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Ouverture de l’Étrange Festival : The Childe, retrouvailles familiales et exécutions magistrales

Comme tous les ans, le mois de septembre aux Halles est synonyme d’Étrange Festival.

L’Étrange Festival, c’est un festival situé au Forum des Images, consacré aux bizarreries du cinéma, actuelles comme anciennes. A l’affiche ? Des courts métrages, des documentaires, des longs métrages, des rencontres ; des hommages à certaines figures du cinéma et des « focus » (pour cette édition, on pourra par exemple découvrir le cinéma indien d’horreur des frères Ramsay) ; des premières françaises, des redécouvertes, des restaurations… En termes de genre, on y retrouve de l’horreur, de l’érotique, de la science-fiction, mais aussi de l’action, du thriller, de la comédie… Précisons un dernier point : l’Étrange Festival, c’est aussi une programmation particulièrement internationale, il vous suffira de feuilleter quelques pages du programmes pour vous en rendre compte : vous y trouverez du cinéma grec, américain, anglais, français, coréen, indien, allemand, chinois, russe, australien, mexicain (et j’en oublie la moitié !). Bref, la 29e édition vient de commencer en ce mardi 5 septembre, et s’achèvera le dimanche 17 septembre ; si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à aller découvrir ces pépites anormales ou plutôt, comme le dit la brochure du Festival, à « entrer dans votre zone d’inconfort).

Pour ma part, j’ai pu assister à la séance d’ouverture du Festival avec une amie, au programme : The Childe, de Park Hoon-Jung, un film qui nous vient de Corée du Sud. The Childe, c’est l’histoire de Marco, un jeune « Kopino » (fils d’une mère philippine et d’un père coréen) vivant de combats de boxe illégaux et cherchant à gagner assez d’argent pour payer une opération qui sauverait sa mère. Alors que Marco a toujours vécu sans aucune nouvelle de son père, des associés de ce dernier, qui s’avère être le directeur d’une des entreprises les plus importantes de Corée, lui apprennent que son père est sur son lit de mort et qu’il souhaite le rencontrer. Rien de bien compliqué donc, si ce n’est qu’un assassin particulièrement talentueux, qui ne se désigne jamais autrement que comme « un professionnel », se mêle de cette histoire de famille. Commence alors une course contre la montre dans laquelle personne n’est ce qu’il semble être, et durant laquelle on peut se laisser renverser tant par les coups de théâtre que par la chorégraphie des scènes d’actions. La réalisation est particulièrement soignée et m’a notamment rappelé certains films de Park Chan-Wook (notamment Mademoiselle et Sympathy for Mister Vengeance (oui, c’est une comparaison facile, Park Hoon-Jung et Park Chan-Wook sont tous deux coréens…)).

Ce drame familial aux accents de tragédie (avec un protagoniste balloté malgré lui par les différents acteurs, une sorte de fatalité donc) mêle enjeux entrepreneuriaux et sociaux, rappelant autant Robin des Bois que la série Succession. Pour autant, le film n’est pas dénué d’humour, un humour décalé ou grinçant auquel la salle, composée d’habitué·e·s et de novices du Festival, a été très sensible. Enfin, c’est surtout la performance magistrale de Kim Seon-Hon, qui joue l’assassin sans nom, qui m’a subjugué pendant tout le film ; il interprète avec brio un personnage à la fois dérangeant et sympathique, à la fois sanguinaire et ridicule.

The Childe repassera le samedi 9 septembre à 16h45 et, vous l’aurez compris, je vous recommande fortement d’aller le voir ! Pour celles et ceux qui n’en auront pas l’occasion, le reste de la programmation de l’Étrange Festival semble valoir le détour, et je vous conseille de jeter un coup d’œil à leur programme (ça se passe au Forum des Images, aux Halles !).