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Littérature

L’été du Tote Bag : Recommandations littéraires

Pour célébrer le début de l’été en ce 21 juin festif, la rédaction de la rubrique littérature vous a concocté un article avec toutes les recommandations littéraires des rédacteurs ! Préparez-vous à voyager dans le temps et l’espace avec ces oeuvres sélectionnées avec soin par la rédaction.

Suzanne 

Couverture du roman Moonrise, Sarah Crossan, Bloomsbury, 2018

Une recommandation pour les amateurs d’émotions fortes : Moonrise, Sarah Crossan

Vivre cet été comme si c’était le dernier, c’est une idée que l’on entend souvent dans la bouche des adolescents… Une perspective qui semblerait presque hédoniste, sauf que pour Joe, le memento mori est à prendre au pied de la lettre: son frère Ed a été condamné à mort, et les deux mois qui arrivent pourraient bien être les derniers qu’ils aient à partager ensemble. Comme à son habitude, Sarah Crossan délivre dans Moonrise une tranche de vie bouleversante sur une adolescence qui s’évade, sur la rage mal contenue qui vient avec, et l’importance d’essayer de comprendre ceux qu’on aime. Un portrait bouleversant de l’Amérique que l’on réserve aux condamnés et à leurs familles.

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Une recommandation pour celleux qui veulent pouvoir se la raconter à l’apéro : Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage, Maya Angelou

Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage, Maya Angelou, Les Allusifs, 2008

Ville de Stamps, Arkansas, 1931. Maya Angelou a trois ans. A la fin du livre, elle en aura dix-sept. Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage est l’occasion pour nous de revenir sur l’enfance de cette grande activiste: être témoin de ce que veut dire l’enfance, quand on est noire et que l’on grandit dans un Sud ségrégué. Enfilés comme des perles sur un collier, les souvenirs de l’autrice se succèdent, tantôt nostalgiques, tantôt déchirants, mais toujours justes. Dans une écriture poétique et sans détour, Maya Angelou revient sur ses expériences et traumas passés, un témoignage sincère qui la fera connaître sur la scène littéraire et qui lui vaut de figurer dans le classement des cent meilleurs ouvrages de non-fiction confectionné par le Time. 

Source: https://entertainment.time.com/2011/08/30/all-time-100-best-nonfiction-books/slide/i-know-why-the-caged-bird-sings-by-maya-angelou/ 

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Lise

La fille de la piscine, Léa Tourret, Gallimard, 2022

Une recommandation pour celleux qui préfèrent le chlore aux algues : La Fille de la Piscine, Léa Tourret

L’été, la piscine municipale supplante les cafés sans climatisation et les maisons mitoyennes mal isolées. Léna,  s’y rend avec Max, sa meilleure amie et y rencontre deux garçons de leur âge pour lesquels elle développe un intérêt tournant rapidement à l’obsession. Par moments proche du thriller, ce roman dépeint une adolescence désabusée, en quête désespérée de frissons, d’excitation et de stimulation. Pas loin de retrouver le soleil assommant de Bonjour Tristesse de Françoise Sagan, ce roman paru en mai 2022 saura vous captiver, et vous fera observer les baigneurs qui vous entourent d’un œil plus attentif…

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Lucie sous la lune, Margaut Shorjian, Les Enfants Rouges, 2022

Une recommandation pour replonger en colonie de vacances : Lucie sous la lune, Margaut Shorjian

Lorsque l’on décide de l’envoyer contre son gré passer une partie de son été en colonie de vacances, Lucie se fait un point d’honneur à ne pas en profiter. Elle y rencontre cependant Mona, une autre adolescente qui, pour une raison qui lui échappe, s’intéresse tout particulièrement à elle. À travers des références à la spiritualité avec les cartes de tarot ou – dans un cadre plus ludique – au jeu des Loups-garous de Thiercelieux, le lecteur est subtilement exposé à des thématiques diverses telles que le deuil ou des questionnements queer. L’expérience initiatique qu’est la colonie de vacances, nous invite à replonger dans des souvenirs d’étés où la distraction ne tenait souvent qu’aux qualités de narrateur d’un animateur fraîchement diplômé.

