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Rapport du GIEC : Que faut-il retenir ?

La deuxième partie du sixième rapport du GIEC est sortie ce lundi 28 février sous l’indifférence quasi générale. Si le bilan est alarmant, il est encore possible d’agir pour limiter les dégâts et s’adapter.

Quels impacts ?

Il n’y avait plus de doute. Et les conclusions sont toujours aussi alarmantes. Lundi 28 février, les 270 scientifiques du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont sorti la deuxième partie de leur 6ème rapport. Une partie qui traite des impacts, de la vulnérabilité ainsi que de l’adaptation des populations. Et on en retient quoi ?

Déjà, le réchauffement climatique n’est pas futur, mais bien présent. La température est 1,09°C plus élevée de nos jours qu’à l’ère pré-industrielle. Et les conséquences ? On observe aujourd’hui des chaleurs plus intenses, une augmentation des incendies et une élévation du niveau de la mer.

« Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction » a alerté Hoesung Lee, président du GIEC. Sur notre santé, on voit l’augmentation des maladies respiratoires ou des pathologies liées à l’eau. Dans le secteur agricole, des pertes de rendements sont déjà observées. C’est l’un des domaines les plus impacté par le réchauffement. Ces pertes privent de nombreuses personnes d’alimentation et d’eau. Et ça ne va aller qu’en s’empirant. Enfin, sur les écosystèmes, on observe des migrations de plus en plus importantes vers le nord et la disparition accélérée de nombreuses espèces terrestres et maritimes.

Le futur est entre nos mains

Le GIEC distingue deux périodes : le court terme jusqu’à 2040 où les dégâts liés au réchauffement climatique sont inévitables. De plus en plus de personnes souffriront de problèmes alimentaires et sanitaires (jusqu’à 3,6 milliards). Pour la période plus longue jusqu’à 2100, cela dépendra de nos efforts pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Si la température moyenne est maintenue à +1,5 degrés comme prévu alors nos actions prises sur le court terme auront permis de limiter les dégâts. Problème : si nous continuons comme maintenant, nous allons vers +3 degrés ! L’ampleur des conséquences dépend donc fortement de nos mesures d’atténuation.

Quelles sont nos options d’atténuation ?

Il y en a plusieurs et c’est le point positif du rapport. Positif si on les met en oeuvre. Les dispositifs déjà mis en place pour lutter contre le réchauffement fonctionnent et ont un vrai impact sur notre planète. Seule condition, ne pas penser que la technologie peut nous sauver ! La climatisation est par exemple le pire moyen de lutter contre le réchauffement climatique. Elle réchauffe l’extérieur et ne concerne que les populations les plus riches. Pour qu’une solution fonctionne il faut surtout  penser à la justice climatique et aux solutions multisectorielles. L’agroécologie est un parfait exemple de réussite. L’une des solutions futures proposée par le GIEC est la conservation d’une plus grande partie de la nature. À l’heure actuelle, 15% des terres, 20% des eaux douces et 8% des océans sont protégés. Cette protection devrait être comprise entre 30 et 50% pour avoir un réel effet sur la mitigation.

Le GIEC souligne que nos civilisations, bien que très résilientes, ne pourront pas s’adapter si nous continuons ainsi. Et l’Europe ne sera pas épargnée par les catastrophes. Il est temps de se retrousser les manches, parce qu’il va faire plus chaud certes, mais surtout pour agir !

Pour aller plus loin

Marie Nidiau