Gremlins : un conte horrifique de Noël
Si votre bambin ressemble plus à Mercredi Adams qu’à Fifi Brindacier, si vous en avez assez d’écouter en boucle les mêmes chansons Disney, alors ce noël il est temps de (re)découvrir Gremlins, le film culte de Joe Dante, réalisé en 1984. L’histoire suit les aventures de Billy, un jeune homme maladroit entouré d’une famille extravagante, qui reçoit pour noël une petit créature poilue à mi-chemin en train l’ewok et le koala. Celui-ci donne naissance à des êtres malicieux lorsque le protagoniste enfreint les règles de son propriétaire.
La neige qui saupoudre les premières séquences du film nous plonge tout de suite dans l’esprit de noël mais la lumière quasi expressionniste annonce aussi les événements étranges, voir inquiétants qui vont se dérouler devant nos yeux. Dante parvient à garder un équilibre savant entre téléfilm de noël et histoire de monstre à travers l’humour et l’ironie du film qui mise tout sur ces créatures machiavéliques. Pari réussi pour le réalisateur : les bêtes sont inquiétantes au début mais nous font bien rire par la suite, en particulier lors de la scène de beuverie des petits monstres où l’un des gremlins imite la danse de Flashdance.
Les références cinématographiques très variées : de Alien à Blanche Neige et les sept nains en passant par Massacre à la tronçonneuse , font de Gremlins une œuvre pop par excellence qui elle même a généré un héritage. Ce joyeux melting-pot du septième art ne prend jamais le pas sur le plaisir de la narration. L’histoire, un peu bateau, n’en reste pas moins divertissante et le cinéaste s’amuse avec le spectateur, en allant toujours jusqu’au bout de sa démarche, sans jamais se censurer. Les scènes de meurtres de Gremlins, qu’on croirait presque sorties d’un film de Cronenberg, sont en réalité rafraîchissantes dans un film de noël. La mère de famille passe ainsi de maman gâteau à final girl, le temps d’un changement lumineux surprenant.
On remarquera le kitsch de certains effets spéciaux qui ont néanmoins bien vieilli : cela n’enlève rien au charme du film, au contraire. Les marionnettes ont gardé leur aspect organique qui nous remplit de nostalgie à l’heure de l’hégémonie du numérique. Gremlins est donc à consommer sans modération entre deux biscuits de noël et réunions familiales.