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Comptes rendus d'exposInternational

L’île aux musées de Berlin

L’île aux musées de Berlin (museuminsel en allemand) se trouve au cœur de la capitale et regroupe cinq musées d’état. Retour sur la vie de ces musées, de leur conception au XIXème siècle à aujourd’hui. 

Le contexte historique 

Le concept du musée trouve ses origines dans la culture des collections privées. Les Wunderkammer ou cabinets de curiosités (#1) sont les premières formes de collections d’artefact étrangers réunis dans un même lieu. Ils apparaissent dès la fin de la Renaissance, lorsque les explorations mondiales se multiplient et de nombreux objets dits ‘exotiques’ sont pillés ou achetés à l’étranger pour être ramenés et exposés en Europe. Les premiers musées apparaissent à la fin du XVIIIème siècle, notamment à Paris et à Londres avec l’ouverture du Louvre et du British Museum. Leur fonction est alors similaire à celle des Wunderkammer ; il s’agit d’exposer les objets rapportés de l’étranger pour compléter les collections royales et revendiquer une richesse culturelle ainsi qu’une fierté nationale. Aux frontières de la France, l’Allemagne n’existe pas encore. Le Royaume de Prusse se retrouve dans une guerre contre la France en 1870. C’est suite à la victoire de la Prusse en janvier 1871 que les états Allemands s’unifient et Berlin en devient la capitale officielle. Plusieurs musées d’État sont construits à partir de 1830 sur ce qu’on appelle maintenant la museuminsel (l’île aux musées). Cette île se remarque à peine lorsque l’on est dessus, mais existe grâce à la séparation de la Sprée, le fleuve qui traverse Berlin (#2). Située au centre de la capitale, cette île représente l’emplacement parfait pour établir une dynamique culturelle nationale. Cette position privilégiée donne aux cinq musées de la museuminsel un statut supérieur. L’île devient un lieu de pèlerinage culturel, et les musées, dont l’architecture néo-classique rappelle les temples antiques, deviennent des sanctuaires.

#1 – Domenico Remps, Cabinet of Curiosities, c.1689, huile sur toile, Museo dell’ Opificio delle Pietre Dure, Florence. © Wikimedia Commons 
#2 – Carte de Berlin illustrant la séparation de la Sprée, laissant apparaitre la museuminsel. © Wikimedia Commons

Altes Museum 

L’Altes Museum, ou ‘vieux musée’, s’appelle ainsi car il est le premier musée à apparaître sur l’île, mais également le premier musée public de Berlin. Le succès du Louvre et du British Museum renforce l’idée qu’une institution culturelle majeure manque à Berlin et à l’Empire Prusse en général. L’architecte Karl Friedrich Schinkel (1781-1841) propose alors au monarque Friedrich Wilhelm III de construire un musée dont l’architecture imposante reflètera la puissance de la nation (#3). L’Altes Museum deviendra alors un symbole de l’importance renouvelée des arts dans la culture allemande.  Le style néo-classique est chéri au XIXème siècle. Cette esthétique gréco-romaine est considérée édifiante ; elle est souvent choisie pour des bâtiments importants et d’intérêt public. Les colonnes antiques situées à l’entrée du musée imposent un sentiment d’autorité et de supériorité. La coupole à l’intérieur du musée est inspirée du Panthéon de Rome (#4). L’architecture de l’Altes Museum renforce l’idée du musée comme temple pour les arts. Ce dernier ouvre ses portes au public en 1830 et abrite les collections de la famille royale de Prusse. Ces collections sont majoritairement composées de sculptures antiques, ramenées des explorations effectuées par l’aristocratie européenne au XIXème siècle. On y trouve notamment la sculpture Betender Knabe (Garçon qui prie), admirée dans le monde entier pour sa forme singulière (#5). La grandeur de l’art antique et le sentiment d’héroïsme très présent dans ce musée avaient pour but de matérialiser la grandeur de l’Empire Prusse. D’autres institutions de pouvoir comme la cathédrale ou la bourse se trouvaient proche du musée et ont contribué au renforcement du concept de nation émergente.

