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Un nouveau variant du coronavirus, le nouveau défi des pays vaccinés

Un nouveau variant sévit en Europe. Nommé Omicron, il est devenu depuis le mois de novembre 2021, l’épicentre de l’épidémie du coronavirus selon l’OMS.

Retour sur la succession de variants

Pour la deuxième fois depuis le début de la crise sanitaire, un variant du coronavirus est né en Afrique du Sud. Au mois de septembre 2020, le variant Alpha a été découvert au Royaume-Uni, entraînant le deuxième confinement des Français.  Quelques semaines plus tard, le variant Beta a été découvert en Afrique du Sud. Contrairement à son homologue anglais, ce variant n’a pas été à l’origine de beaucoup de contaminations en France métropolitaine, sévissant plutôt dans les territoires d’outre-mer.  Le variant Gamma, découvert en novembre 2020 au Brésil a été jugé préoccupant par l’OMS mais n’a pas fait rage en France. Ensuite, le très connu variant Delta a fait son apparition en Inde en octobre 2020, causant une nouvelle vague épidémique dans le monde entier. Il fait son entrée en Europe par le Royaume-Uni à partir du mois de février 2021.

Aujourd’hui un nouveau variant a été découvert en Afrique du Sud. Il est intéressant de souligner qu’il s’appelle Omicron, et non Nu ou Xi, les lettres suivantes dans l’alphabet grec. Aux yeux de l’OMS, qui a renommé les variants par des lettres pour éviter toute discrimination, le variant « NU » aurait été trop proche du mot anglais « new ». Aux yeux de l’OMS, le variant « Xi » est trop proche du nom chinois Xi, notamment porté par le président chinois Xi Jinping.

On dénombre aujourd’hui quelques cas de ce variant en Europe. Depuis la fin du mois de novembre, les annonces de cas liés au variant se multiplient : un cas a été détecté en Belgique, un autre en Allemagne. Au moins trois cas ont été recensés au Royaume-Uni tandis que l’Italie déclare qu’un Italien revenant du Mozambique a été testé positif au variant Omicron. Les Pays-Bas quant à eux déclarent que sur les 624 passagers des avions revenants d’Afrique du Sud, 61 ont été contaminés par le coronavirus, dont 13 par le variant Omicron. En France, 8 cas sont à ce jour suspectés, tandis que le Japon ferme ses frontières pour lutter contre le variant. Ce dernier a également traversé l’Atlantique puisque le Canada déclare son premier cas. 

Pour Vincent Maréchal, professeur en virologie, ce n’est pas un hasard que l’Afrique du Sud soit encore une fois le berceau d’un variant du coronavirus. Au micro d’Europe 1, V. Maréchal souligne que les Sud-Africains sont particulièrement atteints par le virus du SIDA, le VIH. Ce dernier attaque le système immunitaire des personnes contaminées, les rendant moins résistantes aux infections. Cette faiblesse permet au coronavirus de trouver les failles du système immunitaire humain afin de se développer pour atteindre des formes plus résistantes. L’ONG Médecins sans frontières estime qu’en 2018, 7,7 millions de Sud-Africains vivent avec le SIDA. Ce qui représente environ 13,5% de la population nationale. Les luttes contre le SIDA, le coronavirus et la tuberculose, sont les enjeux sanitaires majeurs du pays.

Les réactions des pouvoirs publics face au variant Omicron

Reconfiner ou ne pas reconfiner ?

Depuis le mois de septembre 2021, les pays d’Europe ont adopté de nouvelles restrictions face à la reprise épidémique. Ainsi, le 19 novembre, les Autrichiens ont été confinés jusqu’au 10 décembre au moins, et tous les commerces jugés non essentiels ont été fermés. L’Autriche avait d’abord essayé de ne confiner que les individus non-vaccinés, mais a ensuite dû durcir cette décision, en raison des mouvements sociaux et du nombre de cas qui ne baissait pas, étendant la mesure à toute la population. Le 19 novembre, le gouvernement autrichien a annoncé que la vaccination deviendrait obligatoire à partir de la mi-février.

Les Pays-Bas adoptent une méthode moins stricte pour lutter contre la nouvelle vague épidémique. Les magasins non-essentiels devront fermer à 18h et les magasins alimentaires devront fermer à 20h. Le gouvernement a également annoncé la fermeture des grands magasins, et a interdit les regroupements, comme le match de qualification de la coupe du monde de football opposant les Pays-Bas à la Norvège. 

La Belgique instaure un couvre-feu à partir de 23h, interdit le public pour les manifestations sportives à l’intérieur mais n’impose aucune restriction quant au nombre de personnes qu’un belge peut fréquenter.

Le retour en force des gestes barrières

Le Royaume-Uni, un des seuls pays d’Europe à avoir levé les restrictions sanitaires, tel que le port du masque et les gestes barrières, a enregistré deux cas de contaminations liées au variant Omicron. En réponse à celles-ci, Boris Johnson annonce que le masque va devoir être porté par les Anglais dans les grands magasins, mais pas dans les transports ou dans la rue. Le Premier Ministre a également émis quelques réserves, en indiquant aux Anglais qu’il était encore impossible de savoir si le vaccin protège contre cette forme du virus. 

Le chef du gouvernement a également annoncé un durcissement des conditions d’entrée sur le territoire britannique. En effet, à partir du 27 novembre, les ressortissants de pays classés « orange » par le Royaume-Uni (dont la France) devront effectuer un test PCR à leur entrée sur le territoire et s’isoler jusqu’au résultat. Avant cela, les ressortissants de ces pays qui présentaient un schéma vaccinal complet étaient exemptés de ce test PCR et ne pouvaient faire qu’un test antigénique. Il est important de souligner que cela a un coût important pour les voyageurs vaccinés, puisqu’un test antigénique coute minimum 20£ (environ 23€) alors qu’un test PCR coute minimum 70£ (environ 83€).

Jamais deux sans trois

En France, aucune annonce de ce type n’a été formulée par Olivier Véran dans sa conférence hebdomadaire de jeudi. Il n’était pas question, il l’a dit lui-même, de fermeture anticipée, de couvre-feu ou même de confinement. Ses annonces concernant uniquement le passe sanitaire. Le Ministre de la santé et des solidarités a indiqué aux Français que le contrôle du passe sanitaire dans les lieux où il est obligatoire allait être renforcé. Il a aussi indiqué qu’à partir du 15 janvier 2022, le passe sanitaire allait être soumis à une troisième dose pour être valide. Ce délai pourra être rallongé pour les personnes dont la deuxième dose de vaccin date de moins de cinq mois le 15 janvier 2022. Le gouvernement français mise donc sur la vaccination pour faire face contre la COVID-19 et sur le passe sanitaire pour inciter les Français à se faire vacciner et ainsi passer outre cette cinquième vague sans devoir prendre de mesure de restriction des libertés. Mais pour combien de temps encore ?