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Entretien avec Samuel Grzybowski : « Ce n’est pas parce que l’on a raté une partie de l’objectif qui était de rassembler qu’on doit rater le second qui est de gagner »

Quelques semaines après le quiproquo entre Samuel Grzybowski et Le Tote Bag, nous vous proposons un nouvel entretien avec celui qui fut directeur politique de la primaire populaire. Au fil des lignes, nous revenons sur la décision, décriée et sur laquelle la Primaire Populaire s’est excusée de la manière dont elle a été prise, de soutenir Jean-Luc Mélenchon après l’abandon de Christiane Taubira, sur l’aventure Primaire Populaire et l’avenir du mouvement à moins de un mois de l’élection présidentielle.

Sur quoi ont délibéré les instances nationales le premier week-end de mars ?

Pour nous la primaire populaire c’est terminé et ça l’est depuis le 2 mars,  depuis le retrait de Christiane Taubira de la présidentielle. On avait déjà fermé une première séquence le 1er décembre quand on a compris qu’une primaire classique telle qu’on l’avait prévue depuis des mois n’existait plus. Donc on avait déjà acté de cette défaite provisoire en annonçant qu’on allait faire une investiture citoyenne d’un nouveau genre qui consistait à faire un vote de grande ampleur pour mobiliser les gens autour d’une candidature de rassemblement. 

On a fait ce vote, on l’a auto-financé et il faut quand même souligner qu’il y a 37 000 donateurs qui ont permis l’organisation de ce vote qui a coûté 1 300 000 euros dont 500 000 en plateforme technique. Et on a cette candidate qui a fait campagne et qui n’a malheureusement pas passé le seuil des 500 parrainages – seuil administratif – notamment parce qu’elle a beaucoup été tapée par l’ensemble des parti politiques et des candidats existants. 

On a exclu la consultation de base car c’était trop couteux et que l’on avait plus d’argent pour l’organiser.

A partir de là, pour nous, c’est une expérience, et cela doit rester ce qu’elle a été c’est-à-dire une expérience inédite, de mobilisations assez inouïe, de pression citoyenne sur des présidentielles. On a vraiment contribué à changer le cours des choses et à écrire cette histoire de 2022. Mais dès lors que Christiane Taubira s’est retirée, pour moi la primaire populaire est terminée. 

D’ailleurs il y a une association qui est à l’initiative de ce processus qui s’appelle 2022 ou jamais. Et c’est cette association qui avait déjà rédigé le socle commun avant la Primaire Populaire, en mars et avril 2021. Elle aura donc vécu 10 mois jusqu’à mars. 

Revenons à notre objectif premier. On avait deux possibilités : soit dissoudre, ce qui était la première intention parce que quand on a fondé l’association elle était à durée limitée et devait se dissoudre au 25 février 2021. La deuxième solution était de s’engager dans la campagne présidentielle en essayant de soutenir quelqu’un ou quelqu’une pour différentes raisons. On a exclu la consultation de base car c’était trop couteux et que l’on avait plus d’argent pour l’organiser, c’est pour ça que ça a beaucoup choqué mais on avait pas les moyens de consulter de nouveau 300 000 personnes.

On s’est donc resserré sur un conseil d’administration représentatif parmi lequel il avait des bénévoles tirés au sort,  des bénévoles élus par des responsables de groupes locaux. Il y a donc plus de 30 personnes qui sont de tout le territoires et qui sont paritaires, donc il y a un vrai panel représentatif qui a délibéré pendant 5 heures avec une note de 16 pages qui comparait les options qui s’offraient à nous et qui a donc choisi de soutenir la campagne de l’union populaire pour trois raisons.

Un système politique à l’agonie qui ne veut pas faire la place à la démocratie directe et à la participation citoyenne.

La première est que l’impératif c’est de changer les règles. Donc de passer à la VIème République, de sortir des parrainages des élus et de passer aux parrainages citoyens, or le seul parti qui prône ces choses-là c’est La France Insoumise. La deuxième raison c’est le vote utile. On a créé 2022 ou jamais car c’est la seule écurie câble de se qualifier au second tour mais aussi de gagner la présidentielle. Et enfin, la troisième raison c’est le rassemblement qui a déjà commencé autour de l’union populaire, autour des écolos et des socio-démocrates qui ont déjà rejoint les rangs de La France Insoumise. Voilà ce qu’il s’est passé ce week-end.

