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Les portraits de la National Gallery of Ireland

Bienvenue dans la Galerie Nationale d’Irlande située en plein centre de Dublin. Visitez-la aujourd’hui à travers une sélection de 4 portraits et autoportraits.

Portrait de Maritge Jansdr Pesser – Bartholomeus van der Helst – 1648

Commençons cette rétrospective avec un portraitiste hollandais du 17ème siècle. Bartholomeus van der Helst est un peintre de l’âge d’or de la peinture néerlandaise. Influencé par Rembrandt ou encore Antoine van Dyck, son œuvre la plus célèbre est Le Banquet de la garde civile d’Amsterdam fêtant la paix de Münster peinte en 1648. Peu reconnu, il était, à l’époque, considéré comme l’un des meilleurs portraitistes d’Amsterdam.

En 1647, il peint à l’huile sur un panneau de bois le portrait de Maritge Jansdr Pesser. On la voit vêtue d’une robe noire, d’une fraise blanche, très à la mode aux Pays-Bas à l’époque, et d’une coiffe en soie et dentelle blanche. Le portrait était en vogue dans le pays à ce moment-là car une nouvelle classe bourgeoise émerge en Hollande et passe commande de nombreux portraits. Malgré les diktats de l’époque sur la pose des modèles dans les portraits, van der Helst tente de rendre ses sujets plus vivants dans ses peintures en proposant à ceux-ci de poser en habits traditionnels. Les fraises et les dentelles étant extrêmement difficiles à peindre, on peut noter le réalisme impressionnant du travail du peintre ici qui nous livre une très belle exécution des habits. Les traits et l’expression de la femme étant tout aussi réalistes et minutieux, on lit aisément sur son visage une expression reposée et calme. Tous ces aspects réalistes sont bien évidemment caractéristiques de l’âge d’or néerlandais. Vous pouvez cliquer ici pour consulter une vidéo de ses peintures les plus célèbres et vous vous rendrez compte de la l’intense production de portraits de femmes en habits traditionnels peints par van der Helst.

© Anaë Leffray
© Anaë Leffray

Trompe l’oeil – Strickland Lowry – 1775

Nous continuons avec deux portraits singuliers exécutés par l’artiste peintre anglais Strickland Lowry en 1775. On ne connaît pas grand chose de sa vie mis à part le fait qu’il soit né en Angleterre et qu’il ai ensuite passé une grande partie de sa vie à peindre sur la côte Est de l’Irlande.

Il reprend ici un auto-portrait et un tableau de Nathaniel Hone, The Spartan Boy, 1775 et les transforme en tableaux uniques donnant l’illusion d’une affiche de papier imprimée en noir et blanc collée à un mur. Ces deux tableaux liés par leur technique similaire s’inscrivent dans l’art du trompe l’œil. Le trompe l’oeil, dont les premières exécutions remontent à la Rome antique, s’est popularisé avec les tableaux de Cornelius Norbertus Gysbrechts et notamment son tableau de 1664 intitulé Dos d’un tableau où il exécute une peinture du derrière d’un tableau qu’il laissera à terre dans l’attente que quelqu’un, pris au piège, tente de l’accrocher au mur. L’art du trompe l’œil est toujours d’actualité et s’est même modernisé avec le street art. Pour en apprendre plus sur l’art du trompe l’œil contemporain, cliquez ici.

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Nous sautons trois siècles pour maintenant s’intéresser à 2 portraits exécutés par des artistes du 21ème siècle, le premier étant un portrait de l’artiste irlandais Nick Miller.

Portrait de Barrie Cooke – Nick Miller – 2013

Né en 1962, Miller est un artiste qui s’est fait connaître en redynamisant la peinture et le dessin dans l’art du portrait. Reconnu en Irlande mais aussi internationalement il peint ici un autre artiste, Barrie Cooke, expressionniste abstrait décédé en 2014.

Ce tableau a été peint en une seule séance de pose avant que Barrie Cooke ne doive déménager à cause de sa maladie. Ce portrait remporte un an plus tard le Hennessy Portrait Prize de la National Gallery of Ireland. On repère dans la peinture de Miller beaucoup d’empâtement au niveau du visage du modèle mais aussi l’utilisation de couleurs assez sombres en fond qui font ressortir le visage de Barrie Cooke. Le style semble tumultueux, dynamique, évoquant ainsi la rapidité de la séance de pose et l’empressement de la situation face au départ du modèle malade qui était l’ami du peintre. À l’inverse on perçoit une technique parfaite dans les traits du visage, la texture de la barbe et des cheveux mais également les nuances de couleurs des joues et du front. Ce tableau met en image une amitié de longue date qui ne se brisera pas malgré la mort de l’un des deux, c’est pourquoi on perçoit une certaine émotion dans le tableau. Cliquez ici pour contempler le portrait.

Portrait of Sr Stanislaus Kennedy, Social Justice Campaigner – Vera Klute – 2014

Une année après le portrait de Barrie Cooke, Vera Klute effectue le portrait de sœur Stanislaus Kennedy, une militante sociale et ancienne membre du Conseil d’État d’Irlande. Vera Klute est une artiste allemande qui vit et travaille en Irlande. Spécialiste de la sculpture et des portraits, elle a gagné nombre de prix pour sa peinture et ce portrait dans lequel elle peint sœur Stanislaus Kennedy à l’huile sur coton. Il entre dans la collection de portraits de la National Gallery en 2014.

On peut observer sur ce portrait des couleurs assez vives, le fond du tableau est d’un blanc immaculé ce qui fait ressortir le visage du modèle. Les rides et le teint de la peau ont été effectués très précisément par l’artiste. L’expression posée et détendue du visage se ressent également dans la peinture. Ce qui est le plus frappant dans ce tableau reste vraiment la précision, dans les veines des mains, les vêtements ou encore les cheveux. Je vous invite à visiter le site de l’artiste sur lequel vous trouverez de nombreuses autres œuvres aussi impressionnantes et fourmillantes de détails, comme son autoportrait. Cliquez ici pour accéder au site de Vera Klute.

La National Gallery of Ireland regorge de peintures intéressantes, cliquez ici pour une courte visite virtuelle !