#3 – Vue extérieure de l’Altes Museum, Berlin. © Marion Gallet

Neues Museum 

Le deuxième musée à être construit aux côtés de l’Altes Museum est le Neues Museum (le nouveau musée). Sa construction fut dirigée entre 1843 et 1855 par Friedrich August Stüler (1800-1865), ancien apprenti de Schinkel. L’architecture néoclassique est à nouveau choisie, et le Neues Museum reflète de plus belle les valeurs de la nation (#6). Ce dernier était destiné à accueillir des collections dites ‘ethnographiques’. Des objets des périodes préhistorique et antique y étaient présentés, ainsi qu’une quantité importante d’artefacts égyptiens. L’aménagement intérieur avait pour objectif d’inspirer et de transporter les visiteurs vers ‘l’ailleurs’. Le voyage et l’étranger étaient au cœur des fascinations européennes au XIXème siècle. Une cour égyptienne se situait au centre du musée, et avait pour mission de transporter le public vers l’Égypte (ou du moins la vision que les Européens en avait) (#7). Cette cour n’existe plus, comme la plupart de l’architecture intérieure du musée. Bombardé par les alliés pendant la Seconde Guerre mondiale et détruit presque totalement, le Neues Museum a bénéficié d’une seconde vie post-1945. L’architecte britannique David Chipperfield (1953-) s’est chargé de dessiner les plans et de diriger les travaux commencés en 2003. Le génie de cette nouvelle conception réside dans le mélange de l’ancien et du nouveau ; du détruit et du réparé. Chipperfield a en effet volontairement intégré dans ses nouveaux plans les éléments de l’architecture de Stüler qui avaient résisté aux bombardements. Ici, une structure en verre laisse passer la lumière qui se reflète sur les murs de pierre d’origine (#8). Le nouveau Neues Museum intègre les cicatrices de son passé dans une nouvelle histoire présente. Aujourd’hui, des millions de visiteurs viennent admirer les artefacts des périodes préhistorique et romaine mais surtout les collections égyptiennes (#9 & #10). L’œuvre la plus attractive de ce musée est Le Buste de Néfertiti, découvert à Amarna en 1912 (#11). Ce buste incarne toute l’élégance et la délicatesse des traits artistiques égyptiens. Il représente un des symboles culturels de beauté féminine les plus admirés dans le monde, au même niveau que La Joconde de Léonard de Vinci.

#6 – Vue extérieure du Neues Museum, Berlin. © Janericloebe via Wikimedia commons
#7 –Ancienne court égyptienne dans le Neues Museum, Berlin. Lithographie d’après une aquarelle de Eduard Gaertner, 1862. © Wikimedia Commons
#10 – Artiste inconnu, fragment de relief d’un temple, c. 1470 av. JC, Neues Museum, Berlin. © Marion Gallet
#11 – Buste de Néfertiti, c. 1345 av. JC, Neues Museum, Berlin. © Philip Pikart via Creative Commons

Alte Nationalgalerie 

En 1871, à la fin de la guerre opposant la France à la Prusse, un nouveau musée est construit sur la museuminsel : l’Alte Nationalgalerie (l’ancienne galerie nationale). Sa création a lieu à un moment clé de l’histoire d’une nation allemande nouvellement unifiée. Plus que les deux autres musées de l’île, l’Alte Nationalgalerie vise à matérialiser la puissance de l’Allemagne à travers une richesse culturelle nationale. Plusieurs éléments illustrent cette fierté nationale incarnée par le musée. Un escalier imposant doit être gravit pour pénétrer dans le musée, ce qui associe celui-ci à un temple sacré (#12). Une inscription en lettres dorées se trouve au-dessus des colonnes d’entrée. On peut y lire ‘der deutschen kunst’ (de l’art allemand), ce qui annonce l’objectif de l’Alte Nationalgalerie de devenir LE musée de l’art allemand. Une date écrite en chiffres romains (MDCCCLXXI) indique non pas la date d’ouverture du musée (1876) mais l’année de la victoire de la guerre et de l’unification des états allemands (1871). Ceci illustre le rôle inattendu de ce nouveau musée. Au-delà d’une simple démonstration de la richesse culturelle allemande, il représente un moyen de revendiquer la puissance de la nation toute entière sur la scène européenne et internationale. 

