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L’ONU enquête sur des adoptions d’enfants ukrainiens en Russie

L’ONU enquête sur l’envoi supposé d’enfants ukrainiens vers la Russie, où ceux-ci seraient ensuite proposés à l’adoption à des familles russes, a indiqué mercredi la Haute-commissaire aux droits de l’homme.

Des enfants auraient été enlevés dans des orphelinats pour être ensuite offerts à l’adoption en Russie

S’exprimant devant le Conseil des droits de l’homme, dont la 50ème session a lieu actuellement à Genève, Michelle Bachelet a expliqué que ses services « se penchaient sur les accusations de déportations forcées d’enfants de l’Ukraine vers la Fédération de Russie ».

Selon ces accusations, certains enfants auraient été « enlevés dans des orphelinats pour être ensuite offerts à l’adoption en Russie », a-t-elle dit.

Le Haut Commissariat aux droits de l’homme n’est pas en mesure de confirmer ces accusations, ni le nombre d’enfants concernés, a complété Michelle Bachelet.

Ce sont plusieurs milliers d’enfants qui sont supposés avoir été déplacés d’Ukraine vers la Russie depuis le début de l’invasion lancée fin février par Moscou.

En mars, l’ONU attirait déjà l’attention sur le risque d’adoption forcée d’enfants ukrainiens, en particulier les quelque 91.000 qui vivaient dans des pensionnats au début du confit – pour la plupart dans les régions de l’Est du pays en guerre depuis 2014.

« Nous sommes inquiets des intentions supposées des autorités russes de permettre le déplacement d’enfants ukrainiens vers des familles vivant en Fédération de Russie, qui ne semblent pas inclure de mesures de regroupement familial, ni respecter le meilleur intérêt de l’enfant », a dit Mme Bachelet face au Conseil.

« Nous continuerons a suivre la situation de près », a-t-elle conclu.

« L’adoption ne devrait jamais avoir lieu pendant ou immédiatement après une situation d’urgence » humanitaire, avertissait cette semaine le directeur régional du Fonds de l’ONU pour les enfants (UNICEF) pour l’Europe et l’Asie Centrale, Asfhan Khan.

Ces enfants ne peuvent être présumés orphelins, « toute décision de déplacer un enfant doit être fondée sur son intérêt supérieur et tout déplacement doit être volontaire », disait-elle.

Concernant les enfants « qui ont été envoyés en Russie, nous travaillons étroitement avec des médiateurs et des réseaux pour voir comment nous pouvons documenter au mieux ces cas », expliquait Mme Khan, ajoutant qu’il n’était actuellement pas possible d’avoir accès à ces enfants.

Le Tote Bag avec l’AFP