Profils de mérite du vote par jugement majoritaire sur la stratégie après l’abandon de Taubira / Source : La Primaire Populaire

Comment vous interprétez le fait que Christiane Taubira n’ait pas reçu ses 500 parrainages ? N’est-ce pas là la plus grosse désillusion liée aux grosses institutions et aux règles institutionnelles qui ont pu frapper la Primaire Populaire ? `

Oui. Je pense qu’il y a une part d’impréparation de son équipe, il y a une part d’impréparation de notre part sur la collaboration post-investiture où on s’est un peu retrouvé mutuellement en rase campagne sans trop savoir comment opérer et il faut dire que ni elle ni nous n’avions vraiment de moyens au lendemain du vote. Mais surtout pour moi la part majoritaire c’est celle d’un système politique à l’agonie qui ne veut pas faire la place à la démocratie directe et à la participation citoyenne et qui fait filtre de l’initiative. 

Comment avez-vous collaboré avec ce mouvement, avec ses équipes, aviez-vous une influence ? 

L’équipe de madame Taubira nous a proposé de rejoindre très tôt son organigramme, on a donc nommé un agent de liaison qui n’était pas un visage visible de la Primaire Populaire pour maintenir notre indépendance et garder notre rôle. Et donc on a envoyé le nouveau directeur politique qui s’appelle Victor Grezes. 

L’idée de la Primaire Populaire, il ne faut pas oublier que c’est rassembler pour gagner.

On avait plusieurs formes de contributions notamment sur la mobilisation puisque nos groupes locaux faisaient campagne pour Christiane Taubira, on a organisé deux événements pour elle dont un avec tous les artistes qui soutenaient la Primaire Populaire et puis on a fait passer plusieurs appels à notre base, qui est assez importante, de plus de 467 000 personnes, pour rejoindre sa campagne et la soutenir. 

C’est vrai que le temps est passé et a rendu de plus en plus impossible sa qualification. Je pense qu’au-delà du systèmes des partis qui ne souhaitaient pas que cette initiative citoyenne réussisse, donc ni l’initiative ni sa candidate, il y a eu aussi une désillusion sur le rassemblement. C’est à dire que le rassemblement était devenu un préalable pour nombreuses initiatives et notamment le serment de Romainville, tant qu’elle ne donnait pas de feuille de route pour le rassemblement, elle n’arrivait pas à embarquer les personnes qui nous avaient soutenus depuis des mois. Notamment le serment de Romainville, ils avaient dit, nous on est prêts à soutenir la personne qui remporte la primaire populaire à condition que cette personne nous donne une feuille de route pour rassembler et nous montre comment elle va s’y prendre, or, ce n’est pas ce que Christiane Taubira a fait. 

Maintenant que Christiane Taubira s’est retirée est-ce que vous allez adopter la même stratégie avec Jean-Luc Mélenchon ou allez-vous rester en retrait ? 

Il y a une campagne très intense à mener pour se qualifier au second tour et la situation est très différente parce que les Insoumis sont plus prêts que ne le sont les autres écuries, prêts à concourir, à gagner et à gouverner. La grosse différence aussi c’est que nous aussi on est davantage prêts car on a compris qu’on avait besoin d’une plus grande articulation entre les équipes, plus besoin d’anticipation et aussi d’une prise d’initiative. C’est-à-dire qu’il faut un cadre de collaboration et ensuite il faut que chacun agisse en appelant à voter et à se mobiliser. On espère donc jouer ce rôle dans les 5 premières semaines.

Leurs différences sont plus importantes que le changement climatique, la justice sociale ou même la guerre en Ukraine.

La campagne officielle a commencé ce matin donc cela va prendre un visage plus identifiable que de soutenir une candidature qui n’est pas perçue comme une candidature de plus et qui est aussi une candidature qui a déjà beaucoup d’adhésion. 

Comment a été reçu ce choix de rejoindre JLM ? 

Très mal. 