Ce musée, également conçu comme un temple antique dans la tradition de l’architecture néo-classique, était donc prévu pour accueillir l’art allemand lors de sa conception initiale. Cependant, les acteurs décisionnaires n’avaient pas tous la même vision quant au dessein de l’Alte Nationalgalerie. Certains défendaient l’idée d’un musée uniquement dédié à l’art allemand tandis que d’autres imaginaient une institution consacrée à l’art en général. L’objectif de ces derniers étaient de magnifier la culture allemande et de prouver son potentiel face aux autres institutions culturelles européennes en exposant des collections de qualité supérieure. Les deux camps ont mis en avant des arguments pertinents. 

Au XIXème siècle, l’Allemagne n’est pas spécialement connue pour sa maîtrise des arts visuels, mais davantage pour ses poètes et ses philosophes (Dichter und Denker). Ce sentiment d’infériorité culturelle pouvait être atténué par la mise en avant d’artistes locaux dans ce nouveau musée d’état. Le mouvement romantique allemand était vu comme une preuve importante de la valeur de l’art contemporain allemand. Ainsi, les peintres romantiques allemands sont mis en lumière dans cette collection. Le peintre le plus influent de ce mouvement, Caspar David Friedrich (1774-1840), est principalement mis à l’honneur avec plusieurs dizaines d’œuvres exposées, notamment Der Mönch am Meer (Le Moine au bord de la mer) (#13). Cependant, vers la fin du XIXème siècle, les peintres romantiques allemands étaient conscients de l’existence du mouvement impressionniste et fortement influencés par celui-ci. Le directeur de l’Alte Nationalgalerie, Hugo von Tschudi (1851-1911), était un homme cultivé et conscient des influences artistiques contemporaines au-delà des frontières allemandes. Ainsi, sa priorité fut d’acquérir des œuvres de qualité qui attireraient le public et édifieraient le musée au statut d’institution culturelle de renommée internationale. Des œuvres de Gauguin, van Gogh ou encore Rodin ont donc rejoint les collections de l’Alte Nationalgalerie. Dans la serre, un tableau de Manet, est sûrement l’œuvre la plus admirée du musée (#14). Le monarque au pouvoir, Kaiser Wilhelm II, n’était vraiment pas satisfait de cette décision. Il méprisait l’art français et défendait une vision considérablement plus conservatrice et nationaliste. Il voyait toujours la France comme l’ennemie de l’Allemagne et estimait ainsi que l’impressionnisme parisien n’avait pas sa place au sein de l’Alte Nationalgalerie. Aujourd’hui, ce débat n’a plus lieu et le musée est devenu une institution culturelle majeure dont les collections internationales attirent plus de 4 millions de visiteurs annuels.

#12 – Vue extérieure de l’Altes Nationalgalerie, Berlin. © Marion Gallet

Le Bode-museum & le Pergamonmuseum

Les deux autres musées présents sur la museuminsel sont le Bode-museum (#15) et le Pergamonmuseum (#16). Le Bode-museum ne s’est pas toujours appelé ainsi. Lors de sa construction en 1904, il s’appelait le Kaiser-Friedrich museum, d’après le nom du monarque allemand. En 1956, le musée est renommé pour se détacher de la référence impériale. Son nouveau nom vient de Wilhelm von Bode (1845-1929), historien de l’art et premier conservateur du musée. Sa priorité fut de mettre en avant l’art de la Renaissance, presque absent sur la scène artistique Berlinoise. Son inventivité visionnaire l’a notamment mené à donner une place égale aux peintures et aux sculptures de cette collection. Aujourd’hui, le Bode-museum est dédié à la sculpture et représente un exemple unique d’innovation muséologique. 

