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Mobuko no Koi par Akane Tamura, une douceur familière

Aujourd’hui sur Le Weekly Manga, nous allons nous pencher sur une sortie manga toute récente des éditions Noeve Grafx , Mobuko no Koi par Akane Tamura. 

Synopsis : 

Nobuko est étudiante dans la grande ville de Tokyo et travaille à mi-temps dans une supérette de quartier. Studieuse, sérieuse et assez réservée, Nobuko étouffe dans ce quotidien redondant aux allures de Groundhog Day. De nature introvertie, elle n’a jamais vraiment réussi à tisser de relations au cours de son existence et se retrouve malgré elle à être reléguée au rang de « second rôle » au sein même du film de sa vie. 

Dans le supermarché où elle travaille depuis un an, elle côtoie Irie, un collègue du même âge, dont elle est tombée follement amoureuse. N’ayant tristement jamais réussi à avoir de réelle conversation avec ce dernier, Nobuko voit sa relation avec Irie changer du tout au tout à l’arrivée d’Abe, une nouvelle collègue extravertie et enjouée qui jouera malgré elle, le rôle d’un cupidon un peu maladroit…

Impressions : 

Alors que l’intrigue romantique du manga donne le ton, le character design contribue quant à lui à renforcer la douceur des personnages. Les visages stylisés misant moins sur une représentation réaliste que sur la simplicité des traits, mettent l’accent sur des détails d’expressivité sans fioritures. Esthétiquement, Mobuko no Koi semble être un mélange parfait entre une influence 90s (comme c’est également le cas pour le manga Kowloon : Generic Romance chez Kana) et un style plus épuré très populaire du côté du manhwa (le manga Criminelles Fiançailles chez Pika en est également un bel exemple récent). En somme, il s’agit d’un manga à la patte graphique très rafraîchissante qui s’inscrit dans une dynamique contemporaine de plus en plus prisée. 

Par ailleurs, outre la grande douceur de ce manga, Akane Tamura réalise un tour de force en mettant en scène des personnages aux psychologies plus vraies que nature. Qu’il s’agisse des dialogues internes extrêmement réalistes ou des interactions maladroites entre les personnages, la mangaka peint un portrait fondamentalement universel de la psyché humaine et de sa manière à s’adapter en société. 

Sans idéaliser quoi que ce soit, les personnages passent par des questionnements qui nous ont tous traversé l’esprit un jour ; de la peur irrationnelle d’avoir froissé quelqu’un en ayant choisi tel mot plutôt qu’un autre à la conception d’un film mental extrêmement élaboré qui met en scène les pires situations possibles appliquées à un événement futur fortement appréhendé, il est impossible de ne pas s’identifier aux personnages d’Akane Tamura.

De plus, la thématique de l’amour n’est pas mise sur un piédestal ; il est question d’une représentation réaliste à travers une expérience subjective, oscillant entre moments positifs et négatifs, sans certitudes aucunes. Nos personnages se découvrent et sortent de leur zone de confort mettant ainsi en lumière des maladresses qui les rendent plus authentiques aux yeux du lecteur. 

Pour conclure :

La beauté de ce manga réside dans sa manière de transmettre des émotions fictives que chaque lecteur a déjà ressenties au moins une fois dans sa vie. La magie opère lorsque notre mémoire s’active et que nous sommes en capacité de partager le sentiment du personnage de manière brute et sincère. 

C’est une lecture qui peut convenir à un jeune lecteur naviguant également nouvellement sur les eaux agitées de l’âge adulte qu’un lecteur tout simplement en quête de douceur et de romance à travers un manga aux degrés de lecture multiples. A lire absolument !

Lise Semeria