Catégories
Cinéma

Que regarder sur MUBI en ce moment ?

En attendant la réouverture des salles de cinéma, pour le moment envisagée pour la mi-mai, nous souhaitions vous proposer quelques films à découvrir à la maison. C’est sur la plateforme préférée des cinéphiles, MUBI, que nous basons notre top du jour. Sur MUBI vous découvrirez des films d’auteur, des films de patrimoine et des nouveautés, des cinématographies du monde, des documentaires, des court-métrages… Bref, si vous aimez le cinéma et que le catalogue Netflix vous a lassé depuis longtemps, MUBI est fait pour vous. Nous ne sommes pas sponsorisés par la plateforme, mais avec un abonnement à 5,99€ pour les étudiants, il est difficile de ne pas en faire des éloges. 

Entre les films du jour, les rétrospectives et le catalogue permanent, on peut vite être submergé par la quantité et ne pas savoir quoi regarder, c’est pourquoi nous vous proposons cette liste, complètement subjective, des films à découvrir. 

Le classique 

Le Dernier métro, François Truffaut, 1980

Pas le plus connu des films de Truffaut et pourtant l’un des meilleurs, Le Dernier métro peut être considéré comme un classique du cinéma français. Deux ans après la clôture du cycle Antoine Doinel avec L’Amour en fuite, Truffaut réalise ce drame historique se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale. L’histoire est la suivante, le directeur du théâtre Montmartre étant juif, il ne peut plus assurer ses fonctions, il confie donc son théâtre à sa femme, interprétée par Catherine Deneuve. Le film traite de l’Occupation, de la Résistance, en allant jusqu’à la libération, en gardant toujours au centre de l’histoire ce petit théâtre. La mise en scène est remarquable, les acteurs le sont tout autant, en dire plus serait un crime alors nous vous laissons découvrir ce film aux dix César.

L’oublié 

Plan 9 from Outer Space, Edward Wood, 1959

Il y a des films que l’histoire du cinéma a voulu effacer de son historique et Plan 9 from Outer Space en fait partie, ou plutôt en a fait partie. Quand Tim Burton réalise le biopic Ed Wood en 1994, le public semble se réintéresser au « pire réalisateur de tous les temps ». Edward Wood n’est en effet pas considéré comme le plus grand cinéaste, il est plutôt un artisan, un visionnaire, réalisant des films de genre avec ce qu’il trouve. Si le film de Burton se concentre en partie sur le tournage de ce film, le découvrir en entier est une expérience. Des extraterrestres, des mort-vivants, rien ne semble être trop grand pour le réalisateur. Truffé d’erreurs et de faux-raccords, le film est kitsch à souhait. Néanmoins, on ne peut qu’admirer la détermination d’Ed Wood qui arrive à embaucher Bela Lugosi, il lui faut trois ans pour trouver un distributeur et surtout, l’équipe du film a dû se faire baptiser car le film a été en partie financé par une église. Un film oublié, que certains considèrent comme le pire film de tous les temps, mais qui vaut le coup d’être vu, au moins une fois dans sa vie, pas plus. 

Le documentaire 

Marina Abramović : The Artist is Present, Matthew Akers, 2012

MUBI regorge de films documentaires, le choix a donc été particulièrement difficile mais nous avons choisi de vous présenter Marina Abramović : The Artist is Present de Matthew Akers. Acclamé par la critique et récompensé d’un Emmy Award, ce film documentaire suit l’artiste Marina Abramovic dans la préparation de sa rétrospective au MoMA. Le documentaire est un portrait complet d’une artiste hypnotisante et fascinante. Connue pour repousser les limites de l’art et de la performance, le documentaire montre ses plus grandes œuvres et installations. Touchant, The Artist is Present, est à découvrir, que l’on connaisse ou non l’art de Marina Abramović. 

Le court-métrage 

Meshes of the Afternoon,  Maya Deren et Alexander Hammid, 1943

Expérimental, ce court-métrage de Maya Deren et Alexander Hammid, est désormais considéré comme un classique du cinéma d’avant-garde. Presque impossible à résumer à cause de son récit fragmenté, ce court-métrage se concentre sur la répétition d’images et de motifs. Une première œuvre pour Maya Deren qui participe à l’ériger comme une figure majeure du cinéma expérimental. Quatorze minutes de poésie inspirées de Buňuel et du surréalisme. Avec Meshes of the Afternoon, Maya Deren a notamment inspiré David Lynch. Prenez une tasse de café et regardez cette œuvre d’art, vous pourrez ensuite devenir “l’artiste” de votre groupe d’amis.

Le film d’animation 

La Planète sauvage, René Laloux, 1973

Vous avez sûrement déjà vu quelque part ces petits bonhommes bleus, et bien ce ne sont pas des petits bonhommes bleus mais des géants appelés les draags et vivant sur la planète Ygam. Dans cette dystopie, les humains, ou plutôt les Oms, sont asservis par ces géants. La Planète sauvage est un film sur l’avenir de l’humanité et sur la condition humaine, un film étrange, parfois effrayant. C’est un monde à part entière que René Laloux et Roland Topor, co-scénariste et dessinateur, créent. Un monde familièrement inquiétant. La Planète sauvage est aussi une réflexion sur les inquiétudes des années 70, par la science-fiction et surtout par l’animation, enfin reconnue pour ses possibilités infinies de création et d’invention de mondes et d’histoires. Plongez-vous dans cet univers sans plus attendre mais ne vous attendez pas à un feel good movie.

Chloé Chahnamian