Le Pergamonmuseum (le musée de Pergame) est le musée le plus large de l’île. Il est nommé ainsi après l’édifice le plus important (et controversé) de sa collection : le grand autel de Pergame (#17). Ce dernier représente le centre d’attention du musée. Sa grandeur fascine les visiteurs depuis qu’il fut découvert en Turquie en 1871 et ramené en Allemagne. Abîmées par le temps et ses multiples transportations, les frises de l’autel sont incomplètes et des castes de plâtres permettent de combler ces manques. La présence de ce monument dans ce musée Berlinois représente une controverse importante. Les explorations archéologiques étaient en vogue au XIXème siècle et ont permis aux intellectuels et scientifiques européens de se servir de leur pouvoir et de leur argent pour s’emparer de biens culturels majeurs. La Turquie d’aujourd’hui était sous l’occupation de l’Empire Ottoman au XIXème siècle. En commençant par passer des accords avec les Ottomans pour récupérer un tiers des objets trouvés sur le site de Pergame, les Allemands ont finalement pu obtenir l’intégralité des trouvailles et ainsi les ramener à Berlin. Les accords passés avec l’Allemagne pour que ce monument soit découpé, transporté et exposé en Europe n’étaient donc pas alignés avec les valeurs du peuple Turc. Il en est de même pour les marbres du Parthénon, pillés à Athènes entre 1801 et 1812, et aujourd’hui exposés au British Museum. Ainsi, la Turquie et la Grèce demandent le retour de ces œuvres, qui constituent pour elles un patrimoine culturel indispensable à la survie de leur identité nationale. Ces deux nations ont initié ces demandes dès leur prise d’indépendance mais n’ont toujours pas obtenu la répartition de leur patrimoine. Il me parait nécessaire de connaître l’histoire complexe de ces monuments lorsque nous visitons des institutions culturelles aussi puissantes et influentes que les musées d’état de Berlin. Ces œuvres étrangères ne se retrouvent pas là par hasard, et le contexte dans lequel elles furent trouvées et ramenées en Europe constitue un élément clé de notre histoire que nous ne devons pas oublier ni mettre de côté.

#17 – Artiste inconnu, Autel de Pergame, 2ème siècle av. JC, Pergamonmuseum, Berlin. © Raimond Spekking via Wikimedia Commons

La museuminsel post-1945

Lors de l’érection du mur de Berlin en 1961, la capitale fut séparée en deux parties, laissant la museuminsel dans la partie Est de la ville, celle qui appartenait aux soviétiques. Berlin Ouest appartenait alors à la RFA (République Fédérale Allemande). Le besoin de revendiquer une vision culturelle moderne et occidentale se matérialisa à travers la création d’un nouveau musée : la Neue Nationalgalerie (nouvelle galerie nationale) (#18). L’architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) est alors chargé de créer un musée moderne. Situé dans la partie Ouest de Berlin, proche de Potsdamer Platz, ce nouveau musée a pour but d’arborer les valeurs de la RFA. La structure en verre symbolise par exemple l’ouverture d’esprit et la transparence que la RFA souhaite mettre en avant face aux valeurs de la RDA (la République Démocratique Allemande). La légèreté de cette architecture, en comparaison avec la lourdeur du marbre et de la pierre utilisés dans l’architecture néo-classique lui donne un statut unique parmi les autres musées de Berlin. La Neue Nationalgalerie ouvre ses portes en 1968 et présente une collection d’œuvres contemporaines, qui représente les nombreux mouvements artistiques du XXème siècle. De l’expressionnisme au surréalisme en passant par les groupes du Bauhaus et du cubisme, cette collection est une véritable déclaration d’amour à l’art moderne. Elle met un point d’honneur à célébrer tous ces artistes qu’Hitler considérait comme ‘dégénérés’ (Entartete Kunst). Lieu de célébration nationale et culturelle au XIXème siècle, Berlin a malheureusement également été un lieu de destruction culturelle. La grande place Bebelplatz, à deux pas de la museuminsel, fut choisie par Hitler et ses partisans en 1933 pour brûler des manuscrits de l’université. De nombreuses œuvres d’art considérées comme étant ‘dégénérées’ furent aussi détruites. Aujourd’hui, ces terribles souvenirs refont surface lorsque des œuvres sont retrouvées. Une fouille conduite en 2010 a permis de retrouver des dizaines de statues enterrées (#19), toutes recensées via ce lien.