Mais pourquoi selon-vous ? 

Alors l’idée de la Primaire Populaire, il ne faut pas oublier que c’est rassembler pour gagner. C’était dans nos statuts, dans notre ADN, dans nos feuilles stratégiques. On a pris acte de l’échec du rassemblement. Contrairement aux partis politiques classiques il faut dire la vérité : il y a un échec du rassemblement. On a pas réussi à rassembler, on a essayé tous les moyens possibles, le sitting, la conviction, la persuasion, la pétition, la mobilisation, mais ils ne veulent pas se rassembler. Ils considèrent que leurs différences sont plus importantes que le changement climatique, la justice sociale ou même la guerre en Ukraine. Ils considèrent que leurs différences justifient qu’ils arrivent au premier tour en l’occurrence à six puisque sur douze candidats, six sont de gauche aujourd’hui, dont deux d’extrême-gauche.

La gauche n’est pas tout à fait claire sur le fait qu’une partie d’entre elle a des intérêts dans l’oligarchie.

A partir de là, ce n’est pas parce que l’on a raté une partie de l’objectif qui était de rassembler qu’on doit rater le second qui est de gagner. Ce que je pense aujourd’hui c’est qu’il y a un mélange de deux types d’agression, il y a une minorité de gens de bonne foi qui aurait préféré qu’on consulte mais qui ne comprennent pas ou n’entendent pas qu’on a pas les moyens financiers ou techniques de le faire. Puis je pense qu’il y a une très grande majorité de personnes de mauvaise foi qui se cache derrière la critique du processus pour en fait critiquer le résultat et trouvent ça aberrant que de fait, nous soutenions la personne qui est arrivée troisième du scrutin initial. Le scrutin posait une question donnée à un moment donné, et que la question ne se pose plus du tout dans les mêmes termes aujourd’hui.

Oui on sait très bien que Yannick Jadot était deuxième du scrutin et Jean-Luc Mélenchon troisième. On peut aussi retourner que Jean-Luc Mélenchon avait plus d’une moitié de votes favorables à la primaire, 53% et qu’il est donc dans un champs des possibles qui est tout à fait acceptable. C’est pas comme si on avait soutenu Pierre Larrouturou ou Anne Hidalgo. Il faut avoir cela en tête. 

Profils de mérite de Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon lors du vote d’investiture de la Primaire Populaire / Sources : La Primaire Populaire

Je pense que le choix qui est critiqué au fond c’est que une grande partie de la sociale démocratie est dans le tout sauf Mélenchon parce qu’elle a peur d’une gauche de rupture qui de fait touche en partie aux privilèges et à l’oligarchie de toute une partie du système. Et je pense que la gauche n’est pas tout à fait claire sur le fait qu’une partie d’entre elle a des intérêts dans l’oligarchie. Parce que je pense que la France est une oligarchie. 

C’est une oligarchie parce qu’il y a un espace informel de très grandes familles qui financent les médias, les partis politiques, qui sont proches d’Emmanuel Macron, qui envoient des lobbies pour influencer les lois, et qui font obstacle aux décisions d’intérêt général comme celle d’interdire le glyphosate ou les pesticides et qui font pression sur l’Union Européenne et ça c’est une réalité. Même si on les régule, les lobbies sont extrêmement puissants et solides. Quand on voit ce qu’ils ont fait à Nicolas Hulot ou à la loi climat, c’est quand même un sujet majeur. 

Et donc, je crois que la priorité maintenant c’est de sortie de cette oligarchie et que ça va demander du temps et de l’énergie mais on va y arriver. 

Comment, sur le terrain, réussir à faire corps, mobiliser et unir les militants de la Primaire Populaire et de la France Insoumise, bien que ces derniers ont pu être hostiles ?

Les Insoumis on clairement été les plus mobilisés à la fin surtout quand il y a eu cette pseudo affaire de la video qui n’était pas une fuite mais une vidéo publique sur notre chaine Youtube. C’est incroyable comment les journalistes n’ont pas fait leur travail sur ce sujet puisque c’était la stratégie officielle de la primaire populaire. Je peux comprendre que le désespoir ça choque mais c’est le reflet du désespoir de jeunes qui veulent absolument gagner cette présidentielle. A partir de la je pense que les Insoumis, pour une partie d’entre eux, ont regretté la tournure que ça a pris. Emmanuel Bompard avait déjà eu des mots très clairs dans Médiapart ou il condamnait la violence des réseaux sociaux. 

