Le 27 juin dernier, M83 se produisait sur la scène de l’Olympia pas moins de dix ans après son dernier passage. Événement rapidement sold-out, de nombreux aficionados des sonorités dream-pop/shoegaze, très présentes dans l’univers de l’artiste, se sont réunis ce soir-là pour accueillir comme il se doit le grand retour de M83 dans cette salle mythique du 9e arrondissement de Paris.
1ère partie :
Le concert commence par une prestation hypnotisante de l’artiste Villeneuve, seul devant une table de mixage dont les sonorités électroniques qui s’échappent semblent en faire un outil quasi extraterrestre. L’artiste empoigne par moments le manche de sa guitare et nous fait vibrer en nous faisant pénétrer un espace onirique singulier ; le public est captivé.
Les jeux de lumières et les animations sur l’écran géant sur scène contribuent à la création de cette ambiance ensorcelante ; la recherche musicale s’accompagne d’un travail visuel minutieux et harmonieux, afin de permettre au public de voyager le temps de la prestation. Initialement sur les sièges en velours rouge de l’Olympia, le public pourrait presque avoir l’impression d’être dans une salle de cinéma 4D tant les stimuli sont multiples ; le mirage auditif des sonorités, l’odyssée visuelle de la mise en scène et la caresse tangible des vibrations des enceintes de la salle participent de cet envoûtement collectif.
Villeneuve a su ouvrir le show avec finesse le temps d’une première partie mémorable et s’est retiré sous des applaudissement hébétés et transis pour laisser place à M83.
M83 : le nouvel album
Pour son grand retour, M83 choisit une atmosphère plutôt intimiste en dépit de la superficie de la salle, avec une scénographie qui, en n’éclairant que très peu les artistes, met l’accent sur la performance dans sa globalité plutôt que sur les performeurs eux-mêmes. Une fois de plus, les lumières, les effets visuels, tels que la présence d’un fort brouillard bleuâtre quasi constant et les accessoires du show, donnent le ton et créent une ambiance en totale adéquation avec la musique jouée sur scène.
Le concert commence avec Water Deep, le premier morceau de Fantasy – dernier album en date du groupe – et se poursuit avec une setlist composée en majorité de nouveautés mais également de quelques titres plus anciens tels que We Own The Sky issu de l’album Saturdays = Youth (2008).
La première moitié du concert semble alors être consacrée au nouvel album, avec des titres tels que Amnesia, Earth To Sea, Us And The Rest, Dismemberment Bureau et bien évidemment Fantasy. L’omniprésence du masque, changeant tantôt de couleur tantôt de design au dessus des musiciens, rappelle la vision que l’artiste se fait de l’imaginaire et du rêve ; tel un kaléidoscope, ce masque est tant protéiforme qu’il est fantaisiste.
C’est finalement tout ce qu’il est possible de retrouver dans ce dernier album et plus globalement, dans la discographie de M83, que les musiciens continuent d’explorer au fur et à mesure du concert. La fin du show est alors plutôt consacrée à certains titres emblématiques tels que Solitude (Junk, 2016) dont le remix de 2020 a su convaincre – notamment sur les réseaux sociaux – ou encore certains morceaux issus de l’album devenu canonique Hurry Up, We’re Dreaming (2011), avec l’interprétation incroyable de la tant attendue Wait, mais également celle de Midnight City, qui a renversé la salle entière.
Après un court battement durant lequel le public a retenu son souffle en attendant le titre qu’il pensait voir clore le show, les premières notes d’Outro se sont finalement faites entendre. Chef-d’œuvre éthéré et onirique, ce morceau à la partie instrumentale d’une majestuosité transcendante a su hypnotiser le public le temps des dernières minutes de concert avant de s’achever tout en douceur, sur un piano presque nostalgique.
Clap de fin
Il ne fait aucun doute que ce concert a su conquérir le public avec son impressionnante scénographie et la qualité d’interprétation des titres de la setlist. M83 est actuellement en tournée des festivals et la rédaction ne peux que vous conseiller de vous y rendre afin de vivre une expérience véritablement hors du commun.
Lise Semeria