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[Enquête] Réchauffement climatique et actions individuelles : Notre empreinte carbone.

Cette enquête ne se focalise que sur un type de pollution : les émissions de gaz à effet de serre. On définira et calculera notre empreinte carbone.

Je suis chanceux. Né en France dans une famille parisienne, on peut dire que par rapport à la moyenne des humains, je suis tombé au bon endroit, au bon moment. Il y a maintenant cinq ans, je découvrais l’écologie, et surtout la façon dont mes actions impactent l’environnement. J’ai découvert que certes, je suis chanceux, mais cette chance implique que j’ai un impact environnemental bien plus grand que la plupart des autres humains.

Mais était-ce vraiment ma faute ? Comme beaucoup, j’ai d’abord fui ma responsabilité. Les vrais responsables des changements climatiques étaient les multinationales, le monde politique ou même les Etats-Unis, la Chine, voire les Nations Unies. Bien évidemment, toutes ces entités ont leur part de responsabilité et ne sont pas à la hauteur des enjeux climatiques. Cependant, je suis désormais persuadé que l’action doit avoir lieu à tous les niveaux, y compris à l’échelle individuelle.

Je me suis donc demandé comment, par mes choix quotidiens, je participe à renforcer le réchauffement climatique.
Comment est-ce que je pollue ?

Effet de serre et réchauffement climatique

Si le lien entre l’effet de serre et le réchauffement climatique est clair pour vous, nous vous invitons à aller directement à la fin de l’encadré.

Le réchauffement climatique est réel : il fait aujourd’hui quasi-consensus dans la communauté scientifique (Cook et al., 2016). Il est expliqué par un facteur principal : les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines.

Pour simplifier, la température moyenne d’une planète dépend principalement de l’énergie solaire qu’elle reçoit, donc de sa distance au soleil. Cependant, si la température terrestre n’était définie que par ce paramètre, il y ferait en moyenne autour de -20°C (température observée sur la Lune, située à la même distance du Soleil que la Terre), or la température terrestre moyenne est d’environ 15°C. 

Cette différence s’explique par l’atmosphère terrestre et plus précisément par un phénomène : l’effet de serre. Les rayonnements solaires parvenant jusqu’à la Terre et la réchauffant prennent notamment la forme d’ondes infrarouge. Celles-ci sont soit absorbées par la surface terrestre (participant au réchauffement), soit réfléchies. Les ondes infrarouges réfléchies sont en partie réémises jusqu’en dehors de l’atmosphère, mais également en partie renvoyées par les gaz à effet de serre de l’atmosphère vers la Terre (et donc la réchauffant d’autant plus). Le schéma suivant ci-contre illustre bien ce phénomène.

Source : Philippe Recacewicz, Grid, Arendal, Programme des Nations unies pour l’environnement.

En bref, plus la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère est grande, plus la Terre absorbe d’ondes infrarouges, donc plus elle se réchauffe.

Bien évidemment, les changements climatiques dépendent de bien plus d’éléments que les uniques gaz à effet de serre. Nous aurions pu évoquer notamment l’albédo de la planète bleue (le pouvoir de réflexion de la surface de la Terre – très fort au niveau des pôles), les émissions volcaniques ou d’autres éléments naturels. Du reste, ces éléments sont bien moins importants que l’effet de serre pour expliquer le réchauffement planétaire actuel, et une claire corrélation existe entre l’élévation des émissions de gaz à effet de serre et l’élévation de la température moyenne terrestre (données facilement accessibles sur internet).

Oui, je pollue

Chaque jour, nos pratiques participent à l’émission de gaz à effet de serre. Lorsque je me réveille en ce mois de novembre en Norvège dans une chambre chauffée, mon radiateur a consommé de l’électricité toute la nuit. Ce chauffage a certainement émis du dioxyde de carbone (CO2), 39% de l’énergie norvégienne étant tirée du pétrole. Il en sera de même pour mon trajet jusqu’à la fac en bus, qui brulera de l’essence pour rouler. Ces émissions de CO2, un gaz à effet de serre, participent à augmenter mon empreinte carbone.

Cette notion d’empreinte carbone est définie par l’INSEE comme « la quantité de gaz à effet de serre (GES) induite par la demande finale intérieure d’un pays (consommation des ménages, administrations publiques, organismes à but non lucratifs, investissement) [ou d’un individu], que ces biens ou services soient produits sur le territoire national ou importés ». Elle est constituée d’émissions directes, comme ce que les logements et les voitures émettent, mais surtout d’émissions indirectes, celles émises pour produire les biens (alimentaires, technologiques…) et services (poste, internet…) que l’on consomme au quotidien.

