Le Weekly Manga : Nos meilleures vies par Kii Kanna
Le site marche à nouveau et nous sommes ravis de pouvoir reprendre nos rendez-vous hebdomadaires pour vous présenter chaque semaine un manga qui a marqué la rédaction !
Aujourd’hui nous parlerons d’un one-shot par Kii Kanna, Nos meilleures vies, paru aux éditions casterman.
Synopsis :
L’histoire suit la vie de plusieurs jeunes qui évoluent dans l’environnement bouillonnant de la ville de Tokyo. Perdus dans l’immensité de la ville et ce à quoi elle les confronte, ils subissent avec plus ou moins de difficultés cette période complexe qui est la transition entre l’enfance et l’âge adulte. Entre désillusions professionnelles et sentimentales, malentendus et difficultés à naviguer dans un milieu social qui se révèle être de plus en plus alambiqué, les personnages vont interagir entre eux et avec ce monde complexe dont la définition évolue et nécessite une continuelle adaptation au fur et à mesure qu’ils grandissent.
Avis :
En sortant de cette lecture, il est difficile de savoir s’il s’agit d’une déclaration d’amour envers la jeunesse ou d’une prise de position positive en faveur de celle-ci. Mais après réflexion, est-ce que cela ne pourrait pas être les deux?
Il est difficile de comprendre ce que vivent les jeunes à l’aube du XXIe siècle. Le monde tel qu’il était il y a vingt ans n’est plus ce qu’il est aujourd’hui et les générations nous précédant ont par conséquent une compréhension difficile des nouveaux enjeux et subtilités auxquels sont confrontées les jeunes générations. Ici, il est question de refléter de la manière la plus honnête possible ce que vit cette jeunesse. En prenant ce livre entre ses mains, un jeune lecteur ouvre en réalité un miroir. En dépit d’un lieu peu familier pour un lecteur occidental, les problématiques abordées sont similaires à celles vécues par l’ensemble de la jeunesse à travers le monde et sont décrites de manière à pouvoir à la fois compatir et comprendre mais surtout exorciser.
Par ailleurs, dans le contexte actuel, l’histoire est d’autant plus vibrante et résonne clairement en un lecteur dans la vingtaine, lui aussi confronté à la difficulté de grandir ou peut-être même pourrait-on dire, vieillir… C’est vrai, quand est-ce que l’on cesse de grandir et que l’on commence simplement à vieillir ? C’est en découvrant des récits fictifs ou réels qui brisent le tabou sur ce passage à l’âge adulte que la compréhension de cette période est permise.
Le titre, Nos meilleures vies, est parlant aussi de par ce qu’il annonce dans la trame même du récit ; il est fragmenté, échafaudé, et imbriqué, il est questions de nombreux personnages et leurs histoires sont ici entremêlées en une. Mais ce qui est d’autant plus intéressant lorsque l’on se penche sur le titre après avoir l’avoir lu, c’est de réfléchir à la portée de l’œuvre. Et en cela, Nos meilleures vies, incarne brillamment cette idée de déclaration d’amour, exempte de tout reproche, brisant tout tabou et mettant l’accent sur la distinction entre chaque individu dont il est question. Certes leurs histoires se croisent mais elles restent, par nature, uniques. Il n’y a pas une vie, pas un chemin à suivre mais il y a des vies et divers parcours, ce qui peut parfois être très difficile à comprendre pour les générations qui ont été éduquées autrement.
Conclusion :
Nous ne sommes pas seuls à ressentir ces doutes et à être en difficulté et quel soulagement au final ! Il en ressort superbement qu’il ne faut pas en vouloir à la jeunesse d’être comme elle est, mais au contraire, essayer de mieux l’appréhender, en prenant en compte l’environnement dans lequel elle évolue.
(En plus il y a des chats de partout et on adore les chats à la rédaction…)
Belle lecture et à lundi prochain !
Livre acheté à la librairie Le Renard Doré à Paris.