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Mank, le nouveau film surprenant de David Fincher

Dans les années trente, le scénariste Herman J. Mankiewicz est chargé d’écrire le scénario du film Citizen Kane, dont le personnage principal s’inspire de William Randolph Hearst. Alité après un accident de voiture, le scénariste alcoolique doit malgré tout tenir les délais fixés par le réalisateur du film, Orson Welles. Herman loge pour cela dans un ranch loué pour l’occasion à Victorville. Il y est surveillé de près, notamment par la jeune Rita Alexander, qui veille sur sa santé, et par John Houseman, qui s’assure de l’avancement du projet. La relation entre “Mank” et le metteur en scène va s’avérer tumultueuse durant le processus de création du film. 

Le film est disponible depuis le 4 décembre sur Netflix. Fincher est déjà un habitué de la célèbre plateforme, il a travaillé sur trois séries Love, Death and Robots en tant que producteur, House of Cards et Mindhunter dont il a réalisé plusieurs épisodes.

Le film se concentre sur le personnage d’Herman J Mankiewicz (Gary Oldman) scénariste du célèbre Citizen Kane. Si vous vous posez la question “ Est-il nécessaire d’avoir vu Citizen Kane pour voir Mank ?” Et bien la réponse est non. Néanmoins le film contient son lot de spoilers, alors si vous comptez voir Citizen Kane, regardez-le d’abord !

Mank (Gary Oldman) et Amanda Seyfried (Marion Davies) entre glamour et désillusion © Mank, 2020, David Fincher

Fincher est connu pour être très pointilleux et pour ne laisser rien au hasard dans ses films, sa reproduction de l’âge d’or hollywoodien, les costumes, décors, véhicules tout est admirable jusqu’au simple petit objet, il va même jusqu’à reproduire les brûlures de cigarettes (c’est le repère de changement de bobine, indiquant au projectionniste le moment de changer de rouleau de pellicule) car non le film n’a pas été tourné en pellicule comme Citizen Kane. Le montage, en revanche, reprend la structure du flashback comme le célèbre film de Orson Welles ce qui amène une certaine dynamique au film. 

Pour ce qui est de la bande son, les compositeurs habitués de Fincher, Trent Reznor et Atticus Ross ont créé une musique qui capture parfaitement l’époque et l’humeur particulière de n’importe quelle scène. Mank est, sans doute, le film le plus beau de l’année: Erik Messerschmidt ( déjà directeur photo sur Mindhunter ) a réalisé un travail incroyable sur la lumière. Fincher rend hommage à Welles, et a Citizen Kane dans certains plans comme celui du double focus, processus permettant d’avoir deux points net sur l’image. Ce film finira très certainement nominé aux Oscars, peut-être même pour le meilleur scénario écrit par Jack Fincher, père de  David Fincher. La seule chose qu’on pourrait reprocher à Mank c’est d’être trop lisse, comme s’il avait été fait pour se retrouver aux Oscars. La folie de Fincher semble absente de ce projet. Certes, ce dernier long-métrage est différent de tout ce qu’il a pu faire auparavant mais le résultat n’en demeure pas moins superbe. Mank est à voir pour tous les passionnés de l’âge d’or hollywoodien.