L’empreinte carbone d’un bien consommé se divise en deux parties : les émissions liées à la production et à l’extraction des composants du bien et les émissions liées au transport du bien jusqu’au magasin où je l’ai acheté – jusqu’à chez moi si je l’ai commandé.

Un exemple

Prenons l’exemple d’un plat traditionnel français, le bœuf bourguignon, pour illustrer la façon dont les actions du quotidien, dont ce que l’on mange, impactent notre empreinte carbone. Imaginons que je suis quelqu’un de motivé et ayant le budget : je vais cuisiner mon bœuf bourguignon à partir de produits locaux, achetés au boucher et au maraîcher du coin (oui, j’ai beaucoup de chance). Cela nous permettra de simplifier les choses.

Ici, le bœuf que je consomme a durant toute sa vie émis du méthane (CH4) sous la forme de pets et de rots, car les aliments qu’il a consommés fermentent dans son estomac lors de sa digestion.

Par ailleurs, les carottes qui agrémentent mon plat ont sans doute poussé plus vite et plus grosses grâce à l’utilisation engrais, émettant du protoxyde d’azote (N2O). Enfin, la réfrigération de mon bœuf entre l’abattoir, son transport et sa conservation en boucherie a émis des gaz fluorés.


Des gaz à effet de serre

Le méthane, le protoxyde d’azote et les gaz fluorés sont, avec le dioxyde de carbone, des gaz à effet de serre. Ayant des potentiels de réchauffement global (PRG) variables, ils sont comparés au CO2 pour mesurer leurs impacts sur l’effet de serre.
D’après les données du Ministère de la Transition écologique et solidaire, pour une même quantité de gaz,
le CH4 a un PRG équivalent à 25 fois celui du CO2,
le N2O 298 fois celui du CO2,
les gaz fluorés, selon le gaz, entre 140 et 22 800 fois celui du CO2.

En gros, en termes d’effet de serre, 1 tonne de CH4 équivaut 25 tonnes de CO2. Cette notion d’équivalent CO2, écrite CO2eq ou eCO2 est très utilisé pour quantifier l’impact d’un gaz en termes d’effet de serre.

Par ailleurs, et c’est très méconnu, l’eau (H20) est un gaz à effet de serre. En fait, c’est même le gaz ayant le plus grand effet de serre : l’eau est responsable d’environ 60% de l’effet de serre total.

Pourquoi n’en parle-t-on pas ?

Simplement parce que l’eau a une durée de vie dans l’atmosphère extrêmement faible (une à deux semaines, puis il pleut) en comparaison aux autres gaz à effet de serre, dont les émissions restent dans l’atmosphère pendant des décennies, voire des siècles ou des millénaires (pour certains gaz fluorés).

Ainsi, nos émissions de vapeur d’eau ont un impact totalement négligeable sur le réchauffement climatique car la concentration de l’atmosphère en eau est très stable. Le PRG de l’eau est donc incalculable. L’ozone (O3) est un gaz à effet de serre similaire, en concentration atmosphérique bien plus faible que l’eau cependant.

Du coup, pourquoi évoque-t-on en permanence le CO2, plutôt que les autres gaz à effet de serre, bien plus puissants ?

La raison principale est que la très grande majorité des gaz à effet de serre que nous émettons dans le monde sont liés à la combustion de charbon et de pétrole, ou de produits en étant dérivés (ex : essence) et aux activités industrielles. Ces processus émettent principalement du CO2 en grande quantités.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les émissions de CO2 représentent environ 75% des émissions de gaz à effet de serre anthropiques depuis 1970. Ainsi, malgré le faible effet de serre de ce gaz face aux autres, en raison des volumes que nous émettons, le CO2 a la plus grande importance dans l’élévation de la température due à l’effet de serre.

Les chiffres clés (GIEC, 2014)

D’après le Cinquième rapport du GIEC, entre 1750 et 2014, les concentrations des gaz suivants dans l’atmosphère ont évolué ainsi :
CO2 : +40% (concentration actuelle de 412 ppm, soit 0,0412% de l’atmosphère)
CH4 : +150% (1,8 ppm, soit 0,00018% de l’atmosphère)
N2O : +20% (0,320 ppm, soit 0,000032% de l’atmosphère)
H2O : stable (3 à 4% de l’atmosphère)
(information indisponible pour les gaz fluorés)

Ces augmentations sont respectivement responsables de 72% (CO2), 20% (CH4), 5% (N2O), et 2,2% (gaz fluorés) du réchauffement climatique imputable aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

Je pollue, mais pas qu’en France

Durant mes recherches, un élément m’a semblé méconnu alors qu’il est clé : une grande partie de notre empreinte carbone est liée à des activités qui ont lieu en dehors de nos frontières.

