Lady Gaga, Rina Sawayama, Muna… Les meilleures sorties de la semaine !

Metallica réinventé, Lady Gaga qui plonge dans la scène underground, un nouvel hymne lesbien… Le Tote Bag vous présente les sorties à retenir de la semaine !

Rina Sawayama – Enter Sandman

Cette semaine a vu l’arrivée dans les bacs de l’album-hommage The Metallica Blacklist, un projet gargantuesque réunissant 53 titres et presque 70 artistes de renom pour commémorer les trente ans du fameux Black Album du groupe mythique. Si chacun donne une interprétation très personnelle d’un des douze tracks initiaux, il faut reconnaître qu’il y a à boire et à manger dans cette très longue compilation qui s’étend sur quatre disques et plus de quatre heures d’écoute ininterrompue. 

Si la reprise trap-raggaeton de « Wherever I May Roam » par J. Balvin n’est pas notre tasse de thé, on peut toujours se rabattre sur l’interprétation aérienne et à contre-pied de « Nothing Else Matters » par Phoebe Bridgers ou la revisite flamenco entièrement instrumentale de « The Struggle Within » par le duo mexicain Rodrigo y Gabriela, qui clôture l’album. 

Mais le bijou de l’album, c’est peut être la cover du culte Enter Sandman par la pop-star sino-britannique Rina Sawayama. Produite par Clarence Clarity, l’homme déjà derrière la majorité des tubes de son excellent album Sawayama l’année passée, la reprise parvient à garder l’essence de l’original tout en l’emmenant sur le terrain du rock industriel et du métal alternatif, tandis que Rina délivre une de ses meilleures performances vocales. 

Lady Gaga et Dorian Electra – Replay

Ce n’est pas tous les jours qu’un album de remix parvient à faire parler de lui, mais Dawn of Chromatica est parvenu à capter l’attention des aficionados de musique électronique expérimentale et d’hyperpop. En s’associant à des artistes underground (et pour la plupart queers) issus de ces scènes musicales émergentes pour remixer son album de l’année passée, Chromatica, Lady Gaga permet à sa musique d’aller sur des territoires extravagants qui collent finalement terriblement bien à l’image alternative qu’elle arbore depuis le début de sa carrière.

En témoignent par exemple la version chargée en émotion du single « 911 » par le créateur du label PC Music, A.G. Cook, et sa collaboratrice régulière, la pop-star repentie Charli XCX, ou encore le voyage musical que constitue le remix de « Sine From Above », dans lequel Mood Killer s’amuse sur la voix d’Elton John avec des bruitages absurdes avant que Lil Texas ne vienne achever le morceau sur un drop speedcore. Au fur et à mesure de l’album, les sous-genres et les collaborateurs de talent se relaient ainsi avec très peu de moments de répit.

Mais la pépite du disque, c’est peut-être la revisite de « Replay » par l’artiste genderfluid Dorian Electra. En mélangeant musique électronique et nu-metal, rappelant ainsi un peu l’esthétique « edgy  » de son dernier album My Agenda, iel apporte une nervosité et une noirceur inédite à la chanson initiale. Une pépite hyperpop qui résume bien cette virée réussie hors du mainstream. En résulte l’album le plus gaga de la discographie de Lady Gaga. 

Muna et Phoebe Bridgers – Silk Chiffon

C’est fait ! La connexion entre le groupe pop-rock Américain Muna et la chanteuse indie-pop Phoebe Bridgers est sortie et ne déçoit pas. « Silk Chiffon » rappelle parfois la pop aérienne du début des années 2000, mais avec des paroles touchantes sur l’amour entre femmes. Décrit par le groupe comme un hymne  » saphique, léger et coloré  » sur lequel avoir  » son premier baiser « , le single bénéficie d’un clip rendant hommage au classique LGBT But I am a cheerleader, une comédie de 1999 dans laquelle une lycéenne est envoyée en thérapie de conversion. Un film qui a aussi récemment reçu les compliments de l’acteur Elliot Page puisqu’il lui aurait permis de surmonter sa  » honte  » d’être transgenre.

Sega Bodega – only seeing God when I come

Sega Bodega est un artiste expérimental irlandais, co-fondateur du label anglais underground NUXXE avec les musiciennes françaises COUCOUCHLOÉ et Oklou et la rappeuse anglaise Shygirl. Associant r’n’b avant-gardiste et musique électronique post-moderne, le producteur et chanteur prépare la sortie de son deuxième album, Luci, avec ce nouvel extrait déchirant. Semblant chanter à l’élu•e de son coeur ses doutes quant à la possibilité de leur bonheur à deux, l’artiste répète qu’ils  » n’iront pas au paradis  » au rythme d’un beat entêtant : «  Heaven is a place we won’t go / I can feel it fading, for sure / Hanging at the gate of your love / I’ll be waiting for forever « . Une pépite à découvrir et réécouter. 

Mais aussi…

• Troye Sivan est de retour avec un bop. « Angel Baby » est probablement l’un des meilleurs morceaux du chanteur australien, une ballade synth-pop très rétro mais qui ne cède pas à la facilité pour autant. Sur le visuel accompagnant la sortie, Troye exhibe gracieusement son jock-strap tout en chantant son amour au garçon qui partage sa vie.
  
• Lorde revient plus rapidement que prévu ! Trois semaines après le décevant Solar Power, la chanteuse néo-zélandaise, qui a plutôt l’habitude des pauses de quatre ans, dévoile un EP reprenant cinq titres phares de son album en langue maori. De quoi apporter un nouvel intérêt  à ces chansons, par ailleurs bien sélectionnées, faisant ironiquement de ce Te Ao Mārama une écoute bien plus agréable que l’album initial. Tous les bénéfices de cet EP seront reversés à deux associations caritatives néo-zélandaises. 
• Lana del Rey continue de teaser son prochain album Blue Banisters, prévu pour le 22 Octobre prochain, avec le single « Arcadia ». Clairement une de ses meilleures performances vocales, le morceau est très efficace et accompagné d’un clip sobre. Celui-ci se termine en dévoilant un interlude qui laisse songeur, un remix trap de la BO culte d’Ennio Morricone pour le Bon la Brute et le Truand. Peut être que l’album nous réserve plus de surprises qu’escompté.