Seconde main, vous dites ?
Alors non, on ne veut pas que tu t’habilles juste avec ta main gauche parce que, déjà, tu aurais froid et… ça n’aurait aucun sens. Aussi parce que les vêtements et la mode cela reste un moyen d’expérimenter, de s’exprimer et ça, c’est vraiment important ! La seconde main, c’est le fait de s’habiller avec des vêtements qui ont déjà été portés, ont déjà eu une autre vie.
On ne le répète pas assez : la mode est une industrie très polluante.
Deuxième industrie la plus polluante après l’industrie pétrolière, certains vêtements font des milliers de kilomètres pour arriver dans nos magasins de “fast-fashion”. Chaque vêtement utilise d’ailleurs des milliers de litres d’eau pour être produit ainsi que de nombreux produits chimiques responsables d’un appauvrissement des sols et polluant l’eau.
“Fast-fashion”, c’est un mot qui vient tout droit de l’anglais et qui renvoie à la mode fabriquée à grande échelle, vendue très peu cher en grandes quantités et qui se renouvelle constamment. Les collections sont souvent changées, ainsi que les tendances, ce qui pousse les consommateurs à souvent changer de vêtements.
Ce coût est d’abord environnemental comme je l’ai décrit plus haut, mais également humain : effondrements d’usines au Bangladesh (Drame de Dakka, 2013), interdiction de se réunir en syndicats, travail des enfants… Les conditions comme les salaires ne sont pas décents : ainsi en Ethiopie, un travailleur d’une de ces usines est payé en moyenne 26 dollars par mois.
Alors comment passer à la seconde main ?
Malgré ce constat qui est fait par de nombreuses personnes, il est vrai que changer, c’est compliqué.
Changer pour des marques dites éthiques peut avoir un coût financier. N’hésite pas à te renseigner sur ces marques tout de même, notamment pour les chaussures.
Seulement, nous ce que l’on te conseille, c’est la seconde main.
On le sait, ce n’est pas facile, parce que ça sera parfois éloigné de ton style personnel, parce que ça peut être cher, ou parce qu’avec la pandémie, l’accès aux fripes est de plus en plus compliqué (coucou le confinement). Passer à la seconde main, c’est un investissement de temps mais, finalement, ce n’est pas si compliqué et en plus ça a plein de vertus.
Si tu n’as jamais été en friperie, lieu où il y a de la vente de ce type de vêtements, il me semble important de te dire que sauter direct dans le bain en allant fouiller des grandes bennes du Freep’star d’Hôtel de Ville (à Paris), ce n’est pas la meilleure des idées.
Nos conseils pour passer à la seconde main :
- Essaie de chiner sur internet :
Sur des applis comme Vinted, United Wardrobe ou des sites de friperie en ligne : le nombre de vêtements disponible est hallucinant ! Et dans tous les styles si cela t’inquiète ! Du streetwear, au look 90’s, tout existe.
- Fais du tri dans tes placards: le meilleur vêtement de seconde main c’est celui qui jonche au fond de ton dressing depuis 3 ans.
Un grand ménage, ça aide aussi à ouvrir son esprit et donc ça te laisse la place pour penser à de futures acquisitions fripesques. Cela te permettra de savoir ce que tu possèdes, pour ne pas faire l’erreur de posséder 5 sweats bleus marines différents et d’acheter alors, si tu as vraiment besoin d’un sweat supplémentaire, un sweat vert. (si tu es un petit fou).
Et si tes vêtements ne te plaisent plus ? Donne-les. Fais vivre ce cercle magique qui permet, aussi, aux plus démunis de s’habiller.
- Inspire toi des réseaux sociaux et particulièrement de Pinterest :
Non pas pour consommer, mais pour t’inspirer de styles entièrement seconde main, et voir que oui, c’est joli, oui, c’est faisable, oui tu peux trouver ton style en t’habillant en seconde main.
- N’hésite pas à te rendre à des vide-dressings :
Parfois organisé par ton lycée, ta fac, ta maison de quartier, ta ville ou tout autre établissement que tu fréquentes. C’est une manière très facile de dénicher des petites perles rares et de te familiariser avec le monde de la chine.
- Renseigne-toi et prépare-toi. Chiner ça peut être éprouvant en temps de COVID-19 : gants, masque, gel hydroalcoolique, hors confinement sont tes alliés !
Sinon, n’hésite pas à te renseigner sur les magasins vintage qui existent près de chez toi, ou qui livrent par internet : les vêtements sont déjà triés, lavés et souvent classés (presque comme ta grande chaîne de vêtements préférée).
- Fouille les placards de tes proches :
Ta mère, ton grand-père, ta cousine… Tu peux trouver des pépites dans les dressings des autres ! En plus, ils seront ravis de voir que ce qu’ils portaient avant, plait encore !
- Ne te décourage pas et ne te blâme pas.
Il est compliqué de remettre en cause du jour au lendemain ta façon de consommer ! Vas-y étape par étape pour ne pas te frustrer, surtout si tu es fan de mode ! L’industrie de la mode n’est pas toujours géniale, mais la mode en elle-même reste quelque chose d’important dans l’identité de nombreuses personnes : moyen d’expression, passion, affirmation de son identité de genre…
Emma Lambert
Référence :
- Barrett, Paul M., Baumann-Pauly, Dorothée. “Made In Ethiopia : challenges in the garment industry’s new frontier”. New York University Stern School of Business. Mai 2019. p.6. URL : https://issuu.com/nyusterncenterforbusinessandhumanri/docs/nyu_ethiopia_final_online?e=31640827/69644612