Rock Academy, l’incarnation du feel good movie 

C’est cette période de l’année où la grisaille s’est installée: l’hiver semble sans fin et il nous faut trouver un remède au coup de blues saisonnier. Quoi de mieux, pour pallier aux longues soirées de février, que le feel good movie, cet équivalent cinématographique d’un bon chocolat chaud. Il est difficile de regarder Rock Academy, réalisé en 2003 par Richard Linklater et de ne pas succomber sous le charme bienveillant de son histoire. 

Le film suit la vie de Dewey, un loser attachant, passionné de rock qui peine pourtant à en vivre. Alors que son colocataire menace de l’expulser, il décide d’usurper son identité. Le musicien se fait passer pour un instituteur remplaçant et décide finalement de transmettre la passion du Rock aux petits génies d’une école primaire réputée. 

Linklater pose ainsi sa caméra à hauteur d’un casting d’enfant touchant, comme il le fera à nouveau pour Boyhood en 2014. La nostalgie des années soixante-dix est contagieuse : elle  participe à donner au film une dimension pop. Mêlant costumes colorés et humour bon enfant des années 2000, Rock Academy nous entraîne dans un univers peut-être naïf, mais jamais simpliste. Les leçons que transmet le professeur improvisé à ses élèves contiennent, en réalité, beaucoup d’humanité. Le film remet sur le même plan l’angoisse existentielle des adultes et celle des enfants, dont l’avenir reste à tracer.

De même, Linklater propose ici un cinéma de la réjouissance: Jack Black se déchaîne dans le film comme un papa en quête du sourire de ses enfants. Le casting très soudé a d’ailleurs fait un concert pour célébrer les dix ans de la sortie du film. 

Rock Academy est le film parfait du samedi soir : un bon moyen de contrer la dépression hivernale et reprendre sa dose de bonheur.

Photo de couverture : Un Jack Black haut en couleur, qui prend plaisir à amuser la galerie  © Rock Academy, Richard Linklater 2003