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Cinéma

Le mois des fiertés à l’écran, quelques recommandations de la rubrique ciné

Pour terminer le mois de Juin en beauté, Le Tote Bag vous propose de (re)découvrir des oeuvres que la rubrique ciné a tenu à mettre à l’honneur, afin de célébrer le mois des fiertés. Retrouvez alors notre sélection et n’hésitez pas à nous faire part de vos coups de coeurs en bas de cet article !

Jade

Petite fille (2020) – Sébastien Lifshitz : une entreprise familiale pour la tolérance 

Sasha, sept ans, assignée garçon à la naissance, se sait fille depuis ses trois ans. À travers un portrait intime et lumineux, la caméra de Sébastien Lifshitz suit Sasha et sa famille dans leur quotidien, leurs questionnements et leur combat pour l’acceptation. Doux-amer, ce documentaire est une ode à la tolérance et à la liberté. Ce dernier dresse le tableau de deux parents qui ont pour seule priorité le bonheur de leur enfant. Le regard tourné vers l’avenir, il nous permet de suivre Sasha tout au long d’une année, pour la voir progressivement passer de la chrysalide au papillon. Il dresse aussi le tableau douloureux mais réel d’une société enlisée dans une transphobie ordinaire d’autant plus prégnante que la dysphorie de genre reste encore incomprise par beaucoup. D’une simplicité, d’une puissance et d’une pudicité désarmantes, le film ne tombe jamais dans le tragique ou le moralisateur, et c’est probablement là que réside sa force.

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Juliette

Blue Jean (2022) – Georgia Oakley

A la fin des années 80, au Royaume Uni, le gouvernement de Margaret Thatcher promulgue une loi interdisant la « promotion de l’homosexualité » : la Section 28. A l’heure où E. Macron ne comprend pas l’importance de parler de genre et d’orientation sexuelle dès le collège et la primaire et où une bonne partie de la population craint un soit-disant « lobby LGBT », il est plus que nécessaire de produire, regarder et promouvoir des films comme Blue Jean. Jean, prof de sport dans un collège de Newcastle, mène quasiment une double vie entre l’enceinte scolaire où elle n’aborde jamais sa vie privée avec ses collègues et le bar lesbien de la ville où elle retrouve toutes ses amies. Jusqu’au jour où ces deux sphères s’entremêlent malgré elle… 

Ce film aborde avec brio toutes les questions auxquelles les personnes queer sont confrontées un jour ou l’autre : l’homophobie intériorisée, la performativité de l’hétérosexualité, tout en étant très beau visuellement, émouvant et drôle ! 

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Straight up (2019) – James Sweeney

Un film décalé sorti l’année dernière sur les écrans français et malheureusement très peu distribué en salle. C’est le moment de se rattraper ! Straight up raconte l’histoire de Todd, un jeune homme parti du principe qu’il était uniquement attiré par les hommes, mais qui remet en question sa sexualité car il n’a jamais eu de rapports. Todd souffre de TOC assez importants, ce qui n’est pas non plus souvent représenté à l’écran. Il rencontre alors Rory, et se demande s’il n’est pas bisexuel. Le film aborde ainsi avec beaucoup d’humour et de légèreté la nature et la définition d’une relation amoureuse et amicale, et interroge notre définition de la sexualité ainsi que les normes qui y sont associées.

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Heartstopper (2022) – Alice Oseman

Attention, teen romance adorable. Charlie Spring, un ado introverti, se retrouve assis en cours à côté de Nick Nelson, le rugbyman populaire du collège, et développe peu à peu un énorme crush sur ce dernier. Alors qu’ils deviennent amis, Nick se pose des questions sur sa sexualité. Adaptée de la BD publiée par Alice Oseman sur Tumblr, la série retranscrit bien les émotions des personnages avec des effets visuels réussis. C’est vraiment la série bienveillante et feel-good qui ne dépeint pas le fait d’être queer comme quelque chose de dramatique, mais comme une découverte de soi pour vivre pleinement et librement ses émotions. 

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Evan :

The watermelon woman (1996) – Cheryl Dunye : à la recherche d’une femme oubliée

Avez-vous déjà été fasciné.e par un acteur ou une actrice ? Si oui, vous comprendrez sûrement Cheryl Dunye, qui, après avoir vu un vieux film des années 1930, se met en quête de retrouver une femme simplement créditée comme « The watermelon woman » (« la femme à la pastèque »). Dans cet étrange documentaire-comédie, on découvre le quotidien d’une jeune femme noire lesbienne aux États-Unis. À ses aventures amicales et amoureuses vient s’ajouter cette recherche d’une histoire perdue, d’une histoire oubliée. The Watermelon Woman mêle intime et politique de manière surprenante et drôle.

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120 battements par minutes (2017) – Robin Campillo

Alors que L’île rouge, troisième film de Robin Campillo, est sorti au cinéma récemment, il est tentant de se lancer dans le reste de sa filmographie. On peut surtout regarder l’excellent 120 battements par minutes, qui traite de l’explosion du Sida dans les années 90 et surtout du militantisme des hommes et des femmes d’Act Up en France. Dans ce film fulgurant, Robin Campillo montre autant les actions chocs du mouvement que la vie quotidienne des militant.e.s, bouleversée par la maladie. On découvre des histoires poignantes et peu connues, dont il est aujourd’hui nécessaire de se rappeler.

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Gabriela

Happy Together (1997) – Wong Kar-Wai à Buenos Aires 

Ironiquement, Happy Together dépeint les hauts et les bas de la relation plutôt toxique d’un couple queer de Hong-Kong qui émigre à Buenos Aires. Entre les scènes de tango, les plans des chutes d’Iguazú, et un Cucurrucucú Paloma interprété par Caetano Veloso (qui fut d’ailleurs plus tard repris dans Hablé con Ella de Pedro Almodovar et dans Moonlight de Barry Jenkins pour devenir une sorte d’hymne pour le cinéma queer), Wong Kar-Wai a créé un des films les plus esthétiques et profonds sur l’aliénation: en montrant ce que ça signifie d’être à la fois queer et immigrant dans un pays étranger. 

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Una Mujer Fantástica (2017) – Sebastián Lello : Ce qui ne tue pas, rend plus fort

Una Mujer Fantástica est le premier film chilien à remporter l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Celui-ci raconte l’histoire de Marina, une femme trans – magnifiquement jouée par l’actrice trans Daniela Vega – qui se retrouve au cœur d’une intense procédure judiciaire suite à la mort subite de son partenaire, Orlando. Il s’agit d’un film d’amour, de perte et de deuil, mais aussi d’un thriller policier qui dépeint la stigmatisation des minorités sexuelles et de genre en Amérique latine. 

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Nous espérons vous avoir donné envie de voir ces films et nous reviendrons très vite pour de nouvelles recommandations !

La Rubrique Ciné