Interview de Jean-François Tosti, producteur du film d’animation « Pil »
Entretien réalisé le 25 aout 2021 Par Lise Semeria.
Le film d’animation Pil sorti le 11 aout dernier au cinéma est un projet réalisé par le studio de production occitan TAT Productions. L’équipe du Tote Bag s’est rendue en salles et a été convaincue par l’histoire touchante, et par moments carrément loufoque, de la petite Pil et ses amis.
Nous avons contacté son producteur, Jean-François Tosti, afin d’en savoir plus sur le processus de réalisation du film, mais également sur le métier de producteur en France. L’entretien s’organisera donc en deux parties.
Parlons de Pil !
TB : Pour la conception du film, nous avons vu que vous vous étiez inspiré des paysages et environnements médiévaux occitans, pourriez-vous nous parler de l’aspect décoratif plus lié aux objets ou aux accessoires ? Notamment les costumes, les armures, les vêtements, avez-vous contacté des spécialistes afin de proposer un rendu esthétique en particulier ?
JFT : Nous n’avons pas contacté de spécialistes mais les équipes de recherche que l’on appelle chez nous les recherches graphiques on fait un travail de recherche documentaire avant de se lancer dans la confection des costumes. Ils ont étudié tout ce qui est en relation avec la forme, la coupe du vêtement, pour avoir un rendu en termes de texture le plus proche possible du réel. Nous n’avons donc pas fait appel à des spécialistes mais il y a eu un travail de documentation qui consistait à observer des références, analyser des tableaux et c’est vrai qu’il y a aussi beaucoup de littérature à ce sujet.
Ce qui est intéressant également c’est que comme il y a beaucoup de personnes passionnées qui sont dans des associations qui fabriquent des costumes médiévaux, nous disposions quand même de pas mal de photos ce qui nous donnait une idée assez précise de ce que cela pouvait être. A la suite de tout ce travail de documentation, nous nous sommes lancés dans la création des costumes comme l’ont fait les équipes qui ont travaillé sur les décors. Il y a toujours tout un travail de documentation avant de se lancer dans un projet comme ça.
LTB : Comment la BO a-t-elle été réalisée ? Ce film semble très attaché au patrimoine culturel français, quelles ont été les directives données à Olivier Cussac, le compositeur ?
JFT : De toute manière sur tous nos films il y a de la musique symphonique donc de la musique écrite pour un orchestre. Là le défi demandé par le réalisateur a été, au-delà de la création d’une musique symphonique comme on fait d’habitude, d’y injecter des notes médiévales.
LTB : Que ce soit dans Les As de la Jungle ou Terra Willy, des petites créatures en tout genre peuplent l’environnement des héros. Dans Pil, la jeune fille est accompagnée de trois fouines au caractère bien défini, selon vous quel est le rôle de ces petits compagnons ?
JFT : Elles l’accompagnent dans toute l’aventure ; c’est une espèce d’extension de sa personnalité finalement. Mais elles ont quand même un rôle narratif car c’est en partie à cause de l’une des fouines que Pil va se retrouver embarquée dans cette aventure. Finalement c’est elles qui représentent sa famille au début du film. Famille, qui va s’agrandir au fur et à mesure. C’est cependant aussi des faire-valoir comiques mais c’est avant tout une extension de sa personnalité.
LTB : Nous avons remarqué la prédominance de personnages féminins dans ce film ; Pil et les fouines orphelines, la sorcière … était-ce un choix délibéré ? Y a-t-il une volonté de mettre en lumière un personnage féminin fort, courageux et ingénieux en opposition aux héroïnes dépendantes du rôle principal masculin dans beaucoup de films d’animation? Si oui, est-ce pour cela que les principaux personnages masculins sont soit caricaturés soit diabolisés ?
Sur le fait du choix de mettre en avant un personnage féminin, oui c’est d’une certaine manière délibéré ; c’est l’auteur (Julien Fournet) qui nous a fait la proposition mais c’est vrai que nous l’avons accueillie de manière très positive parce que chez TAT on a plutôt l’habitude de mettre en scène des personnages masculins. Cela fait un moment que l’on se dit que ce n’était pas forcément très malin de notre part parce que lorsque l’on fait des films d’animation qui sont destinés aux enfants et à la famille, on a, qu’on le veuille ou non, une forme de responsabilité.