#17 – Artiste inconnu, Autel de Pergame, 2ème siècle av. JC, Pergamonmuseum, Berlin. © Raimond Spekking via Wikimedia Commons
#19 – Capture d’écran du recensement des œuvres ‘dégénérées’ retrouvées enterrées à Berlin en 2010.

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The Berlin museuminsel

The museum island in Berlin (museuminsel in German) is located at the heart of the capital and brings together five state museums. Let’s have a look at the lives of these museums, from their creation in the 19th century to today. 

The historical context

The concept of the museum finds its origins in the culture of private collections. The Wunderkammer or cabinets of curiosities (#1) represent the first forms of collections of foreign artefacts reunited in one place. They emerged at the end of the Renaissance, as world explorations multiplied and many ‘exotic’ objects were stolen or bought overseas to be exhibited in Europe. The first museums appeared at the end of the 18th century, particularly in Paris and London with the opening of the Louvre and the British Museum. Their function was then similar to that of the Wunderkammer; it was about exhibiting foreign artefacts to complete royal collections and claim a certain cultural richness as well as a national pride. At France’s borders, Germany did not exist yet. The Prussian Empire is involved in a war against France in 1870. Following Prussia’s victory in January 1871, German states unified and Berlin became their official capital city. Several state museums were built from 1830 on what we call the museuminsel (the museum island). This island is barely noticeable when we’re on it, but exists as the Spree, the river that crosses Berlin, separates in two (#2). Located at the centre of the capital, this island embodies the perfect location to establish a national cultural dynamic. This privileged position gives these five museums a superior status. The island becomes a place of cultural pilgrimage, and the museums, whose neo-classical architecture is reminiscent of antique temples of worship, become sanctuaries of art.

Altes Museum 

The Altes Museum, or old museum in English, gets its name because it was the first museum to appear on the island. It is also the first public museum to open in Berlin. The success of the Louvre and the British Museum reinforced the idea that a major cultural institution was missing in Berlin and in the Prussian Empire in general. The architect Karl Friedrich Schinkel (1781-1841) suggested to the monarch Friedrich Wilhelm III to build a museum whose imposing architecture would reflect the power of the nation (#3). The Altes Museum thus became a symbol for the renewed importance of the arts in German culture. The neo-classical style was favoured in the 19th century. The antique aesthetic was considered edifying, and was often chosen for important buildings of public interest. The antique columns located at the museum’s entrance establish a sentiment of superiority and authority. The rotunda inside the museum was inspired by Rome’s Pantheon (#4). The architecture of the Altes Museum reinforces the idea of a museum like a temple for the arts. 

The museum opened its doors to the public in 1830 and houses collections of the Prussian royal family. These collections were mainly composed of antique sculptures, brought back from explorations like the Grand Tour. We can see the statue Betender Knabe (Praying Boy), admired internationally for its unique style (#5). The overwhelming presence of antique art and heroism was meant to materialise the greatness of the Prussian Empire. Other institutions of power like the cathedral, the arsenal and the stock exchange were located very close to the museum and also contributed to the establishment and intensification of the concept of the nation.

