable d’espérer qu’il révolutionnera l’American way of life en cas de victoire, compte tenu de la modération de son programme, il a promis d’opérer un retour presque systématique de quatre ans en arrière sur tous les sujets et de « reconstruire en mieux » ce que Trump a cassé, comprendre assurer et étendre l’héritage de la présidence Obama que l’actuel locataire de la maison blanche n’a eu de cesse de remettre en cause. Son programme se fonde ainsi sur des marqueurs non clivants de la gauche américaine : il propose le doublement du salaire minimum, l’augmentation des taxes sur le capital et des taux d’imposition et la concentration des impôts sur le 1% des américains les plus fortunés, qui apparaissent aujourd’hui comme les grands gagnants du premier mandat de Donald Trump.

Si Donald Trump est connu pour ses prises de positions erratiques et ses mensonges à répétition, Joe Biden n’est pas forcément en reste sur ce point. Connu pour des prises de paroles plus que problématiques, comme quand en 2008 il avait présenté Barack Obama, alors son adversaire à la primaire démocrate, comme « le premier Afro-Américain populaire qui s’exprime bien, […] intelligent et propre sur lui ». Et alors que plusieurs femmes lui reprochent des gestes inappropriés, il demeure une personnalité politique modèle d’empathie pour une large part de la population. Victime de deux drames familiaux majeurs : le décès de sa femme et de sa fille dans un accident de voiture et le décès de son fils d’une tumeur cérébrale, il n’a jamais cessé de se consacrer au peuple américain. C’est sûrement la reconnaissance de cette empathie qui a permis à sa popularité et à son destin national (Sénat, Vice-présidence et peut être Présidence) de résister. Ainsi, si Donald Trump apparaît malhonnête et pervers, on a tendance à excuser assez facilement Joe Biden de ce qu’on considère être seulement des maladresses…

Malgré le slogan de Trump : « America great again » ; il semble que ce soit cette fois-ci Joe Biden qui inspire le retour à un passé glorieux des Etats Unis. Si ce passé n’est plus celui ou les Etats Unis étaient le cœur et les poumons économique du monde, il s’agit de la nostalgie de l’ère Obama, du style calme et posé du dernier président démocrate et de ce que représentaient alors les Etats Unis à l’international : un modèle contesté économiquement mais aux pratiques, positions et prises de paroles respectables et respectées. Sur la scène internationale justement, la fadeur relative de Joe Biden (mise face aux prises de positions souvent belliqueuses de Donald Trump) s’accompagne néanmoins d’un engagement de longue date et de connaissances techniques sur les sujets internationaux (il a présidé plusieurs années le Comité des affaires étrangères du Sénat). S’il n’est pas de la trempe populiste et impertinente de Trump, il agira donc, visiblement, dans le sens d’un retour aux anciennes, comprendre pré-Trump, méthodes de la diplomatie américaine, tournée depuis la fin de la Guerre d’Irak vers l’isolationnisme, raisonné sous Obama, à marche forcée sous Trump.

Enfin, Joe Biden peut se targuer de s’être ultimement illustré pendant la crise du Covid en mettant rapidement fin à ses meetings pour protéger la population. Il souhaite, s’il est élu, multiplier les tests et allouer beaucoup plus de moyens personnels et financiers à la gestion de la crise. En cela il s’oppose à Donald Trump, auquel il est publiquement, nationalement et internationalement, reproché de ne pas avoir assez œuvré pour protéger la population, préférant encourager le maintien de l’activité économique aux mesures sanitaires, quitte à remettre en cause la dangerosité du virus. Il ne faut ici pas oublier que les bons résultats de l’opportuniste président Donald Trump sont avant tout économiques et que la crise du Covid les a, temporairement ou définitivement, annihilés… 

Point sur les perspectives électorales :

Donné favori par les sondages, Joe Biden ne peut espérer être la surprise de ces élections ; mais les démocrates, assagis ou blasés par l’expérience de 2016 n’osent cependant pas pleinement croire à sa victoire. Si cela les pousse à se mobiliser toujours plus, ils semblent le faire avec moins de fougue que le camp républicain.

Les sondages, bien que s’étant trompés en 2016, annoncent pour l’instant une victoire de Joe Biden, creusant l’écart au niveau national mais dont le succès dans certains états clés (swings states avec beaucoup de grands électeurs en jeu) n’est pour l’instant pas établi.

De plus se pose la question de la spécificité de ces élections. Qui de Trump ou Biden mobilisera le plus les américains ? La situation sanitaire pouvant rebattre les cartes de la participation ; et la fiabilité du vote par correspondance, qui semble déjà être plébiscité, est fortement critiquée par Donald Trump.

La question même de l’acceptation des résultats peut dès lors se poser. Les démocrates s’étaient montrés particulièrement bons perdants en 2016, acceptant les résultats d’un suffrage serré sur lequel avait visiblement pesées les ingérences de la Russie. Il y a à espérer que le Parti Républicain, réformé par la méthode et la personne de Donald Trump, ne remette pas en cause la légitimité des résultats et accepte d’observer le même respect des institutions américaines…

Cyril Frestel

Bibliographie et plus de sources à ce sujet :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Trump

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joe_Biden

https://www.institutmontaigne.org/blog/portrait-de-donald-trump-president-des-etats-unis

http://www.challenges.fr/monde/presidentielle-americaine-portrait-de-joe-biden_368488

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/joe-biden-portrait-presidentiel

https://www.lecho.be/economie-politique/international/usa/joe-biden-le-revenant/10213088.html

https://www.bfmtv.com/international/presidentielle-aux-etats-unis-que-contient-le-programme-de-joe-biden_AN-202010200003.html

https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/joe-biden-77-ans-repond-aux-rumeurs-sur-son-etat-de-sante/

https://www.franceinter.fr/monde/six-revelations-explosives-du-new-york-times-sur-la-fortune-de-donald-trump?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3iLTScUNCm11Y9cS4MqIW5aNb10D3R3kcw1DevCLt5XcAfyl66MZIV0JE#Echobox=1601304874

https://www.bfmtv.com/international/presidentielle-aux-etats-unis-ou-en-sont-les-sondages-a-3-semaines-du-scrutin_AN-202010150001.html