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Kenneth 

Oreiller d’herbes de Natsume Sôseki, éditions Picquier, 2018

Une recommandation pour ceux qui aiment écrire : Oreiller d’herbes, Natsume Sôseki

Cette œuvre est un journal, celui d’un peintre poète qui décide de se retirer dans les montagnes. Le titre, Oreiller d’herbes, fait référence aux oreillers des voyageurs japonais faits d’herbes récoltées sur place. Ce poète veut s’éloigner de la société pour ne plus être soumis au rythme effréné d’un Japon en pleine occidentalisation et à l’aube d’une guerre avec la Russie. Loin des hommes, il pense pouvoir atteindre l’insensibilité et ainsi créer une œuvre d’art parfaite. À travers un personnage souvent attachant et parfois un peu ridicule, Sôseki nous enjoint à prendre un pas en arrière pour mieux voir notre monde, mieux le comprendre. Il nous livre ainsi un récit d’une grande poésie mêlant références occidentales, japonaises et chinoises qui surprend le lecteur par sa forme inhabituelle.

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Si le rôle de la mer est de faire des vagues de Yeon-Su Kim, éditions Picquier, 2015

Une recommandation pour ceux qui aiment partir seuls : Si le rôle de la mer est de faire des vagues, Yeon-Su Kim 

Un beau jour, Camilla, jeune adoptée d’origine coréenne, reçoit un six cartons de la part de son père adoptif. Dans ces cartons, toutes les traces de son enfance, parmi lesquelles une unique photo d’elle avec sa mère biologique dont elle ne connaît même pas le nom. C’est alors que démarre sa quête : connaître ses origines, savoir pourquoi sa mère l’a abandonnée, pourquoi elle s’est suicidée. Dans cette photographie d’une Corée encore hantée par la pauvreté et la misère des années 80, l’auteur nous montre l’instabilité profonde de nos identités et l’impossibilité à exister et à se connaître soi-même sans les autres. Connu d’abord pour ses poèmes, Yeon-Su Kim écrit avec un style très poétique qui touche le lecteur par sa sensibilité et sa fragilité.

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Mathis

De la marche, Henry David Thoreau, Fayard/Mille et une nuits, 2020

Une recommandation pour les amateurs de randonnées : De la marche, Henry David Thoreau

Thoreau, philosophe et écrivain américain du XIXe siècle est notamment connu pour avoir théorisé la désobéissance civile. C’est également un des premiers penseurs de l’écologie et de la préservation de l’environnement à une époque où la révolution industrielle est en plein essor. Dans ce petit ouvrage (autant par la taille de l’édition que par le nombre de pages), Thoreau fait de la marche en pleine nature un véritable exercice spirituel qui nous reconnecte avec l’essence primordiale qui serait enfouie en chacun de nous : celle du sauvage libre, étranger aux contraintes de notre temps, avide d’aventures et d’explorations de terres inconnus. 

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Lune

Je serai le feu, Diglee, La ville brûle, 2021

Une recommandation pour les amateurs de poésie : Je serai le feu, Diglee

Dans cette anthologie, Diglee nous fait découvrir ou redécouvrir 50 poétesses aux destins aussi flamboyants que leurs œuvres, du 19ème siècle à nos jours. Pour chaque poétesse, l’autrice rédige une biographie et rassemble un florilège de poèmes choisis par elle (les poèmes anglais sont traduits par Clémentine Beauvais), qu’elle sublime d’un portrait. Réparties en 8 catégories, les voix des poétesses résonnent, toutes différentes mais harmonieuses toutes ensemble. Cette lecture pourra vous accompagner tout au long de l’été. Pendant 50 jours, vous pouvez vous promener dans le recueil, placer çà et là des mots puissants, des mots légers, des mots impactants. 

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La Gloire de mon père, Marcel Pagnol, Grasset, 2004

Une recommandation pour ceux qui ne peuvent pas partir en vacances dans le Sud : Souvenirs d’enfance, Marcel Pagnol 

Peut-être que certains lecteurs se souviennent même avoir étudié au collège La gloire de mon père ou Le château de ma mère. Peut-être même que certains en ressortent traumatisés. Cet été, essayez de vous replonger dans les souvenirs du jeune Marcel, enfant en Provence au début du siècle dernier : l’évocation douce et nostalgique de Marseille et des villages alentours, des massifs de Galarban, de la Tête Rouge et du Taoumé, ne pourra que vous séduire. Le style est épuré, un brin désuet, mais définitivement charmant ! Regardez le narrateur grandir au fil des pages, observez le rythme des saisons qui anime les paysages provençaux, et adoptez une attitude contemplative pour apprécier, cette fois-ci, les romans.  

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