Neues Museum 

The second museum to be build alongside the Altes Museum is the Neues Museum (the new museum). Its creation was led between 1843 and 1855 by Friedrich August Stüler (1800-1865), former student of Schinkel. The neo-classical architecture is chosen again and the Neues Museum reflects even more the values of the nation (#6). It was meant to house ‘ethnographic’ collections. Artefacts from prehistoric and antique periods were exhibited, as well as an important quantity of Egyptian objects. The interior layout was meant to inspire and transport viewers in their imagination. Travels and exoticism were very en vogue in the 19th century. An Egyptian court was located at the heart of the museum, in order to properly make viewers travel through ancient times (#7). This court no longer exists, as well as most of the internal architecture of the museum. Bombed by the allies during the second world war and destroyed beyond repair, the Neues Museum benefitted from a second life post-1945. The British architect David Chipperfield (1953-) was put in charge of designing new plans and directing the museum’s reconstruction which started in 2003. The genius of this new architecture is found in the dialogue between the old and the new; the damaged and the rebuilt. Chipperfield indeed voluntarily integrated in his new design elements of Stüler’s architecture which resisted the war bombings. Here, a glass structure allows natural light to be reflected on the original stone walls (#8). The new Neues Museum incorporates the scars and wounds of its past in its new, present history. Today, millions of visitors come to admire artefacts of prehistoric and antique periods but mostly Egyptian collections (#9 & #10). The most admired piece in the museum is the bust of Nefertiti, discovered in Amarna in 1912 (#11). This bust embodies the elegance and delicacy of the Egyptian artistic traits. It represents one of the most admired cultural symbols of feminine beauty in the world, alongside Leonardo’s Mona Lisa.

Alte Nationalgalerie 

In 1871, at the end of the war opposing France against Prussia, a new museum was built on the museuminsel: the Alte Nationalgalerie (the old national gallery). Its creation occurred at a key moment in the history of the newly unified German nation. Even more than the other two other museums on the island, the Alte Nationalgalerie was meant to materialise the power of Germany through its cultural wealth. Several elements illustrate this national pride embodied by the museum. An impressive staircase leads to the entrance of the museum, echoing the way sacred temple is difficult to access (#12). A golden inscription located above the museum’s columns reads ‘der deutschen kunst’ (of German art), which highlights the function of the museum. A date accompanies this writing. MDCCCLXXI does not indicate the opening date of the museum (1876) but the year of the victory of the war and the unification of the German states: 1871. This illustrates the unexpected role of this new museum. Beyond a simple demonstration of German cultural wealth, it represents a means of asserting the power of the entire nation on the European and international scene.

This museum, also conceived as an antique temple following the neo-classical tradition, was thus meant to house German art. However, the decision-makers involved in the creation of the museum did not all share the same vision regarding the future of the Alte Nationalgalerie. Some defended the idea of a museum solely devoted to German art while others envisioned an institution that would celebrate fine arts in general. Their aim was to glorify German culture and prove its potential amongst other European cultural institutions by exhibiting collections of superior quality. Both sides brought relevant arguments to the fore. In the 19th century, Germany was not particularly recognised for its visual arts, but more for its thinkers and poets (Dichter und Denker). German art defenders believed that this sentiment of cultural inferiority could be changed if the Altes Nationalgalerie presented the work of local artists. The German romantic art movement was seen as an important proof of the value of contemporary German art. Thus, a lot of attention was paid to the works of German romantic painters in this collection. The most influential painter of this movement, Caspar David Friedrich (1774-1840) is particularly put in the spotlight with dozens of paintings exhibited there, including Mönch am Meer (Monk by the sea) (#13). Nonetheless, towards the end of the 19th century, German romantic painters were highly aware of the French impressionist movement and were ultimately influenced by its leaders. The director of the Alte Nationalgalerie at the time, Hugo von Tschudi (1851-1911), was a cultured man and was aware of these contemporary influences at the borders of Germany. His priority was then to acquire quality pieces that would attract members of the public and edify the museum to the status of an international cultural institution. Works by Gauguin, van Gogh and Rodin were added to the Alte Nationalgalerie’s collections. In the Conservatory, a work by Manet, is the most admired work of the museum (#14). The monarch Kaiser Wilhelm II was very unsatisfied by this decision. He despised French art and defended a conservatory and nationalist vision. He still considered France to be Germany’s enemy and believed that Parisian impressionism did not own a place in this new state museum. Today, this debate is irrelevant and the Alte Nationalgalerie is a major cultural institution whose international collections attract more than 4 million annual visitors.

