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La situation du Haut-Karabakh

Un suivi historique

La situation du Haut-Karabakh est problématique depuis 1921, lorsque l’armée soviétique sous les ordres de Staline envahit la région du Caucase et la découpe en républiques autonomes. Il est décidé que le Karabakh soit annexé à la République socialiste soviétique d’Arménie avant qu’une partie de la population arménienne anti-soviétique se soulève, dégrade les rapports entre l’Arménie et la Russie et ainsi fasse attribuer le Karabakh à la République soviétique d’Azerbaïdjan. Le Karabakh est donc à ce stade sous tutelle de la Russie, annexé à l’Azerbaïdjan malgré une population arménienne fortement majoritaire. Le Haut-Karabakh déclare unilatéralement son indépendance en 1991 donnant force aux revendications des indépendantistes arméniens qui annexent aussi des territoires voisins peuplés d’azéris (habitants de l’Azerbaïdjan).

La situation actuelle

Après un référendum en 2017 modifiant la Constitution du Haut-Karabakh et lui donnant le nom de République d’Artsakh, et quelques tensions en juillet 2020 entre les arméniens et les azéris pour revendiquer l’appartenance de la région, des combats meurtriers accablent sa capitale le 27 septembre 2020. La loi martiale est instaurée par les deux Etats visant à assurer le maintien de l’ordre par leur armée respective, ce qui a rendu la région bombardée, meurtrie et dévastée. Après trois tentatives de cessez-le-feu humanitaire par des Etats tiers et des médiations, le Premier ministre arménien déclare la défaite de l’Arménie et la victoire de l’Azerbaïdjan le 9 novembre 2020 par une déclaration de cessation des hostilités. En conséquence, des milliers d’arméniens
habitants dans les régions avoisinants le Haut-Karabakh sont contraints de quitter le territoire, de nouvelles révoltes en Arménie éclatent et malgré son indépendance, la région reste annexée à l’Azerbaïdjan.

Vers une reconnaissance internationale de l’indépendance de la République d’Artsakh ?

Pour certains, tel que l’a demandé le Sénat français, il serait urgent que la communauté internationale reconnaisse l’indépendance du Haut-Karabakh afin que sa population arménienne soit placée sous la protection de la communauté internationale. Cela marquerait la fin définitive du conflit meurtrier entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui se disputent le territoire. La question d’accorder au peuple du Haut-Karabakh son droit à disposer de lui-même se pose donc. Ce principe est émis par la résolution 637 de l’Assemblée générale de l’ONU le 16 décembre 1952 et vise à accorder aux peuples une autodétermination. Bien que ce droit soit officiellement octroyé aux seuls peuples colonisés conformément aux résolutions 14/15 et 25/26 de l’Assemblée générale de l’ONU, il a pu aussi se concrétiser pour des peuples souhaitant s’affranchir d’une domination étrangère, comme cela pourrait être le cas pour le Haut-Karabakh qui a une population majoritairement arménienne mais dont le territoire est annexé à l’Etat d’Azerbaïdjan.

Ressources :

Articles de presse

Taline Ter Minassian, The Conversation, novembre 2020, Haut-Karabagh : cessez-le-feu sur une ligne de faille géopolitique : URL

Auteur non précisé, Le Monde avec AFP, novembre 2020, Haut-Karabakh : l’Azerbaïdjan donne un délai pour l’évacuation de la région de Kelbajar : URL

Yves Bourdillon, Les Echos, novembre 2020, Le Sénat français reconnaît le Haut Karabakh, une première mondiale : URL

Tribunes

Libération, novembre 2020, Faire une croix provisoire sur un Haut-Karabakh arménien, Jean Kehayan

Libération, novembre 2020, Pour la reconnaissance du Haut-Karabakh, Catherine Coquio –  Michel Surya –  Pierre Tevanian – Philippe Huneman –  Jacob Rogozinski –  Frédéric Chauvaud – Razmig Keucheyan – Catherine Larrère – Pascal Engel –  Arnaud Saint-Martin – Claudine Tiercelin –  Renaud Barbaras –  Stefan Kristensen – Taline Papazian