Source : Commissariat général au développement durable (2020).
Note : La cokéfaction et le raffinage sont des activités liées au pétrole que nous importons.

En France, l’empreinte carbone est ainsi composée des émissions liées aux biens et services produits en France pour les français + aux biens et services produits à l’étranger (« importations ») pour les français.

En opposition à cette notion, j’ai découvert que l’on utilise souvent le terme « inventaire national », qui renvoie aux émissions de gaz à effet de serre émises sur un territoire, sur une période donnée. L’avantage de cette notion d’inventaire national, pour un pays comme la France qui importe beaucoup, c’est que les émissions liées aux importations sont invisibilisées. La France peut donc passer pour un meilleur élève que ce qu’elle n’est vraiment.

Le Graphique 2 décompose l’empreinte carbone des français, mettant en évidence les émissions associées aux importations, donc ayant lieu à l’étranger.

Les éléments en bleu foncé sont des émissions liées à des activités ayant lieu hors du territoire français. En France, les émissions sur le territoires (inventaire national) sont environ 40% inférieures à l’empreinte carbone des français.

Mon empreinte carbone

Source : Commissariat général au développement durable (2020)

Alors, combien chacun d’entre nous émet ? A en croire les données ci-jointes, les français émettaient en moyenne 11,2 tonnes équivalent CO2 en 2018 (excluant ici les gaz fluorés).

Le rapport évoque un budget CO2 de 1,6 à 2,8 tonnes eCO2.
Il correspond à la quantité de gaz à effet de serre que chaque français devrait émettre au maximum pour atteindre les objectifs minimaux des Accords de Paris signés en 2015, qui souhaitaient limiter le réchauffement climatique à +2°C en 2100, en comparaison aux niveaux préindustriels (1750).

On en est donc loin, nous y reviendrons.

Entrer dans le détail

Le rapport du Commissariat général au développement durable est très récent (janvier 2020), mais peu clair quant au détail de l’empreinte carbone individuelle des français. Surtout, les données détaillées (Graphique 2) sont brutes et pour tout le territoire, et non par habitant.

L’infographie suivante provient d’une présentation de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), tirée d’une étude de Carbone 4, un cabinet de conseil « spécialisé sur la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique ».

Elle détaille les quantités de gaz à effets de serre moyennes (mesurés en kg équivalent CO2) émises par les français selon cinq catégories : alimentation, biens de consommation, transports, services et énergie des logements.

Quelques remarques préalables : Ces données sont datées de 2010. Ainsi, elles font état d’une empreinte carbone moyenne des français de 10,4 tonnes équivalent CO2 (eCO2), soit presque une tonne de moins que les données de 2018 du Commissariat au développement durable.  Par ailleurs, l’infographie ci-dessous omet 370 kg eCO2 dues à la construction (à 90%) et l’entretien (à 10%) des logements, pourtant présents dans l’étude.

Cependant, étant donné la clarté de l’infographie et de sa précision, nous nous baserons dessus pour la suite de notre enquête, en prenant en compte les potentielles évolutions des émissions depuis 2010.

Source : Webinaire Ecolab-ADEME-ABC Base Carbone et Nos gestes climat (30 juin 2020)

En effectuant un redécoupage des principaux postes d’émission de gaz à effet de serre, on obtient qu’en 2010, ils étaient :

  1. Biens matériels courants et électroniques, dont fret et distribution : 2130 kg eCO2
  2. Voiture (dont production) et avion : 2028 kg eCO2
  3. Viandes & Produits laitiers : 1843 kg eCO2
  4. Energie des logements : 1556 kg eCO2
  5. Services publics (hôpitaux, administrations, armée…) : 1284 kg eCO2
  6. Produits alimentaires non animaux : 614 kg eCO2
  7. Services privés (restaurants, banques, cinémas…) : 499 kg eCO2

Et en 2020 ?

L’empreinte carbone des français n’a, à priori, pas drastiquement évolué depuis dix ans. Cependant, étant donné l’évolution de la société depuis 2010, on peut raisonnablement supposer qu’en 2020 :

  • La part des biens de consommation dans l’empreinte carbone des français a augmenté en volume et en pourcentage (hausse des livraisons des biens à domicile, multiplication des appareils électroniques, obsolescence de plus en plus rapide des produits, sophistication des biens, explosion des cosmétiques et de la fast-fashion),
  • La part d’énergie des logements a baissé (rénovations énergétiques),
  • La part de l’alimentation a peut-être baissé (les français mangent légèrement moins de viande, notamment rouge ; hausse du végétarisme et du véganisme),
  • La part des transports a augmenté (démocratisation de l’avion, persistance de la voiture individuelle).