The Bode-museum & the Pergamonmuseum 

The two other museums that complete the museuminsel are the Bode-museum (#15) and the Pergamonmuseum (#16). The Bode-museum was not always called that way. When it was erected in 1904, it was named the Kaiser-Friedrich Museum, after the German monarch. In 1956, the museum is renamed to sound less imperial. Its new name comes from Wilhelm von Bode (1845-1929), art historian and first curator of the museum. His priority was to present Renaissance art, which was almost absent from the Berlin art scene at the time. His visionary curatorial vision led him to give an equal place to paintings and sculptures. Today, the Bode-museum is devoted to sculptures and represents a unique example of curatorial innovation. 

The Pergamonmuseum is the largest building on the island. It is named after the most important (and controversial) object of its collection: the Pergamon Altar (#17). It is the focal point of the museum. Its size and greatness have been admired since it was first discovered in Turkey in 1871 and brought to Germany. Damaged by time and multiple travels, the friezes are incomplete and plaster casts have been used to fill the gaps. The presence of this monument in this Berlin museum is the subject of a major controversy. The archaeological explorations have allowed European intellectuals and scientists to use their power and money to steal major cultural artefacts. Present-day Turkey was under the occupation of the Ottoman Empire in the 19th century. Germans started by signing deals with the Ottomans to get a third of the objects found in Pergamon but succeeded to obtain the entirety of the findings in order to bring them to Berlin. These deals signed with Germany for the monument to be torn apart, moved and exhibited in Europe were not aligned with the values and wishes of the Turkish people. This situation is extremely similar to the way the Parthenon Marbles were stolen in Athens between 1801 and 1812 and are now exhibited in the British Museum. Both Turkey and Greece are claiming the repatriation of these monuments, which represent important cultural heritage for their people, necessary for the survival of their national identity. Both nations initiated these claims since their independence but still have been able to obtain the repatriation of their national heritage. It feels necessary to know the history of these monuments when we visit highly influential and powerful cultural institutions like Berlin’s state museums. These foreign objects are not in Europe randomly or innocently. The context in which they arrived here is a key element of our history that we should never forget or shove to the side.

The museuminsel post-1945

When the Berlin wall was erected in 1961, the capital was divided in two parts, leaving the museuminsel on the East part of the city (the one that belonged to the USSR). West Berlin belonged to the FRG (Federal Republic of Germany). The need to promote a modern and western vision of culture materialised itself through the creation of a new museum: the Neue Nationalgalerie (the new national gallery) (#18). The German architect Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) was in charge of creating a modern museum. Located in West Berlin, near Potsdamer Platz, this new museum was meant to promote the values of the FRG. The glass structure symbolised for instance the open-mindedness and transparency that the FRG wanted to oppose to the values of the GDR (German Democratic Republic). The lightness of this architecture, in comparison to the heaviness of the marble and stones used in the neo-classical tradition, gives the museum a unique status among the Berlin museums. The Neue Nationalgalerie opened its doors in 1968 and presents a collection of contemporary pieces, which represent the numerous artistic movement that ran through the 20th century. From expressionism to surrealism, and including pieces from the Bauhaus and Cubism groups, this collection is a love letter to modern art. It focuses on the celebration of artists that Hitler considered to be ‘degenerate’ (Entartete Kunst). Though a place of cultural celebration in the 19th century, Berlin was unfortunately also a place of cultural destruction. The large square Bebelplatz, just a short walk away from the museuminsel, was chosen by Hitler and his followers in 1933 to burn university manuscripts. Many art works considered to be ‘degenerate art’ were also destroyed there. Today, these haunting memories rise to the surface when artefacts are found. A 2010 excavation allowed dozens of objects to be found buried under the grounds of Berlin (#19). They can all be found via this link.

Source principale : 

Cours d’histoire des arts 2A, University of Glasgow, lecture by Deborah Lewer (Novembre 2020).