Catégories
Musique

Orville Peck, Pabblo Vittar, 100 Gecs… Le meilleur des dernières sorties musicales

De la country queer et cuir, de la house brésilienne et Danny de Vito qui mange des burritos… La rédaction du Tote Bag a retenu pour vous le meilleur de l’actualité musicale !

Orville Peck – Bronco

Un masque de franges à la Lone Ranger, une esthétique americana queer et camp et des textes sur ses amours homosexuels : lorsque Orville Peck a débarqué sur la scène country en 2019 avec Pony, le personnage et sa subversion des codes du cow-boy à la sauce Brockback Mountain ont parfois éclipsé la grande qualité de son album. Il est vrai que la musique destinée aux (rares) bars gays de Nashville ne courent pas les disquaires et que ce genre reste prisé d’un public plutôt… conservateur, disons.

Mais le Sud-Africain a plus de cordes à son arc que le mystérieux personnage qu’il incarne : sa voix de baryton à la Elvis porte des textes vulnérables dont la sincérité ne souffre aucunement de la théâtralité de l’esthétique. Il faut dire que Peck est habitué aux grands écarts, capable à la fois de partager la scène avec la légende canadienne de la country Shania Twain que d’enregistrer un duo avec la drag queen Trixie Mattel. 

Et si l’appréhension de l’étape du second album et le confinement l’ont plongé dans une dépression qui, selon ses dires, aurait pu déjà mettre un terme à sa carrière, le résultat est largement à la hauteur des attentes. A l’heure de la « bro-country » un peu beauf, la poésie de l’ensemble et les influences puisées dans le rock psychédélique californien font mouche. Mais au-delà des étiquettes, en montrant au monde qu’il est un Bronco (un cheval sauvage des plaines américaines), Orville Peck a surtout prouvé qu’il n’était pas un  » one trick pony « .

Pabblo Vittar feat. Rina Sawayama – Follow Me

Nombreuses sont les drag queen à avoir tenté de lancer leur carrière musicale, mais peu l’ont aussi bien réussie que le Brésilien Pabblo Vittar. Son flair pour moderniser plusieurs sous-genres de la musique électronique brésilienne fait ainsi autant parler que ses looks et sa voix. Pour s’en convaincre, il suffit de le voir sur scène à Coachella cette année, multipliant les prouesses vocales et rejoint par la talentueuse Rina Sawayama pour leur nouvelle collaboration,  » Follow Me « .

Si les mélodies accrocheuses et les notes (très) aiguës s’enchaînent pendant toute la durée du morceau, c’est la qualité de la production et ses multiples influences qui retiennent le plus l’attention : carioca, house brésilienne… Le tout a toute sa place dans les ballrooms les plus branchées du monde entier, mais aussi dans votre playlist, pour transformer chacun de vos trajets en catwalk. 

100 Gecs – Fritos and Doritos

Difficile de faire plus clivant que la musique du duo californien 100 Gecs : chipmunks inaudibles aux paroles imbéciles pour les uns, figures de proue de la contre-culture hyperpop aux productions ciselées pour les autres, Laura Les et Dylan Brady ne laissent personne indifférent. Reste que leur premier projet, 1000 gecs, leur a apporté une armée de fans et un grand succès critique, les propulsant contre toute attente dans le mainstream. 

Pour ce deuxième teasing de leur prochain album, 10000 gecs, le duo laisse tomber leurs voix haut-perchées mais pas leur énergie ni l’absurdité des paroles, pour un résultat résolument punk. Et si l’introduction fait penser à une musique du jeu vidéo Splatoon, l’instrumentale finit par rappeler du ska. Un nouveau virage musical enthousiasmant, qui nous donne envie de répéter ces paroles profondes :  » Cheetos, Doritos, and Fritos, mosquitos I’m eating burritos with Danny Devito. « 

Mais aussi :

  • Les punks russes de Pussy Riot reviennent pour une collaboration résolument provocatrice avec l’américaine Slayyyter, nommée  » Hatefuck « . C’est barré, c’est osé, et on préfère ça à leurs drops de NFTs. Un conseil cependant : éloignez les enfants si vous voulez regarder le clip.
  • Si vous avez besoin d’un petit bol de tristesse, on vous conseillera plutôt le dernier single de Phoebe Bridgers,  » Sidelines « . Avec ses petits côtés indietronica, son vocoder et ses paroles qui visent juste (« Had nothing to prove / ’Til you came into my life / Gave me something to lose »), ne passez pas à côté.
  • Carly Rae Jepsen est de retour avec  » Western Wind  » ! Après avoir revitalisé la synth-pop avec ses derniers projets, tous salués par la critique, la canadienne opère un virage musical et stylistique vers le psychédélique des années 90 qui n’est pas sans rappeler celui de Lorde avec Solar Power. Un résultat planant et attachant, parfait pour le printemps.