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Cinéma

Une rétrospective cinématographique de l’année 2020

Alors qu’une nouvelle année commence, la rédaction cinéma du Tote Bag vous propose ses coups de cœur de l’année 2020, qui a eu son lot de pépites malgré le chaos ambiant. 

Héloïse Florent – Benni, Nora Fingscheidt (2020)

Touchant sans jamais être larmoyant, Benni nous dresse le portrait intimiste d’une enfance troublée, en évitant les écueils du film social. Les longues focales kaléidoscopiques, qui nous plongent dans le traumatisme de l’enfant, en font une expérience cinématographique unique, doublée d’une histoire qui marque par sa justesse. Portée à l’écran par l’incroyable performance de la jeune Helena Zengel, le long-métrage allemand est à rattraper dès que possible si vous l’avez manqué. 

Ophélie Oms – Ema, Pablo Larraín (2020)

Ce long-métrage raconte l’histoire d’une jeune mère prête à tout pour retrouver son enfant. Ema incarne un vent de liberté par la réappropriation de son existence grâce à la danse et une sexualité queer. Les scènes de danse donnent envie de rejoindre les personnages sur la piste et sous le soleil chilien. Le film est porté par des éclairages originaux, souvent nocturnes. Ema enflamme littéralement l’écran.

Tristan Grossetti – La Femme qui s’est enfuie, Hong Sang-soo (2020)

Quand on aime les livres et porter de beaux pulls, Hong Sang-soo est un réalisateur avec lequel on noue rapidement une certaine complicité. Dans La Femme qui s’est enfuie il nous offre un merveilleux constat du temps qui passe et de la quête de l’indépendance au travers de portraits de femmes qui, comme la protagoniste, ont choisi d’échapper à leur condition. Un film porté par la grâce incandescente de Kim Min-hee,  muse et femme du réalisateur, dont la prestation impeccable ne peut qu’accentuer notre amour pour les livres, les beaux pulls et l’alcool. 

Chloé Chahnamian – 1917, Sam Mendes (2020)

Sam Mendes assure sa place de grand réalisateur en nous offrant, après deux réalisations de la saga James Bond, un film de guerre chamboulant et éminemment grandiose. 1917 montre l’horreur de la guerre sans restrictions. Il est immersif, brutal: c’est une véritable descente aux enfers. 1917 est aussi une prouesse technique: le plan séquence rend le film encore plus fascinant. Pendant deux heures, le spectateur est tenu en haleine.

Morgane François – La Haine, Mathieu Kassovitz / version restaurée 4K (2020)

Pour les 25 ans du film, une version restaurée en 4K est ressortie en salles cet été et au-delà du génie et de la justesse du film, c’est sa portée bien trop actuelle qui résonne ces derniers mois. Si l’on en croit l’avancement effectif des choses, il semble qu’il résonnera malheureusement encore pour de trop longues années. Et peu importe la foi qu’on y met, il n’est maintenant plus possible pour quiconque de dire que jusqu’ici tout va bien…

Mathys Chaplart – The Gentlemen, Guy Ritchie (2020)

Guy Ritchie revient à ce pourquoi il s’est fait connaître. Rempli d’action, de tueries, d’injures et d’humour British. Le film a ses scènes pulp fictionesque qui nous captivent, avec un scénario puzzle qu’on prend plaisir à reconstruire. Mention spéciale pour Hugh Grant qui s’éloigne de ses rôles de comédies romantiques pour nous offrir une prestation remarquable.

Marion Pourrier – Les Enfants du temps, Makoto Shinkai

Après Your Name et The Garden of words, Makoto Shinkai convoque une nouvelle fois les éléments naturels avec le même lyrisme et la même virtuosité qui font la force de son œuvre. La pluie et les événements météorologiques subliment l’image de ce film d’animation, de même qu’ils permettent aux personnages de transcender l’espace et leur quotidien. Si Shinkai parvient à échapper à la mièvrerie, c’est grâce à son sens de la subtilité et de la mesure dans son écriture. Le merveilleux jaillit de la vie morne de ce garçon en difficulté. La beauté de ces deux jeunes amoureux face à la tempête en ressort d’autant plus, et resplendit.