Pour moi ça suffit. Et j’ai fait un thread aussi là-dessus, on est sans rancune sur le fait que l’impératif de gagner vaut plus et mieux que tout le reste et notamment que nos égaux blessés. C’est vrai que pour mois ça a été très difficile la charge de la France Insoumise mais je trouve que cette frustration a moins d’importance que la possibilité pour la France Insoumise de se qualifier au second tour. Et surtout, qu’est-ce que ça veut dire au-delà du fait que Mélenchon se qualifie au second tour ? Cela veut aussi dire le renvoi de l’extrême droite à sa place. 

Parce qu’aujourd’hui elle est la grande favorite pour ce second tour et il s’agit de sortir l’extrême droite du jeu et de reprendre le leadership de l’opposition. 

Qu’est-ce que pourra concrètement apporter la Primaire Populaire à Jean-Luc Mélenchon ? Comment pourriez-vous l’aider au-delà de lui apporter votre soutien ? 

Il y a d’abord les appels qui vont être envoyés à la base, plusieurs fois pour expliquer la situation, pour donner un peu des appels, des perspectives pour s’engager. Il y a nos groupes locaux, il y en a 120 qui pourront faire campagne, tracter, faire du porte-à-porte et utiliser les techniques de mobilisation que nous on utilise, qui sont les recrutements de rue, c’est a dire engager une conversation avec quelqu’un dans la rue, garder leur contact puis les rappeler. C’est beaucoup plus efficace en termes de transformation que le flyer. 

Puis on pense aujourd’hui qu’en termes d’images on peut apporter, pas parce que c’est un gros mouvement mais parce que c’est un mouvement qui je pense est plus au centre de la gauche donc rassembleur et qui a été soutenu provisoirement par Hidalgo puis par Christiane Taubira, des gens éminents du monde de l’écologie, etc… Et ces personnes-là vont donner je pense à Jean-Luc Mélenchon une image plus acceptable, plus lisse, plus rassembleuse et accentuer le vote utile. 

Comme Mélenchon est à 4 points du second tour, il a fait 8 points en mars il  y a 5 ans, on peut espérer que ce mois de mars sera un grand cru. Donc là c’est bien, c’est juste avant le premier tour, il peut y avoir une belle dynamique qui s’engage, de croissance. Je vois bien avec le vote utile à gauche plus quelques abstentionnistes, une bonne surprise pour Mélenchon. 

Est-ce qu’on peut gagner sans union ?

Je l’ai pensé pendant des mois et je le pense toujours un peu en partie. C’est que le rassemblement s’opère un peu autour de Jean–Luc Mélenchon et l’Union Populaire. Les écologistes et les socio-démocrates nous ont rejoint et nous on fait partie de ce rassemblement.

Qu’est-ce que ça a été pour vous cette expérience de la Primaire Populaire ?

Beaucoup de violence. J’ai l’impression que le plus gros problème politique aujourd’hui il n’est pas légal ou systémique, même s’il l’est aussi. Il est psychologique ou cognitif. Je pense la culture politique doit vivre un vrai travail détox d’un certain nombre de vices qui la caractérise. Et la plupart de ces vices ne sont pas dans les pratiques mais dans les attitudes ; le cynisme, beaucoup de cynisme, la défiance permanente, la compétition, la confrontation…

Les sacrifices ne sont utiles que lorsqu’ils sont consentis.

C’est un cadre culturel et cognitif qui fait que tant qu’on ne sort pas de cela, mon interlocuteur en face ne peut pas parler sans être soupçonné d’avoir un agenda caché ou de nourrir des intérêts personnels ou encore de fonctionner aussi pour des intérêts matériels, car le matérialisme en politique est omniprésent aujourd’hui, on va chercher sa propre vanité, le pouvoir, la gloire. Tant qu’on ne libère pas la politique de cela, on ne pourra pas jamais faire de la politique autrement.