Ce qui nous a intéressé c’est que l’auteur le fait d’une manière particulière : ce n’est pas la petite princesse typique gentille, jolie ou bien un vrai garçon manqué, elle a sa propre identité. Le personnage évolue certes mais elle a sa personnalité propre qu’elle conserve tout au long du récit. Ce n’est pas un garçon-manqué, une fille qui veut se comporter en garçon, elle ne tombe pas non plus amoureuse du prince, et tout cela nous plaisait beaucoup.
Par ailleurs, je ne pense pas qu’il y ait une vraie volonté de ridiculiser des personnages masculins donc de fait, on est plus dans une espèce de contre-pied systématique sur la manière dont on se représente les personnages d’habitude. C’est ce qui nous intéressait d’ailleurs avec l’auteur, dans l’écriture de manière générale, le fait de prendre le contre-pied de ce qu’on attend dans ce genre de récit. Il s’avère que comme ce sont des personnages masculins, le contre-pied peut les faire paraître ridicules mais ce n’est pas une volonté affirmée.
LTB : A la rédaction, nous avons eu le ressenti que Pil est une déclaration d’amour à la culture et au patrimoine français, était-ce entre autres le but de ce film ?
JFT : Alors ce n’est pas un but en soi mais c’est vrai que le réalisateur, quand on a commencé à travailler sur le look du film, nous a dit “Nous sommes basés à Toulouse, nous travaillons majoritairement en Occitanie, pourquoi chercher des influences côté Moyen Âge plutôt anglo-saxon? » ce qui est ce que l’on voit la plupart du temps dans les studios américains voire français, qui est une représentation d’un Moyen Âge gris, noir, presque gothique. Le réalisateur avait plutôt envie de profiter de tous les décors qui nous entourent, d’aller chercher dans notre région et de représenter un Moyen Âge plus chaleureux, en allant se balader dans tous les villages qu’il y a autour de chez nous !
Donc oui, il y avait cette volonté vraiment d’inscrire ce film, peut-être même plus que dans un médiéval français, dans un environnement occitan. Évidemment on a tous les repères qui nous permettent d’identifier le fait que l’on est clairement au Moyen Âge, mais c’est vrai qu’il y avait cette volonté de s’écarter de cette imagerie anglo-saxonne que l’on a du Moyen Âge.
LTB : Pourquoi avoir choisi spécifiquement un chat-poule comme apparence animale hybride pour le prince Roland ?
JTF : Il faudrait poser la question à l’auteur ! C’est vrai, pourquoi un chat-poule ? Il a écrit ça, et on était assez sceptiques car un chat-poule, cela fait quand même très peur sur l’idée mais après quand on le voit ça marche très bien ! Après, personnellement, j’étais assez sceptique et j’ai attendu quand même les premiers designs pour être convaincu. Après les premiers designs et les premiers tests d’animation je me suis dit “ah oui, c’est vraiment très rigolo !”. C’est donc une idée de l’auteur qui nous l’a vendu ainsi, par contre d’où il vient, ça ne je le sais pas ! *rires*
Julien Fournier c’est un auteur qui a beaucoup d’idées complètement bizarres mais qui sont toujours finalement assez pertinentes. Par exemple, la licorne-garou et le chat-poule sont typiquement les idées qui sortent de son cerveau donc il faut les suivre ! Parfois il y a des choses qui marchent et parfois elles marchent moins bien. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il propose toujours des idées intéressantes et pour nous producteurs, c’est un plaisir de travailler avec des auteurs comme ça.
LTB : D’où l’idée vous est-elle venue de réaliser un personnage à l’image de Francis Cabrel ?
JFT : Ce qu’il y a de drôle finalement, c’est qu’il y avait la volonté visuelle de se rapprocher de Francis Cabrel mais c’était plus censé être une inspiration pour les graphistes qu’un projet qui irait aussi loin que ce qui est montré dans le film ! Car disons qu’il y a d’abord eu cette étape du personnage visuellement et puis après c’est vraiment lors de l’enregistrement des voix où Julien, le comédien qui a doublé ce personnage-là, a tenté d’y aller à fond. Et le résultat nous a tous convaincus que c’était une bonne idée de ne pas faire les choses à moitié ! Personnellement, je trouve ça vraiment très rigolo, et en plus le personnage existe vraiment à part entière, il est sympathique et a son rôle dans l’histoire même si c’est un personnage secondaire.