Que faire de ces chiffres ? Réduire son empreinte carbone

Comme nous l’avons vu dans l’étude du Commissariat au Développement Durable, les français produisent autour de 11 tonnes eCO2 par an environ, alors que, pour une planète comptant 9 à 10 milliards d’habitants d’ici 2100 et en restant sous la limite de +2°C par rapport aux niveaux préindustriels, nous devrions tout au plus produire 2,8 tonnes eCO2 par personne et par an (4 fois moins).

Comprendre comment nous polluons nous permet d’agir en conséquence. Les façons les plus simples et efficaces pour réduire notre empreinte carbone devraient être les suivantes :

  1. Consommer moins, surtout les produits manufacturés, réparer plutôt que jeter et racheter, vérifier la provenance de ses achats, acheter d’occasion ( « seconde main »)
  2. Privilégier les déplacements « bas carbone » : à pied, à vélo ou en transports en commun lorsque cela est possible ; ça ne l’est souvent pas, notamment en zone rurale,
  3. Réduire sa consommation de viande, rouge en priorité, mais aussi de poisson et de produits laitiers,
  4. Isoler son logement ou choisir des habitations plus modernes, lorsque l’on a le choix (en plus ça réduit les factures),
  5. Manger local et de saison.

Note : Les émissions liées aux services publics sont fixes, il va donc de soi qu’à titre individuel nous ne pouvons agir pour les réduire.

Il existe bien sûr d’autres manières de réduire son empreinte carbone (nous ferons de nombreux articles sur le sujet !).

Calculez votre empreinte carbone

Pour clore cet article, il semble essentiel d’aller au-delà des moyennes et des statistiques, pour évaluer sa propre empreinte carbone et se donner des objectifs de réduction. On trouve des dizaines de sites, en français et en anglais pour le faire, et j’ai pu en tester quelques-uns.

Finalement, je n’ai retenu que celui de Nos Gestes Climats (projet de l’ADEME), qui est très complet et adapté à la France. Par ailleurs, il donne accès à plein d’astuces pour réduire son empreinte carbone.

Les autres calculateurs testés étaient peu précis, ou adaptés à un pays donné – souvent Etats-Unis ou Royaume-Uni.

Le fameux test ici.

Ce petit test clôt cette enquête, qui, je l’espère, vous aura permis de bien comprendre comment nous émettons des gaz à effet de serre, et aura mis en évidence des moyens efficaces d’agir à titre individuel. Au-delà, des changements structurels semblent indispensables pour limiter les changements climatiques, et nous reviendrons prochainement sur ce point. A très vite !

Dylan Chiasson

Un autre test pour les plus curieux d’entre vous : https://www.footprintcalculator.org/


Bibliographie & Pour aller plus loin

Article scientifique

Cook, John et al. “Consensus on consensus: a synthesis of consensus estimates on human-caused global warming”, Environmental Research Letters, 11 (4), 2016. URL : https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/11/4/048002

Articles internet

Auteur non indiqué, « Le budget et l’empreinte carbone, c’est quoi ? », Ecolab (ADEME), 2020. URL : https://ecolab.ademe.fr/blog/g%C3%A9n%C3%A9ral/budget-empreinte-carbone-c-est-quoi.md

Auteur non indiqué, « Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ? », Ministère de la Transition écologique et solidaire, 2019. URL : https://ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/defis-environnementaux/changement-climatique/comprendre-le-changement-climatique/article/qu-est-ce-qu-un-gaz-a-effet-de-serre

INSEE, Empreinte carbone, 2019. URL : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c2132

Dossiers

GIEC, 2014. Changements climatiques 2014: Rapport de synthèse. Contribution des Groupes de travail I, II et III au cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Sous la direction de l’équipe de rédaction principale, R.K. Pachauri et L.A. Meyer]. GIEC, Genève, Suisse, 161 p. URL : https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/SYR_AR5_FINAL_full_fr.pdf

Moreau Sylvain, Janin Lionel, Blivet Céline. L’empreinte carbone des Français reste stable, Datalab (Commissariat général au développement durable), 2020. 4p. URL : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lempreinte-carbone-des-francais-reste-stable

Paillat Emmanuelle, Adam Julien, Wilmotte Jean-Yves. « Empreinte Carbone : en 20 ans, les Français ont pris du poids ! », La Lettre du Carbone n°2 (Carbone 4), 2011. 8p. URL : http://www.carbone4.com/en-20-ans-les-francais-ont-pris-du-poids/

Webinaire

Ecolab (ADEME), « Webinaire sur la Base Carbone® de l’ADEME et « Nos gestes climat » », 30 juin 2020. URL : https://ecolab.gitbook.io/documentation-ecolab/carbone/webinaire-carbone

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