Après il y a les règles du jeu qui participent à cette culture là. Il faut alors changer le financement de la vie politique, instaurer le bon pour l’égalité démocratique comme le propose Julia Cagé. Il y a un certain nombre de choses incluant celles-ci qui sont indispensables à mettre en œuvre d’urgence, une constituante pour écouter les français sur un projet de société. Mais aujourd’hui il y a un très gros travail à faire. 

Quand j’apporte une explication de la décision auprès des leaders des parties du NPA à Anne Hidalgo, personne ne me croit. Et ce n’est pas parce que c’est moi mais parce qu’ils ne se croient pas entre eux, parce qu’ils mentent. Et dès lors qu’ils mentent, ils se disent que les autres font pareil. Il y a donc vraiment un problème qui est d’abord culturel et une culture politique entièrement à refaire basée sur le fait de privilégier l’idéalisme au cynisme, la gratuité au matérialiste, le collectif à l’individu, la rétribution symbolique à la rétribution matérielle…

Ça m’a aussi appris que les sacrifices ne sont utiles que lorsqu’ils sont consentis. 

On a parlé de l’avenir de la primaire populaire mais alors, vous ? 

Je vais d’abord dormir.

Puis je déménage bientôt. Je vais soutenir une jeune non alignée aux législatives que je vais aider à gagner en lui prêtant mes compétences et mon temps. Je vais me battre là où je suis, notamment sur les réseaux pour essayer de qualifier l’Union Populaire aux deux prochains tours. Je n’irai pas aux législatives à titre personnel même si on me pose la question tous les jours. Je ne sais pas ce que je ferai à partir du mois de juillet. Si la gauche échoue, je pense qu’il y aura un vrai mouvement de résistance à organiser et si elle l’emporte, je me tiendrai à disponibilité pour aider. 

La Primaire Populaire, à refaire ?

On verra. Probablement. Ce qu’il faut c’est que les citoyens s’emparent de la chose publique, ça c’est indispensable. Il faut que les citoyens fassent de la politique et c’est très dur. Il faut que la politique ne soit ni affaire de professionnels, ni affaire de parti ni de candidat. 

Même si vous ne l’aimez pas et que vous avez des critiques, mais que vous croyez qu’il y a une urgence sociale et climatique, votez Jean-Luc Mélenchon !

En conclusion, la Primaire Populaire c’était une belle expérience ? 

Oui. J’ai parlé de la politique comme quelque chose d’extrêmement violent mais s’il y a bien une chose qui reste pour moi c’est bien le groupe avec lequel on a travaillé ce projet, qui est un groupe de jeunes dont la moyenne d’âge est de 24 ans et c’est selon moi formidable. Ils ont secoué la présidentielle et c’est génial alors qu’ils n’avaient pas forcément de ressources. On est partis de zéro, on a fait une levée de fonds et je pense que les amitiés vont rester. 

550 000 ça ne suffit pas à changer les choses ? 

Et non malheureusement. Vous vous rendez compte,  c’est la plus grosse masse de citoyens réels en plus car tout le monde sait que les 600 000 de Zemmour c’est faux. Là on a quelque chose de sécurisé avec trois moyens de sécurité dont une carte bancaire.  

Comment vous en êtes venus à faire ce choix du vote par jugement majoritaire ?

Ca nous est paru comme une évidence assez tôt parce que c’était une innovation démocratique que l’on souhaitait défendre et évite le vote par défaut. Comme on voulait vraiment quelque chose de consenti, c’était une évidence. Fiers de l’avoir utilisé et très contents d’avoir contribué à sa promotion. 

Avez-vous un mot de la fin ? 

Même si vous ne l’aimez pas et que vous avez des critiques, mais que vous croyez qu’il y a une urgence sociale et climatique, votez Jean-Luc Mélenchon ! Ce n’est pas lui le problème, c’est l’Avenir en commun qui compte. C’est le meilleur programme, travaillé par le plus grand nombre de personnes et aujourd’hui si on a fait ce choix difficile qui nous vaut beaucoup d’insultes et de menaces, on ne regrette pas. Il y a des sacrifices utiles et en l’occurrence celui-ci est consenti.