LTB : L’animation s’exporte très bien à l’étranger mais Pil est un film empreint de la culture française et notamment occitane ; comment cela peut se retranscrire à travers les dialogues des personnages ?
JFT : Ça c’est vraiment le travail des adaptateurs dans chaque pays, de faire la meilleure adaptation possible pour que ce qui est drôle en France reste drôle dans une autre langue ! C’est sûr que Cabrel, ça ne va pas être possible de le refaire de cette manière là dans d’autres pays mais ce n’est pas grave on peut toujours lui trouver un autre accent ou le faire parler d’une manière qui évoque autre chose. Ce ne sera pas la même vanne mais c’est pas pour ça que ce ne sera pas drôle. On sait d’ailleurs que le Moyen Âge et son imagerie c’est quelque chose de très universel alors cela ne posera pas de problèmes à l’exporte. Cette imagerie du Moyen Âge est très européenne mais cela n’empêche pas du tout les films de voyager. Pour l’humour, c’est le rôle des adaptateurs de chaque pays de rendre cela drôle dans leur langue !
LTB : Avez-vous des retours de vos films adaptés dans d’autres langues, à l’étranger ?
JFT : Ça nous arrive de recevoir des copies des films dans d’autres langues. C’est intéressant car parfois c’est rigolo, on voit bien la similitude mais parfois il y a des langues qui pour nous sont vraiment très difficiles à appréhender ce qui fait que l’on a du mal à se situer et à savoir si cela correspond à ce que l’on avait imaginé en français. On part du principe que l’adaptateur qui traduit dans la langue de son pays va faire au mieux pour que cela respecte l’intention de base et de faire la chose qui marchera le mieux pour son public. Quand c’est en espagnol, en italien ou en anglais on arrive à juger par exemple mais si c’est en coréen ou en arabe, malheureusement c’est un peu plus compliqué pour nous au studio… *rires*
LTB : Êtes-vous satisfait pour le moment du Box-Office de Pil ?
JFT : Oui et non, c’est-à-dire qu’on espérait, et le film était pensé pour faire beaucoup plus, mais le contexte est tellement compliqué et la concurrence sévère que finalement, dans ce contexte là, on s’en sort plutôt bien. Je suis en même temps un peu déçu mais en même temps un peu satisfait. Pour la deuxième semaine on en est pour simplifier à 210 000 entrées, c’est déjà pas si mal. D’autant plus que l’on a en face en concurrence directe Pat Patrouille et Baby Boss 2 qui sont les deux plus gros films d’animation de l’été et il y en a un qui est sorti le même jour que nous et l’autre la semaine d’après.
On a pas eu de chance car la date que l’on avait choisie qui était une très bonne date au début est devenue une date de plus en plus compliquée à cause de la concurrence, mais malgré ça on s’en sort pas trop mal. Car pour un film de cinéma, faire 210 000 entrées ce n’est pas facile ; il n’y a pas beaucoup de films qui arrivent à faire 200 000 entrées. Avec cette concurrence, plus les contraintes liées au pass sanitaire, la situation actuelle, le fait que la fréquentation des cinémas a largement baissé par rapport à il y a deux ans, lorsque nous n’étions pas encore en pleine pandémie, cela fait qu’au final, on s’en sort pas trop mal et cela montre que l’on peut exister face aux deux géants américains.
Ce qui est vraiment plaisant c’est qu’on a de très bons retours. Le film est très apprécié à la fois par la presse et par les spectateurs et cela nous donne beaucoup de satisfaction. C’est la base de notre satisfaction, de faire des films qui plaisent aux gens *rires* ! De ce côté là, nous sommes plutôt contents.
Qu’est-ce qu’être producteur ?
LTB : Mon équipe s’est penchée sur votre volonté de développer la boîte de production et le studio afin d’augmenter le nombre de films produits ; vos objectifs sont-ils d’égaler les géants de l’animation américaine et d’imposer la France dans le domaine ?
