Comment les Verts souhaitent s’imposer pour l’emporter en 2022
« Le temps est à la conquête et à l’exercice du Pouvoir »
Julien Bayou, secrétaire national d’EELV.
Dimanche 12 septembre, s’achevait la phase d’inscription pour participer à la primaire en ligne du parti écologique, Europe Écologique Les Verts. Désormais, place au vote. Le premier tour de la primaire se tiendra entre le 16 et 19 septembre, toujours en ligne. Quant au second tour, il aura lieu du 25 au 28 septembre. Les 5 candidats (Y. Jadot, S. Rousseau, E. Piolle, D. Batho et JM. Governatori) ont encore une petite semaine pour convaincre les militants de leur donner leur vote. Cependant, comment peser dans la « vraie » campagne, post-primaire, lorsque la gauche est morcelée ?
Mais d’abord une petite revue des troupes. Cinq candidats se sont lancés dans la grande course, parmi eux trois militants EELV : le maire de Grenoble, Éric Piolle, l’ancienne vice-présidente du Parti, Sandrine Rousseau ainsi que l’eurodéputé Yannick Jadot, qui semble être le plus « populaire » aux yeux des électeurs écologistes, comme le démontrent les récents sondages d’IPSOS (69% des sympathisants verts pensent qu’il serait le meilleur candidats) Face à eux, on retrouve l’ancienne ministre du développement durable et de l’énergie (2012-2013) et actuelle députée des Deux-Sèvres, Delphine Batho. Le coprésident de Cap écologie et conseiller municipal à Nice, Jean-Marc Governatori complète la liste.
Surfer sur les victoires passées et parler aux jeunes
« Le temps est à la conquête et à l’exercice du Pouvoir » déclarait il y a peu de temps le président d’EELV, Julien Bayou. L’idée pour les Verts, n’est plus de jouer les lanceurs d’alerte sinon de peser réellement dans le débat. Après le constat alarmant du GIEC, début septembre et le changement climatique de plus en plus sérieux, EELV a plus de poids qu’avant dans l’échiquier politique. De plus, le parti souhaite surfer sur leur percée inattendue des élections européennes de 2019. Alors créditée de 5% par les sondages, la liste écologique s’accordera plus de 13% des suffrages. Comme l’a attesté cette même élection, les jeunes générations sont convaincues par l’urgence climatique, pour preuve, plus de 25% des électeurs faisaient partie des 18-30 ans en 2019.
L’union fait la force
Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg ou encore Yannick Jadot, tous sont d’accord pour une union de la gauche mais pour le moment, aucun ne semble enclin à abandonner sa place pour se ranger derrière un autre candidat. Ce qui est compréhensible pour les verts, en particulier pour Jadot qui doit encore se remémorer l’échec cuisant du premier tour des primaires 2017 après son alliance avec le candidat PS de l’époque, Benoît Hamon. Résultat : 6% des suffrages.
Mais alors vers qui le gagnant se tournera ? L’eurodéputé Jadot espère que les futurs sondages le placeraient loin devant Anne Hidalgo (PS) afin de lui tendre la main, qu’elle soit ainsi obligée de se rallier à lui. Pour le moment, Jadot, Hidalgo et Mélenchon oscillent entre 8-10% selon Ipsos.
Sandrine Rousseau et Eric Piolle semblent partager certains points communs avec le programme de Jean-Luc Mélenchon, cependant aucun d’entre eux ne semble avoir le poids nécessaire pour s’octroyer le boss des insoumis. Yannick Jadot, quant à lui, refuserait de céder sa place s’il sortait gagnant du second tour et repousserait l’idée de participer à une seconde primaire, appelée “primaires citoyennes”, contrairement à Sandrine Rousseau qui, elle, n’hésitera pas à retourner dans l’arène.
La primaire EELV n’est pas encore passée mais elle émane déjà de nombreux débats.
Qui voyez-vous remporter la primaire chez les Verts ? Pensez-vous que le gagnant sera réellement en position de rassembler la gauche ?