Drunk, apologie de l’alcoolisme ou portrait touchant de la crise de la quarantaine ?
Qu’il sera bon lors de la réouverture des cinémas de voir une séquence festive et sans jugement qui illustre une beuverie danoise entre lycéens. C’est avec cette scène que s’ouvre Drunk, le nouveau film de Thomas Vinterberg. Le réalisateur s’associe à nouveau avec son acteur fétiche Mads Mikkelsen, en tête d’affiche. L’histoire se concentre sur la vie de Martin, professeur en pleine crise de la quarantaine. Ses élèves lui reprochent son manque de clarté et la routine s’est installée dans son couple. Il se rend ainsi compte, au début du film, qu’il a vieilli. Lorsque ses trois collègues et amis de toujours se retrouvent pour célébrer l’anniversaire de l’un d’entre eux, le groupe se lance dans une expérience originale. Partant des écrits d’un philosophe, la joyeuse bande décide de se maintenir à 0,5g d’alcool dans le sang pendant la journée pour faire face à leur quotidien morne et anxiogène.
Le film, dans un premier temps, tient les promesses de son pitch: les situations, entre burlesques et pathétiques, s’enchaînent sous le regard attendri du spectateur. La mise en scène rythmée par la caméra agile de Vinterberg illustre bien le lâcher prise des personnages. Cependant, Drunk, parce qu’il se veut anti-moraliste, se perd dans son message.
PARTIE SPOILER
Désillusion attendue, les cinq amis sont rattrapés par leurs actes. Le licenciement d’un d’entre eux le poussera au suicide. C’est ce seul élément qui nous permet de condamner l’alcoolisme. Le film se termine pourtant sur un ton léger, avec des allures de pub pour boissons alcoolisées. La fin semblerait presque indiquer que les protagonistes ont eu raison de faire cette expérience et qu’il fallait juste “y aller doucement”. A l’issue du film, les personnages semblent être pardonnés de tout. Ce happy end forcé dessert le propos originel et brouille les pistes.
Malgré son éthique douteuse, Drunk est un film intéressant, à consommer avec modération donc.