JFT : Non, parce qu’on n’a absolument pas les mêmes moyens que les géants américains et il y a peu de chances qu’un jour on les ait. Je pense que c’est souvent, de mon point de vue, une erreur chez certains producteurs de vouloir se comparer ou s’imaginer égaler les studios américains parce que c’est impossible, car ils ont des moyens que nous n’aurons jamais. Alors, cela peut arriver un jour qu’un studio se fasse racheter par un studio américain qui lui donne les moyens de faire un film à l’américaine, là ce serait possible. Par exemple chez Illumination, Mac Guff, rachetés par Universal, sont des films d’Universal fabriqués en France comme Moi, moche et méchant et d’autres gros films américains fabriqués en France mais c’est parce qu’ils ont les moyens des studios américains derrière.
Nous notre but ce n’est pas d’aller vers ce type de structure ou cette taille là, ou alors ça passerait par le rachat du studio. Nous ce qu’on veut c’est être l’un des plus gros acteurs européens dans l’animation en restant a priori indépendant ce qui veut dire que l’on espère que nos films seront toujours dans le top en termes de qualité et de box-office des films d’animation indépendants. On ne cherche pas à rentrer en concurrence avec les films des studios américains car la débauche de moyens qu’ils ont à leur disposition est tellement immense que l’on ne joue pas dans la même catégorie et c’est une réalité. Mais on fait très bien avec car on a compris cela assez tôt qu’il ne fallait pas aller sur ce terrain là, à se comparer et penser qu’on peut les égaler.
LTB : L’animation demande énormément de moyens en France pourtant c’est un genre qui marche très bien, comment l’expliquez-vous ?
JFT : De mon point de vue c’est vraiment la qualité qui parle, en France on est vraiment bons pour faire de l’animation et c’est pour cela que ça marche. On sait très bien faire de l’animation qui est universelle donc qui marche en France mais qui peut aussi marcher à l’étranger, on a les meilleures écoles du monde, on a un système de financement de l’audiovisuel et du cinéma qui est ultra favorable et de manière générale, très favorable à l’animation. Tout cela fait que l’on est vraiment excellents dans ce domaine-là et que l’animation française fonctionne très bien en France mais s’exporte aussi très bien. L’animation française s’exporte beaucoup mieux que la fiction française ou le documentaire français, de loin. Vraiment, quand on fait de l’animation, on est des champions du sport, sans discussion possible ! Donc il y a tout un ensemble de raisons mais finalement pourquoi ça marche ? Parce que c’est du cinéma d’animation de très bonne qualité. On est dans un bon environnement en France pour cela.
LTB : Nous avons un public varié et qui pas forcément cinéphile, pourriez-vous donc nous dire en quoi consiste votre travail ? Par ailleurs, en tant que producteur, comment définiriez-vous votre démarche artistique et créative ? Nous savons que certains producteurs sont plus en collaboration avec leurs réalisateurs que ce que l’on pourrait penser, est-ce votre cas ?
JFT : Pour moi le métier du producteur, il a deux aspects : premièrement il y a la partie liée aux finances. En France, le producteur ce n’est pas quelqu’un qui a de l’argent, on n’est pas dans le système anglosaxon, en France, il va chercher de l’argent pour financer une œuvre en devenir. et lui, là où il va investir du temps et de l’argent, c’est dans le développement du projet. Une fois que le projet est développé, artistiquement il va aller chercher de l’argent pour le préfinancer. Il y a donc par exemple des préventes à l’étranger, des avances qui vont venir constituer une enveloppe qui va venir financer le projet. Ça c’est la partie technique, financière où il faut être quand même être assez bon pour convaincre l’interlocuteur que c’est sur ce film-là qu’il doit investir plutôt que sur un autre. Cela demande de l’expérience mais c’est un aspect du métier. Un autre aspect est justement de s’assurer que le film se développe dans de bonnes conditions et qu’il respecte le projet qui a été vendu.
Et la deuxième partie serait plus liée à l’accompagnement de l’auteur. Un producteur, pour moi, il a une mission technique mais aussi artistique. Tous les vrais bons producteurs ont les deux casquettes et l’un de leurs métiers principaux est d’accompagner l’auteur, de le recadrer, de l’aider, de le soutenir, de lui donner des pistes de réflexions, de solutions quand il est dans l’impasse. Car il faut que ce travail soit fait par quelqu’un qui a un peu de recul car à un moment, le réalisateur, quand il est dans son film, il n’a plus du tout de recul. Mais il faut des personnes extérieures pour faire office de garde-fou.
Ça c’est une vraie partie du boulot du producteur et chez TAT Productions, on est vachement impliqués dans cette partie-là. On n’abandonne pas du tout les auteurs, on les accompagne tout le long. Il y a donc deux missions dans le développement ; d’abord améliorer artistiquement le projet auprès de l’auteur mais aussi le contact avec le marché. On peut avoir de super projets mais qui ne sont pas finançables. Mon métier c’est aussi de faire des films qui correspondent aux besoins et aux attentes du marché.
Voilà, être producteur c’est tout mettre en oeuvre pour que le projet soit adapté au marché et qu’il soit finançable mais aussi accompagner l’auteur, l’améliorer tout le long du processus. C’est vrai qu’il y en a qui voient les producteurs comme des “machines à fric” alors que le producteur n’est jamais l’ennemi de l’auteur, car son objectif est de faire marcher le film. Donc les auteurs et les réalisateurs qui comprennent cela, que le producteur est là pour les aider plutôt que pour leur mettre des bâtons dans les roues, c’est là que cela commence à bien se passer. Il y a beaucoup d’auteurs malheureusement qui ont peur d’un producteur qui va tout faire pour les gêner dans leur expression de leur génie créatif. Alors que le but c’est de les aider et tous les auteurs/réalisateurs ne l’ont pas encore compris en France ! *rires*
LTB : Nous savons que la crise Covid a dû affecter votre activité, avez-vous cependant quelques projets dont vous pourriez nous faire part ?
JFT : De toute manière la crise covid a affecté tout le monde, nous aussi. Il y a eu des complications pour la sortie du film, il y a des films qui se sont empilés sur les étagères des distributeurs, la situation reste incertaine, tout est donc très compliqué. Mais par contre, les entreprises comme la nôtre, ont largement bénéficié des aides de L’État. Nous, outre la difficulté que l’on a en ce moment à faire exister nos films en salles, on n’a pas comme entreprise souffert économiquement. On a réussi à passer la crise et on a réussi à financer nos projets et à les lancer.
On a déjà un film bien avancé en production qui sortira dans un an appelé Argonautes et après on a aussi en cours de financement, mais déjà bien avancé en fabrication, les As de la Jungle 2 et après un troisième film en écriture pour lequel on a déjà trouvé un distributeur, donc chez nous, ça ne s’est pas du tout arrêté. On continue et on arrive heureusement à convaincre des financeurs de nous suivre. Je pense que c’est en partie parce que l’on fait de l’animation – qui est une valeur sûre – mais aussi parce que l’on fait de l’animation de qualité.
On arrive donc encore à financer nos projets heureusement et on n’est pas à l’arrêt, bien au contraire. Il y a plein de projets sans arrêt en même temps donc pas de soucis de ce côté là ! *rires*
LTB : Est-ce que vous envisagez une suite pour Pil ?
JFT: Ce n’est pas encore en projet. Je ne pense pas que les chiffres en France permettront de justifier de faire une suite. Mais si le film fonctionne bien à l’étranger et qu’il cartonne, pourquoi pas ? Là le film est vendu dans une soixantaine de pays déjà, on va voir quand il sortira, s’il sort directement en cinémas ou en vidéo, à la télé car vu les conditions sanitaires dans le monde, rien n’est clair pour le moment. Mais s’il s’avère que c’est un énorme succès à l’étranger pourquoi pas faire une suite ? C’est aussi un enjeu économique. Car si on se base que sur les résultats français à ce jour cela n’a pas vraiment de sens de faire une suite mais si ça cartonnait ailleurs pourquoi pas et pour ça il faudrait aussi que Julien Fournet ait des idées suffisamment convaincantes pour faire une suite. Car si on fait un deuxième film juste car le premier a été fait sans avoir rien de nouveau à raconter, est-ce que cela en vaut le coup ? Cela n’aurait pas d’intérêt et nous irions droit dans le mur.
Nous tenions à remercier chaudement Jean-François Tosti d’avoir répondu à nos questions ainsi que l’équipe de communication de TAT Productions.
Le film est toujours en salles et l’équipe du Tote Bag ne peut que vous conseiller d’aller le voir ! Petits ou grands, il vous fera oublier le temps d’une heure trente que le monde est au ralenti et vous fera voyager au Moyen Âge dans des bois maudits (mais qui ont l’air féériques), dans une montagne habitée par une licorne-garou ou auprès d’un ménestrel à l’image de Francis Cabrel…